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Les responsabilités de la crise en Somalie reviennent entièrement aux Etats-Unis, par ailleurs Obama a annoncé en Juillet dernier qu’il envoyait des marines pour entraîner les « soldats de la paix » africains sur place

La Somalie, en Afrique de l’Est, est le théâtre d’un cauchemar humanitaire- une famine massive qui a coûté des dizaines de milliers de vies somaliennes ces derniers mois, d’après les Nations Unies.

Plus de 3 millions de personnes sont affectées pour l’instant et plus de 10 millions sont menacées à travers la Corne de l’Afrique.

La BBC a dit le 6 août qu’environ 640 000 enfants sont actuellement mal-nourris en Somalie, et 3,2 millions de personnes ont un besoin vital d’une assistance immédiate.

Antonio Guterres, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, a dit en Juillet que la Somalie était « le pire désastre humanitaire » au monde.

L’ONU a officiellement qualifié la crise de famine, désignation employée pour la première fois depuis 1984. Des milliers de somaliens se sont déversés dans les camps de réfugiés au Kenya et en Éthiopie. La population du camp le plus grand, au Kenya, Dadaab, croît de plus de 1300 âmes par jour. Elle pourrait monter jusqu’au demimillion, a déclaré Oxfam.

La BBC a affirmé : « Certaines parties de la capitale, où il y a des camps pour les déplacés, ont été parmi les trois zones que l’ONU a déclarées affectées par la famine la semaine dernière. » La BBC a rapporté le 4 Août que l’ONU avait déclaré que 4 millions de kényans étaient menacés par la faim.

Le 4 août, l’Unité des Nations Unies pour l’Analyse de la Sécurité Alimentaire et la Nutrition disait que la famine était « probablement destinée à persister au moins jusqu’à décembre ».

Les fonctionnaires des États-Unis ont accusé la rébellion al-Shabab, qui contrôle le Sud de la Somalie, d’être responsables de la faim. Al-Shabab- qui a affronté durant les quatre dernières années le Gouvernement Fédéral de Transition soutenu par les États- Unis- a été étiquetée organisation terroriste et branche d’Al-Quaida par les États-Unis.

Washington prétend que le groupe est responsable d’une aggravation des conséquences de la sécheresse en bloquant les voies d’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones les plus affectées. Les rebelles ont annulé une décision antérieure de lever l’interdiction des agences internationales. Cela a encouragé la Secrétaire d’État Hillary Clinton à prétendre le 4 août que al-Shabab « empêchait l’assistance aux populations les plus vulnérables en Somalie ». Mais il y a plus en jeu. Les responsabilités de la crise en Somalie reviennent entièrement aux États-Unis.

Des décennies d’intervention occidentale se trouvent au coeur de la crise. Des responsables d’organisations humanitaires ont cité un manque de moyens- et non pas al-Shabab- comme l’obstacle principal pour atteindre les victimes de la famine.

Le 4 Août, The Guardian, a rapporté que Anna Schaaf, porteparole pour le Comité International de la Croix Rouge, avait dit : « Les limites de notre action se situent plus du côté de la logistique que de celui de l’accessibilité ».

L’UNICEF et la Croix Rouge ont cité des problèmes d’achats d’aliments et de planification de vols comme leurs principales préoccupations. « L’insuffisance des stocks en Somalie incombe gravement aux organisations humanitaires », a dit à The Guardian. Tony Burns, le directeur des opérations pour Saacid, la plus vieille ONG en Somalie. Al-Shabab bloque peut-être des voies d’exode pour les réfugiés partant vers le Sud, mais, poursuit Burns, les rebelles « ne sont pas monolithiques » et on peut négocier avec eux. « Ils sont radicaux dans certaines zones, mais très modérés dans d’autres. Dans des zones où ils sont faibles, ce sont plutôt les clans qui font la loi » a déclaré Burns.

Le New York Times a affirmé le 20 Juillet : « Les responsables des ONG soutiennent que, les règles du gouvernement américain, qui interdisent le soutien matériel aux activistes, qui exigent souvent des « taxes » pour autoriser le passage des livraisons, entravent aussi les efforts d’urgence »

Enfin, les prix alimentaires mondiaux- alimentés par la spéculation et la soif de profit- ont recommencé à monter en flèche en 2010 après être descendus de leur sommet de 2008.

Le prix des céréales en Somalie était de 240% plus élevé en Mai par rapport à l’an dernier, ce qui continue d’aggraver les dangers de la sécheresse. L’ONU a demandé 1,6 milliards de dollars pour faire face à la crise, mais n’en a reçu environ que la moitié. Les États-Unis ont promis quelques pitoyables 28 millions en réponse à la requête de l’ONU. Clinton a prétendu que les États-Unis avaient déjà donné 431 millions de dollars en nourriture et en aide d’urgence à la Somalie pour cette année uniquement.

Mais une lourde part de ce que les États-Unis allouent à la Somalie arrive sous forme d’assistance militaire, au gouvernement Somalien comme à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) forte de 9000 hommes, majoritairement des militaires d’Ouganda et du Burundi. La présence de l’AMISOM a alimenté une guerre civile qui a terrorisé des millions de somaliens ordinaires.

L’implication directe dans le contre-terrorisme est également un élément majeur de la politique étrangère étasunienne dans la région. Ce rôle s’intensifie avec l’extension de la guerre des drones et d’autres activités.

Dans une récente visite en Somalie, le journaliste Jeremy Scahill a rapporté dans un article de The Nation daté du 12 Juillet qu’il avait découvert une base de la CIA,où des prisonniers du Kenya et d’Éthiopie sont interrogés, près de l’aéroport de Mogadiscio.

La base est également impliquée dans des frappes militaires clandestines. Black Agenda Report a affirmé le 13 Juillet que la famine était directement liée à l’escalade du conflit militaire étasunien : « Les États-Unis ont armé toute une série de milices opérant près des frontières avec l’Éthiopie et le Kenya, rendant l’agriculture normale impossible, et l’actuelle énorme catastrophe était inévitable. »

L’AFRICOM [United States Africa Command, commandement unifié pour les opérations étasuniennes en Afrique, ndt] a été créé en 2007. Son budget pour l’an prochain est proche des 300 millions de dollars, une augmentation de plus de 20 millions de dollars par rapport à l’année dernière.

La Somalie est un élément central dans l’implantation de l’AFRICOM. L’administration Obama a annoncé en Juillet qu’elle envoyait des marines pour entraîner les « soldats de la paix » africains sur place. Elle a promis plus de 75 millions de dollars pour l’assistance antiterroriste en Somalie.

La responsabilité occidentale dans la crise remonte à plusieurs décennies. L’austérité et la privatisation mondiales- conduites par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International (FMI)- ont semé le désordre dans le Tiers- Monde, à l’ère des « ajustements structurels », qui a commencé en 1970.

Un article de Pambuka News daté du 3 Août signalait que la Somalie était autosuffisante jusqu’à la fin des années 1970, en dépit de conditions de sécheresse. Mais la politique financière mondiale a tiré les salaires vers le bas et augmenté les coûts pour les paysans, aplanissant la route pour la guerre civile, qui a éclaté en 1988.

Les États-Unis ont longtemps vu la Corne de l’Afrique comme une zone stratégique, par sa proximité avec des routes commerciales passant par le Canal de Suez, et son accès au Moyen- Orient et à l’Asie du Sud.

La militarisation, l’ajustement structurel et la dernière guerre civile des années 1980 ont produit une horrible famine qui, en 1991 avait pris 300 000 vies. Les États-Unis ont pris la famine comme prétexte pour une intervention militaire et envoyé des troupes en 1992, avec le soutien de l’ONU, et cela, en dépit du fait que la plus sévère période de famine s’était achevée plusieurs mois plus tôt, et que le taux de mortalité avait chuté de 90%.

Les fonctionnaires étasuniens ont estimé que leurs forces ont fait entre 6000 et 10 000 victimes- dont les deux tiers sont des femmes et des enfants- durant les six premiers mois de 1993 seulement. Depuis l’intervention, la Somalie a constamment été classée au bas de l’échelle du développement humain, de l’espérance de vie à la mortalité infantile.

Depuis 1991, elle a été dévastée par des guerres civiles, alimentées par le soutien américain à divers camps de belligérants. En 2006, l’Éthiopie voisine a envahi la Somalie pour renverser l’Union des Cours Islamiques (UCI), qui détenait le pouvoir depuis à peine quelques mois, mais parvenait à apporter un faible degré de stabilité au pays.

Le soutien, l’entraînement et le financement étasunien du renversement éthiopien de l’UCI ont été un secret de Polichinelle- de même que le soutien de Washington à l’installation du Gouvernement Fédéral de Transition à la place de l’UCI.

Quand l’Éthiopie s’est retirée au début de 2009, elle a laissé derrière elle une guerre civile aggravée et une crise des réfugiés. Environ 10 000 personnes ont été tuées et 1,1 million de somaliens sont devenus des réfugiés. Human Rights Watch a publié un rapport en décembre 2008 d’après lequel 40% de la population de la Somalie du Sud et du centre avaient un besoin urgent d’assistance humanitaire.

Alex Thurston a déclaré dans un commentaire sur africaisacountry. com : « La chute et la fragmentation de l’UCI, combinées à la brutalité de l’occupation éthiopienne, ont facilité l’émergence d’Al-Shabab, l’aile militaire de l’ICU »

Le danger d’une intervention militaire étasunienne en Somalie refait surface pour l’avenir proche. La famine- exactement comme en 1992- fournit une couverture potentielle pour une implication de plus en plus forte.

Le 6 Août, al-Shabab, a fui les zones rebelles de la capitale, Mogadiscio. Au sommet de sa gloire, l’organisation contrôlait à peu près le tiers de la ville. Mais la question de savoir si le gouvernement peut garder le contrôle de la ville reste ouverte.

Scahill a décrit la situation : « Dans la bataille contre Shabab, les États-Unis ne semblent pas, en fait, avoir accordé leurs violons avec ceux du gouvernement somalien ».

« La stratégie étasunienne qui émerge en Somalie- politique officielle, présence secrète étendue, financement de plans divers- a deux orientations principales : d’une part, la CIA entraîne, paie et parfois dirige les agents de renseignement somaliens qui ne sont pas fermement contrôlés par le gouvernement somalien, tandis que le JSOC [Joined Special Operation Command] conduit des frappes unilatérales sans en avertir le gouvernement ; d’autre part, le Pentagone accroît son soutien et ses livraisons d’armes aux opérations de forces militaires africaines non-somaliennes ».

Pendant ce temps, le président ougandais Yoweri Museveni, un solide allié des États-Unis, a appelé à ce qu’une zone d’interdiction de vol soit établie au Sud de la Somalie. Et à Washington, NewsDay. com a affirmé le 27 Juillet que le parlementaire républicain Peter King aidait à alimenter la pression pour une intervention soulevant le spectre du terrorisme aux États- Unis- (parce qu’Al-SHabab recruterait des somaliens-américains).

Pour ceux qui veulent voir la fin de la guerre et de la famine en Somalie, les forces de la paix de l’ONU ne sont pas une solution. Les troupes de l’ONU suivent les décrets des États-Unis et leurs priorités, comme elles l’ont fait durant l’intervention humanitaire de 1993.

Les Etats Unis s’inquiètent surtout d’assurer leur domination sur une région stratégique. Une famine dévastatrice et des milliers de morts ne sont qu’un faible prix à payer pour atteindre cet objectif. Pour mettre un terme aux misères du pays il faut que les États-Unis se tirent de la Somalie maintenant.

Source: Green Left Weekly/ Socialist Worker Traduit de l’anglais par Marc Harpon Changement de Société 31 août 2011

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Pretoria, Afrique du Sud - Un enseignant de l'Université d'Afrique du Sud, basée à Pretoria, a accusé l'agenda imposé par ceux qui dirigent le monde d'être un frein à la vision et la mission de la renaissance africaine. Le Pr Shadrack Gutto de l'Institut pour les études sur la renaissance africaine de l'Université d'Afrique du Sud (UNISA) a cependant indiqué que l'esprit et la résistance de l'Afrique étaient intacts, en soulignant que les efforts en faveur de la connectivité et l'intégration intra-africaines gagnaient de l'ampleur.

M. Gutto a estimé que depuis qu'il s'était débarrassé du pouvoir colonial, le continent était passé par une période de progrès mais également par une période de sous-développement néo-colonial, de dictature, de conflits armés alimentés par l'étranger et de régimes corrompus.

Il a souligné que pour réaliser la renaissance africaine et contribuer véritablement à une Mondialisation juste et équitable, il était impératif de repenser 'la gouvernance démocratique' à tous les niveaux de la société, ainsi qu'au niveau local, national, sous-régional et international.

M. Gutto s'exprimait lors de la conférence sur la renaissance africaine, qui se tient à Pretoria, en Afrique du Sud, où il a présenté une communication sur le thème 'Mondialisation, Renaissance africaine et Gouvernance démocratique'.

Il a cité l'ONU et ses organes et agences, ainsi que des institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, la FIFA et la Cour pénale internationale (CPI) comme des institutions internationales n'étant pas démocratiques.

'C'est là que se trouvent les raisons de repenser la situation. En repensant la situation et les institutions internationales de gouvernance, nous devons commencer par celles qui sont tout à fait anti-démocratiques', a affirmé M. Gutto.

Ce qu'il faut comprendre est que des institutions mondiales comme le FMI et la Banque mondiale se sont révélées être des instruments utiles pour les Etats puissants et les entreprises privées et qu'elles ne vont pas disparaître ou limiter leurs rôles établis qui créent des conditions dans le monde qui profitent à ceux qui les contrôlent', a-t-il noté.

'A chaque fois qu'ils sont dénoncés et critiqués, le FMI et la Banque mondiale se contentent de changer de langage et de réinventer des stratégies de renforcement des inégalités mondiales entre les riches et puissants, d'une part et le monde des pauvres qu'ils saignent à blanc, d'autre part', selon le professeur d'université.

Il a plaidé en faveur d'une compréhension historique critique de la Mondialisation et pour que la vision et les aspirations de la renaissance africaine soient placées au centre de changements fondamentaux et pour la quête d'un nouveau paradigme de la Mondialisation basé sur une véritable justice et une répartition équitable du pouvoir dans les sphères politiques, économiques et sociales à travers tous les peuples et les régions du monde.

Le conférence de deux jours qui doit prendre fin ce vendredi a pour objectif d'élargir et d'approfondir le débat sur la renaissance africaine à travers des thèmes tels que: 'Le rôle de la science et de la technologie dans le développement de l'Afrique' et 'L'autonomisation des femmes et le développement en Afrique'; 'L'Afrique et le discours de la Mondialisation'; 'Les institutions et cadres de gouvernance traditionnelle en Afrique et leurs contributions à la démocratie' et 'Les systèmes de connaissance locaux, rôle des langues africaines dans le développement de l'Afrique'.

La conférence, qui réunit des universitaires et des professionnels, entre autre, est organisée par l'Académie africaine des langues de l'Union africaine, en collaboration avec l'Institut pour les études sur la renaissance africaine, de l'Université d'Afrique du Sud (UNISA) et l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA).

Pana 02/10/2011
http://www.afriquejet.com/afrique-loccident-empeche-la-renaissance-africaine-2011100223825.html

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Dans son rapport à l’occasion de sa réunion annuelle avec le Fonds Monétaire International (FMI) la semaine dernière, la Banque mondiale distingue le Cap Vert, archipel à l'ouest de l'Afrique, comme faisant partie des quatre pays (avec l'Ethiopie, le Ghana et le Malawi) du continent noir qui remplissent les conditions pour réaliser les Objectifs Millénaires du Développement (qui incluent des objectifs de santé et de lutte contre la pauvreté). La Banque le félicite pour ses innovations, notamment la gouvernance électronique ou la Maison du Citoyen


Autrefois pays socialiste non-aligné, qui dut son indépendance à la guérilla de type "guévariste" inspirée par Amilcar Cabral, le Cap Vert depuis les années 1990 n'a cessé de se rapprocher des Occidentaux. En 2006 il a accueilli les premiers exercices militaires de l'OTAN sur le sol africain, deux ans après que George W. Bush ait offert (en vain) la participation de l'OTAN aux côtés des troupes de l'Union africaine pour le "maintien de la paix"  au Soudan.


Le Cap Vert a fait partie des rares pays africains a voter à l'ONU la reconnaissance du Conseil de transition  libyen début septembre. Il soutient le Maroc sur la question du Sahara occidental. Il a intégré l'Organisation mondiale du commerce en décembre 2007 après avoir tout au long des années 1990 privatisé sa faible industrie et ses services publics (vendusaux ex colonisateurs portugais).


L'économie du pays étant entièrement tournée vers l'extérieur, les hommes ont émigré. 90 % des chefs de famille sont des femmes, la plupart célibataires et pauvres (voir l'article de Tobias Engel en 2003 dans  Le Monde Diplomatique) qui "qualifiait le Cap-vert de "théâtre du développement fictif". A l'inverse trois ans plus tard le journaliste sénégalais Chérif Elvalide Seye, conseiller du président de droite Abdoulaye Wade écrivait au contraire :"Plus de nombreuses filles-mères, plus d’enfants pieds nus, plus de vieilles guimbardes poussives. Le pays a fini par avoir raison de l’adversité de la nature. Sa gestion vertueuse a fini par payer. Quand les autres pays sahéliens distribuaient l’aide alimentaire, le Cap-Vert pratiquait un système dit de capitalisation. L’aide était vendue et le produit réinvesti dans des projets de reboisement ou d'hydraulique rurale." Il est certain en tout cas que la bonne image du Cap vert aux yeux des Occidentaux lui attire des visites touristiques. Pour un pays de 335 000 habitants c'est une aubaine qui, par l'afflux de devises, a contribué à l'entrée de l'archipel dans la liste des pays à revenu intermédiaire. En ce sens le Cap vert est un modèle de ce que les Etats vassaux de l'Occident peuvent obtenir comme récompense lorsqu'ils sont de taille modeste.

Le pays, redevenu social-démocrate (social-libéral) en 2001, est repassé à droite en août dernier et confirmera sans doute cette orientation dans les années qui viennent.

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Appels Afrocentricité internationale pour une enquête immédiate sur les attaques contre les Africains par les rebelles arabes du Conseil de transition en Libye. Il y a des signes inquiétants venant de la Libye au sujet de l'agression des gens ayant  «la peau noire» vivant en Libye ou qui sont des travailleurs migrants dans les secteurs pétrolier et agricole. Comme dans Misrata et maintenant à Tripoli, nous avons vu les rebelles de l'OTAN et soutenu par l'Occident à Benghazi se déchainer sur  les Noirs. Les Noirs en Libye ont longtemps cru que le régime de Kadhafi a été la seule force qui était prêt à retenir le racisme arabe.

Maintenant, avec la fin du gouvernement Kadhafi nombreux dans la population arabe ont agressé des noirs en toute impunité, le lynchage des Africains à Benghazi comme le Ku Klux Klan a fait dans le sud-américains. Afrocentricité international se trouve au côté de la justice et de l'équité, et nous condamnons les attaques contre les noirs non armés de la Libye.

Nous rejetons les attaques injustifiées sur le peuple noir en Libye.
Nous rejetons la réponse arabe à ces attaques raciales.
Nous rejetons les explications du Conseil transitoire, que ces travailleurs et des citoyens de la Libye sont un danger pour le peuple libyen.
Nous rejetons la négation des Africains sur les terres africaines.

NOUS EXIGEONS UNE DIFFUSION IMMÉDIATE DE TOUS LES NOIRS DETENUS EN LIBYE!

Les gens des villes de Bani Walid et Sabha sont Libyens indigènes. Puis la Libye est en Afrique, il est entendu que les Noirs sont les habitants originaux de la Libye. Le fait que les Arabes d'Arabie, de la Syrie, de l'Irak, de l'Egypte et de la Palestine sont arrivés récemment en Afrique et assument  aujourd'hui  le rôle d'agresseurs contre les populations autochtones est un signe d'irrespect et de racisme. C'est peut-être une des raisons pour laquelle l'Occident et les groupes ethniques de Benghazi détestent Mouammar Kadhafi.

Il n'y avait jamais eu de doute dans l'esprit de Kadhafi sur la situation du peuple noir en Libye. Il savait que l'Afrique était un continent noir et que les Arabes ont été les véritables "migrants" sur le continent aussi longtemps qu'ils avaient été là. Kadhafi a également averti qu'il y a des éléments parmi les Arabes en Afrique du Nord qui représentent un danger pour  les populations noires. Ainsi, le Conseil transitoire, dans son attaque malavisée sur le peuple noir en Libye, a démontré la justesse de vue de Kadhafi.qui voulait voir la Libye prendre sa place aux côtés d'autres nations africaines comme le Niger, le Tchad, le Mali, et d'autres dans un état continental qui amènerait l'unité. Ce fut ce que la Déclaration de Syrte mentionnait pour la création de l'Union africaine. Afrocenricity internationale est scandalisée par l'assassinat de masse des Tchadiens au cours des premiers jours de la révolte. Nous sommes choqués par le manque de protestations internationales. Nous avons besoin des Etats-Unis d'Afrique maintenant plus que jamais!

Cependant, l'Occident n'a jamais voulu voir les Etats Unis d'Afrique. Depuis longtemps, l'Europe a essayé de subvertir l'idée d'unité entre les Africains. Les nations occidentales craignent la vision de Kadhafi de l'Afrique et est allé à encourager les acteurs les plus primitives et rétrogrades dans l'Est de la Libye pour saper le gouvernement démocratique progressiste de la Libye. Une telle attitude primitive exercé par les racistes arabes remonte à l'époque où les Arabes se sont battus contre les Africains en Egypte, au Soudan, Algérie, Maroc, Mauritanie et la Somalie. L'idée que les Noirs sont «Abd», qui signifie «esclaves» en arabe n'a jamais été lavé de l'esprit de beaucoup de Libyens arabe.

Par conséquent Afrocentricité, international exige des actes d’urgence de l'Union africaine pour protéger la vie des citoyens et des résidents noirs de la Libye. Nous pensons que l'Union africaine doit mener une enquête, une expédition si nécessaire, et une campagne de propagande contre les attaques physiques sur les Africains en Libye. Cela doit être fait à la hâte pour éviter le massacre des Noirs en Libye. Faites-le maintenant! Notre devise reste: "L'unité est notre but, la victoire est notre destin!"
 

AFROCENTRICITY INTERNATIONAL
http://www.voltairenet.org/local/cache-vignettes/L9xH11/puce-cebf5.gif Dr. Ama Mazama, Per-aa
http://www.voltairenet.org/local/cache-vignettes/L9xH11/puce-cebf5.gif Dr. Molefi Kete Asante, International Representative

P.O. Box 30004
Elkins Park, Pa. 19027
USA
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Il   fut un temps où le Droit portait en soi le respect de l’égale dignité  de tous  les humains ; un temps où on réclamait la liberté au nom du  Droit, au nom  du Droit associé ontologiquement aux valeurs de justice  et d’équité. Le Droit  était alors cette force morale mobilisable,  mobilisée pour contester toutes les  dominations impériales, toutes les  iniquités   et oppressions ; le Droit était ce bouclier, cet étendard  haut  brandi pour affirmer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.  Que ce temps-là semble, hélas, aujourd’hui lointain, éloigné !

Désormais   seule la force des bombes est fondement du  Droit ; désormais, seule la  volonté de toute-puissance de quelques uns est  Loi fondamentale :  retour aux temps du code colonial élevant le droit du  plus fort en  droit naturel. Le message est clairement énoncé dans le fracas des   bombes jetées sur Tripoli : le Droit, dorénavant, peuples du monde,  c’est  selon le caprice, c’est selon le bon vouloir, c’est selon les  intérêts des plus  puissants. N’est dorénavant juste, légitime que ce  qui correspond et  répond aux intérêts des puissances du jour ; la seule  parole globale,  juridique, autorisée et contraignante pour tous est  désormais, exclusivement  celle des pays surarmés.

Rupture   radicale : le Droit confondu avec l’opinion des plus violents, le  Droit au  service des plus musclés, voilà le mouvement, voilà le  principe organisateur  qu’on voudrait nous imposer  aujourd’hui,  de  nouveau, comme un absolu infini, comme un absolu immuable, révélé,   indiscutable car émis de Paris, car commandé de Washington, car intimé  de  Londres.

Et   il y a dans cette brutale volonté de soumettre le reste du monde aux  quatre désirs  des coalisés de l’Otan, quelque chose qui participe de  cette éternelle  tentation de toute puissance narcissique si  caractéristique de l’histoire  impériale de l’Occident ; quelque chose  de ce fâcheux narcissisme  agressif, belliqueux, sadique qui ne  reconnait l’autre que soumis, conquis,  dominé, obéissant, à genoux ou  alors tout simplement aboli. Que nous disent en  effet, les bombes  larguées, balancées, jetées sur la Lybie ?  Que dorénavant le destin de  tout pays sans  défense dissuasive est tributaire du bon vouloir de  l’Elysée, de la Maison  blanche et de Down street; que la puissance de  juger et de tuer, la potence ou  la pitié, c’est Paris, c’est  Washington, c’est Londres ; et que toute  velléité libertaire, toute  propension à la dissidence est délit qui ne saurait  valoir à ses  auteurs qu’humiliations et mort.

Morts.   Morts les enfants libyens éclatés par les bombes de l’Otan ; mortes  les  femmes, mortes les mères, éventrées, démembrées ; morts les hommes,   carbonisés, déchiquetés. Morts ! Morts, tous brûlés, réduits en  cendre. Tués !  Oui, tués, assassinés ! Assassinés au nom de la  démocratie !  Massacrés au nom des droits de l’homme ! L’ignominie au   nom de la démocratie. Un exemple ? Un seul exemple concret ? Zliten, le   8 août 2011 : raid de l’Otan sur un quartier résidentiel. Carnage :  75  victimes dont 33 gamins.

Et   pourtant, il est dit ; et pourtant, il est écrit dans toutes les   civilisations que « tu ne tueras point » ; et pourtant il est  dit dans  toutes les cultures que le mal absolu c’est de donner la mort.  Mais  voilà maintenant qu’on vient nous dire   que ce mal ne serait plus aussi  absolu que ça, mais plutôt discrétionnaire ; car acquitté  d’office par  une raison supérieure : la démocratie. Nos jeteurs de bombes de   l’Otan: «  L’Eglise c’est le Pape, et la démocratie c’est nous ! Nous   sommes la démocratie !  Et hors notre domination, hors notre   surveillance, hors notre contrôle, point de démocratie ! Oui, tout  régime  qui n’est pas de chez nous, tout régime non façonné à notre  image, est porteur  de tous les élans dictatoriaux.»

Tout  le mal du  monde est là, ancré dans ce raisonnement, noué dans ce  discours, enraciné dans  ce charabia menaçant pour l’humanité de  l’homme, car ne parlant d’autrui que  pour le nier, n'évoquant l'autre  que pour le réduire. Tout le mal du monde est serré dans ce  baragouin  mortifère, sentencieux qui affirme que tout régime qui ne sacrifie  pas  aux mêmes rites, qui n’accomplit pas les mêmes gestes, qui ne parle pas  la  même langue que Paris, Washington et Londres n’est que folklore du  mal  dictatorial. Folklore maléfique à manipuler, maltraiter, éliminer,  annihiler,  anéantir, tuer à merci. Il faut détruire « cette chose,  cette chose-là»  car la démocratie ne saurait souffrir aucune exception.

La   démocratie prescription sans frontières. Questions : mais qu’est-ce  donc  cette obligation transnationale armée du droit de vie et de mort  sur tout  pouvoir qui ne lui revient pas ? Qu’est-ce cette nouvelle  théologie enflammée  de violence totale et de guerres tous azimuts?   Qu’est-ce vraiment la démocratie, cette « démocratie » ?  La limitation  du pouvoir par d’autres pouvoirs ? Non. Le combat contre  l’arbitraire ?  Non plus! Mais alors ? C’est très simple : Quand  l’Otan dit  démocratie, démocratie dans le monde, l’organisation pense  soumission.  Oui, quand Paris dit, quand Londres dit, quand Washington dit   démocratie, traduisez tout de suite : hégémonie sans frontières,  « universalisation  de nos intérêts »! Oui, Sarkozy et les démocrates de  Washington disent démocratie dans le monde comme Voulet et Chanoine  disant  en leur temps civilisation. Même vision de la planète, mêmes  instincts, mêmes  pulsions, mêmes justifications, mêmes ambitions, même  ressorts. Oui mêmes ressorts.

Car   ne nous y trompons pas : derrière cette nouvelle bigoterie fanatisée,   intégriste, cannibalesque qui se dit humanitaire, se terre des mobiles  d’une  nature plus abrupte, plus terre-à-terre,  moins idéelle : la  cupidité, la soif  inextinguible du profit,  la domination,  la  restauration coloniale. On veut le pétrole de la Libye. Alors tout est   bon : mystifications, impostures, l’éthique traficotée, la propagande   colportée, répandue, propagée de média à média : « Kadhafi a bombardé   les populations civiles libyennes » ; « Kadhafi a fait des  dizaines ;  non, des centaines ; non, un millier ; non, des  milliers de morts ! »

Flots   de mensonges, torrents de mensonges déversés dans les medias ; les  médias  mis au service du mensonge ; le mensonge usiné, produit,  distribué en  masse ; le mensonge répété, multiplié, diffusé à l’infini.  Falsification  des faits, mépris total et absolu de la vérité ;  tromperie froidement organisée,  régulée, calculée, marketing de la  guerre ; bannissement de la  vérité. C’est que l’enjeu est majeur :  l’opinion est une force qu’il faut berner,  qu’il faut manipuler, duper,  abuser, tromper afin de manœuvrer en toute  impunité. L’entendement  humain doit donc être charmé ; les cerveaux  doivent être possédés ;  l’opinion doit être dépossédée de ses yeux, dépossédée  de ses oreilles,  dépossédée de son jugement, dépossédée de sa capacité de  douter! Il  faut mystifier la raison humaine ; il faut rendre la future  agression  naturelle, normale, banale, morale. La réalité doit être diluée et le   mensonge érigé, institué en réel.

Alors :   internement de l’opinion dans un discours médiatique unique imposé à  toutes les  plumes, imposé à toutes les lèvres ; haro sur tout autre  discours  susceptible de fissurer, de bousculer le pouvoir des puissants  du jour de  décréter le réel. Tout discours contradictoire, tout  discours non aligné sera  asphyxié, ostracisé, ridiculisé. Le mensonge  doit devenir réalité :  « Kadhafi a bombardé les populations civiles  libyennes.» Viol verbal de la  vérité qui en annonce un autre.

La   suite ? La réalité renversée, culbutée, la volonté du plus fort peut  se  mettre en actes : sous le fallacieux prétexte de protection des   populations civiles menacées, on peut décoller, franchir la ligne de   souveraineté du corps de cette terre libyenne, planter, déverser bombes  sur  bombes dans ses entrailles. Avec rage et sauvagerie.

Ainsi   Tripoli bombardée ; ainsi Tripoli terrorisée, martyrisée pendant six  mois!  Et chaque jour le même discours : tant que Kadhafi ne se sera pas  accusé  du crime qu’il n’a pas commis, nous continuerons de bombarder  Tripoli ! Ainsi  Tripoli réduite en cendres. « Tant que Kadhafi…  Il  faut que Kadhafi ratifie notre accusation…  Il faut que Kadhafi avoue  qu’il est bel et bien un odieux dictateur… Il faut  que Kadhafi… Que  Kadhafi quitte le pouvoir… Qu’il quitte le pouvoir sinon… Sinon  nous  continuerons de bombarder Tripoli... Sinon nous continuerons de  tourmenter Tripoli. Sinon…  Les bombardements vont se poursuivre. Sinon…  nous frapperons ses proches… Sinon…nous  frapperons sa famille ; nous  frapperons ses enfants. »  Le 30 avril, trois missiles sur la maison de  Saïf  al Arab, le plus jeune fils de Kadhafi. Saïf assassiné avec ses  trois enfants. Meurtre  prémédité. Le terrible crime commis par les  victimes? Etre nés fils et  petits fils de Kadhafi. Crime de filiation.

« Tant   que Kadhafi…  Kadhafi doit… » On  frappe, on mutile, on estropie.  Terreur. Terrorisme du muscle. Fracas des  bombes. On frappe, on  étrangle, on tue. « Tant que Kadhafi… »  Vingt mille libyens tués.  « Tant que  Kadhafi… »  Chasse aux Noirs. « Tant  que Kadhafi… »  Les  Noirs, tous les  Noirs Libyens pourchassés. Pourchassés dans Benghazi,  pourchassés dans Misrata,  traqués dans Ras Lanouf, traqués à Brega,  traqués, massacrés, massacrés les  mains attachées, liées derrière le  dos, massacrés par des rebelles mis au monde par la France  en couche  étrangement avec des féodaux nostalgiques de l’ancienne royauté et des   éléments d’Al-Qaïda. On combat Al-Qaïda en Afghanistan et au Maghreb et  on fait  le coup de feu avec lui en Libye. Etrange paradoxe. Les troupes  les plus  performantes de cette rébellion ? Des anciens d’Afghanistan,  des anciens de  Tchétchénie, des anciens du Soudan; des salafistes du  Maghreb. L’officier le plus efficace de la  rébellion ?  Abdel Hakim  Belhadj,  fondateur du GICL, le Groupe islamique combattant de Libye,  membre de la  mouvance Al-Qaïda, connu de tous les services de  renseignement.

On   injurie, on exècre les djihadistes en Afghanistan et on les loue comme  des  révolutionnaires humanistes dès lors qu'ils sont regroupés dans le  CNT  libyen ; le CNT, ce mouvement très hautement démocratique aux  ambitions  extrêmement nobles : purger la Libye de tous ses Nègres,  purifier la Libye  de tous « ses esclaves à la peau noire ». Ibrahim  al-Halbous,  commandant de la rébellion : « Il faut que les Noirs  libyens fassent leurs  valises ». Purification raciale ouverte,  déclarée, assumée au grand jour, assumée  devant toutes les caméras du  monde. C’est que la démocratie est en marche et qu’au  nom de la  démocratie, on peut tout ; au nom de la démocratie, tout est  permis.

Le   racisme explose donc dans toute sa brutalité dans les villes arborant  le  drapeau tricolore et la bannière étoilée ; l’orgie  klux-klux-klanienne  bats son plein à Benghazi ; on s’arroge le droit de  tuer les peaux  noires ; on tue les Noirs parce qu’ils sont Noirs. On  tue les Noirs en  toute bonne conscience, en toute impunité. Et pendant  ce temps-là que fait-on à  Paris ; que fait-on à Washington ? On  plaisante, on rit, on boit, on  se congratule. Les Noirs peuvent être  massacrés ; les Nègres ne comptent  pas ; ils sont peu de choses.  Silence du côté de la Cour Pénale  Internationale.

Silence   du côte de cette cour si prompte pourtant à aboyer sur Kadhafi et ses   partisans. Normal. Qu’est-ce en effet cette fameuse cour internationale  sinon  un outil bricolé par les pays dominants afin de légitimer la  reproduction de  l’ordre mondial actuel ? Oui, qu’est-ce cette CPI,  sinon une juridiction discriminatoire,  une cour ségrégationniste, une  institution destinée à juger les dirigeants des  pays faibles ? Le  message de cette Cour est très limpide: tout chef d’Etat de  pays non  doté d’une défense dissuasive peut être arrêté, de jour ou de nuit,   arrêté sous n’importe quel prétexte, arrêté, ficelé, ligoté et déporté  pour  être jugé et condamné comme le vulgaire malfrat du coin. Par  contre, tout  suppôt au service des puissances du jour ou tout chef  d’Etat d’un pays puissant  peut, lui, massacrer, tuer allègrement à coup  de machettes, de bombes   lasers ou de drones, la CPI ne se sentira en  aucun cas concernée  par cette barbarie-là. Ses auteurs ne seront jamais  accusés de crime de guerre,  de crime contre l’humanité : bien au  contraire,   ils seront honorés,  glorifiés, commémorés, ovationnés et  couverts de médailles : « gloire  aux messies sauveurs et libérateurs de  l’humanité » !

On   tue donc les Noirs dans les territoires libyennes libérées par les  bombes de  l’Otan et, à Paris, à Washington, à Londres, on festoie : la  machine  démocratique occidentale cuirassée de plomb est en marche en  terre libyenne. Et quand Kadhafi  et l’union africaine proposent l’arrêt  des combats et la négociation, on  s'esclaffe, on rigole. Désolé, on  est occupés, très occupés.  On  verra plus tard. Pour l’instant, on est  occupés. On voulait cette guerre. On  voulait cette guerre depuis le  début, alors pas de temps à perdre. On est  occupés. Occupés à  bombarder ; occupés à transformer ce pays en gouffres  et en fumées ;  occupés à démolir. A démolir les hommes, à démolir les  femmes, à  démolir les enfants, à démolir les ponts, les hôpitaux, les routes. On   démolit et on célèbre. C’est étrange mais c’est ainsi : il est des âmes   ainsi faites : détruire leur procure une incompressible et   incompréhensible jouissance. Jouissance mortifère sur les plateaux de   télévision, jouissance exhibée dans les colonnes de journaux. Spectacle   obscène : d’un plateau à l’autre, d’une colonne à l’autre, quelques  petites  gueules voraces posent et s’exposent. Soucieux de leur  apparence sur les  pellicules de l’histoire, agités de se montrer, ils  commentent, glosent sur la  chute de Tripoli. Avec une certaine  délectation jubilatoire,  avec un certain plaisir haineux, sadique. Les   bombes larguées sur Tripoli, c’est bon, trop bon, n’est-ce pas ?

Ils   parlent en Maréchaux ; fantasme d’omnipotence, sentiment de   toute-puissance: « Sommes-nous satisfaits ? Oui. Très satisfaits.  Sommes-nous  justifiés ? Oui, plus que justifiés ! Puisque la démocratie  est en  marche en Libye ; puisque la démocratie a été mise en actes ;  puisque  Tripoli a été libérée. C’est une très belle journée. » La  raison vaincue  par la folie des grandeurs, l’œil torve entre deux  exhibitions médiatiques et  deux campagnes électorales, nos universels  démocrates posent en nombril du  monde : show médiatique, slogans,  perversion de la réalité et du sens des  mots : « Regardez !  Regardez-nous : admirez-nous ! Par  ici les caméras ! La  bonté humanitaire debout pour la défense de  tous les malheureux de ce  monde? C’est nous ! Les protecteurs globaux  au bon cœur et à la juste  cause ? Encore Nous ! Oui, Nous !  Nous ! La preuve? A Benghazi : ils  crient vive la France !»

Terrible   constat : on croyait l’élan colonial, cette abomination honteuse,  aboli à  jamais ; on croyait l’Afrique et le monde protégés pour  toujours du rapt colonial ;  on croyait… N’était-il pas gravé dans le  Droit international qu’aucun Etat n’a  le droit de contraindre un autre  Etat à subordonner l’exercice de ses droits  souverains ?  N’était-il  pas souligné  et re-souligné dans la Charte des Nations Unies qu’aucun  Etat n’a le droit  d’organiser, de fomenter, de financer, d’encourager,  de tolérer des activités  subversives ou terroristes destinées à changer  par la violence le régime d’un  autre Etat ? N’était-il pas dit et  reconnu par toutes les instances  internationales qu’aucun Etat n’a le  passe-droit de renverser le gouvernement  d’un autre Etat, même en  alléguant que ce pouvoir-là ne répondrait pas à la  volonté de son  propre peuple ? N’était-il pas consigné dans la Charte des Nations   Unies  que le recours à la guerre ne  saurait être le moyen approprié  pour veiller ou imposer le respect des Droits  de l’homme ? N’était-il  pas admis que l’égalité de droit de tous les Etats  était un principe  sacré, intangible du droit international ? On croyait la  récidive  coloniale donc impossible, impensable ; on croyait la conscience   humaine en progrès ; on croyait….

Et   voilà qu’on découvre soudainement, au détour d’abord de la guerre  contre  la Côte d’Ivoire puis de cette guerre de l’Otan contre la Libye,  qu’en réalité,  il n’ya jamais eu dans certains esprits de coupure, de  séparation claire,  définitive entre l'hier colonial et aujourd’hui ;  qu’en réalité la volonté impériale est  toujours tapie dans l’ombre,  tapie dans les coulisses, guettant son heure, les  muscles tendus, la  mâchoire acérée, prête à ressurgir, à bondir toutes griffes  dehors, la  violence déchaînée et sans retenue ; prête  de nouveau à tout détruire  pour posséder. Voilà  qu’on réalise brutalement qu’au-delà de ses  nouveaux attributs et visages, la  volonté coloniale est loin d’avoir  changée de nature depuis la dernière  fois : même pulsion d’emprise,  même obsession de domination, même violence  pulsionnelle, même  voracité, même soif démesuré, inextinguible du profit. Mais  plus  inquiétant, c’est que, depuis la dernière fois, elle a gagné en  malignité gangrenant  jusqu’à la racine l’inconscient collectif,  rongeant jusqu’à la moelle les  défenses immunitaires de la conscience  humaine. Honnie et mise à l’index hier,  cachée comme on cache une  maladie honteuse, la voilà maintenant vantée, chantée  comme on chante  une épopée héroïque, humaniste, chevaleresque !

Et   ses victimes ? Les milliers de morts tués de mille morts ; les vies   réduites en lambeaux à coups de bombes à Tripoli, à Misrata, à Brega et   ailleurs ? Protestation outrée, protestation  véhémente de nos  Messieurs de Paris, de Washington et de Londres: «  Mais  donner la mort  n’a jamais figuré dans nos objectifs. Qui ne sait d’ailleurspas que  c’est pour sauver des vies humaines que nous sommes là-bas? Aucune tâche   de sang sur nos mains. Même Kadhafi n’est pas notre cible ! »  Mains  propres, immaculées  donc ; nuits  calmes, paisibles, sereines,  consciences tranquilles. Vraiment ? Sûrs? Sûrs et certains de n’avoir  jamais tué ? Oui, tuer. «  Mais fichtre,  de toutes les façons, nous  sommes à l’aise : la guerre, la tuerie est un  mal nécessaire dans  certaines circonstances historiques et puis nous n’avons  fait –  après-tout - que tuer des viles créatures. C’est notre dû, que   disons-nous, notre honneur ! » La tuerie magnifiée, louée, prônée,   légitimée comme exception humanitaire ! C’est ainsi : quand la  raison  de la force devient loi, l’humanité se perd, l’humanité recule et   s’enfonce vers des dédales lugubres et caverneux.  Les dédales du profit  maximum. Au milieu du  fracas des bombes, les multinationales du  pétrole s’affairent déjà autour de la  Libye. Exon, Total, BP, Eni,  Shell… Maîtres du capital, du sous-sol, de l’or  noir. Curée, ruée vers  le pétrole, vers le gaz, vers le magot libyens. Le poignard est  dans la  gorge de l’animal. Chacun veut sa part ; chacun aura sa part. Des   nouvelles lois garantissant l’ouverture du marché libyen sans aucune  condition aux  capitaux qui veulent investir dans le sous-sol libyen  seront bientôt adpotées, édictées. Il  s’agissait d’agrandir le  périmètre du monde libre et démocratique, n’est-ce  pas ?

Et   maintenant ? Une interrogation demeure: pourquoi, oui pourquoi ?   Comment l’inacceptable d’hier – la récidive, la restauration coloniale  -  a-t-il pu être imposé ainsi, aussi facilement  comme une nécessité  humanitaire ? Comment expliquer le succès de cette duperie ?  Quelle est  l’énigme tapie derrière le succès de cette entreprise de  mystification  générale ? De quoi cette mystification est-elle le  symbole ? Trois  possibles réponses.

[I]Primo :[/I] La mutilation de l’esprit critique par une  redoutable technologie  planétaire de manipulation des consciences, de  massification du  mensonge. Jamais sans doute, les mots n’auront été autant usés,   utilisés  pour dire le contraire des  réalités. C’est que le pouvoir de  dire le réel est de plus en plus un pouvoir  censitaire propriété  exclusive de quelques tartuffes qui parlent à tout vent de  droits de  l’homme et de démocratie et qui, pratiquent dans les faits, le   contraire. Tout le contraire. Tripoli a été bombardée, la Libye a été   saccagée  non pas - comme à l’époque des  Voulet- Chanone, Léopold II et  bien d’autres conquérants,– non pas au nom de la  suprématie d’une  race, mais au nom d’une idéologie qui se veut humanitaire, au  nom de la  défense d’une haute idée : la démocratie. Procédé plus vicieux   dissimulant le même totalitarisme que celui des massacreurs de Sétif,  des  tueurs de Madagascar, de la sauvagerie de Léopold II au Congo sous  un paravent  humanitaire ; procédé plus retors, plus difficile à  exposer,  à dénoncer, à combattre qu’un discours  classique affirmant le  droit de conquête comme un droit naturel, comme un droit  racial.

[I]Deuxio :[/I] Il faut le rappeler l’inconscient collectif  occidental demeure  traversé, habité, hanté par des vestiges d’un certain  racisme, héritage  du passé colonial. Une frange de l’opinion des pays du Nord  est  manifestement toujours, encore imprégnée, gangrenée par une certaine  vision  de « ces pays là-bas », « ces pays étranges dont l’essence  politique  primitive ne saurait être que régime dictatorial ». Et cette  opinion-là  est flattée, exaltée dans sa conscience de groupe, chaque  fois qu’on lui susurre  à l’oreille ce qu’elle souhaiterait entendre :  qu’elle appartient encore  au monde des plus puissants,  qu’elle   appartient au monde mandaté pour définir et fonder la règle du bien et  du mal ;  qu’elle appartient – dans ces guerres transformées en jeu  vidéo - au camp des  bons, des gentils  en prise avec ces  « étranges,  méchants et menaçants barbares ».

[I]Tertio[/I] :  Il faut le dire aussi : l’agression  contre la Libye pose la question  des failles et des limites des dirigeants  africains. Toute l’Afrique a  été outragée, pietinée, rabaissée à Tripoli, et qu’ont  fait nombre de  dirigeants Africains ? Ils ont choisi de regarder ailleurs espérant   ainsi – sans doute - sauvés leurs propres têtes. Naïveté politique,  ignorance  de l’histoire : l’obéissance n’a jamais sauvé aucun mouton de  l’abattoir  impérial. Le sacrifice de la Libye a été nourri – dans une  certaine mesure -  par ces silences-là, par ces désapprobations à peine  audibles, par ces nombreux  abandons et lâchetés africaines. Tambo  Mbeki, une des rares voix africaines  courageuses, le dit bien : « La  question que nous devons nous poser est la  suivante : pourquoi  sommes-nous si silencieux ? Ce qui est arrivé en Libye peut  très bien  être un signe précurseur de ce qui peut arriver dans un autre pays.  Je  pense que nous devons tous examiner ce problème, parce que c'est un  grand  désastre. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes incapables  d'empêcher ces  pouvoirs occidentaux d'agir comme ils agissent parce  qu'ils agiront de cette manière  demain. Je pense que nous pouvons,  pourvu que nous agissions et qu'ils voient  que s'ils continuent ce type  d'actions, ils rencontreront la résistance de tout  le continent  africain. Mais malheureusement, notre voix est trop faible et nous   devons faire quelque chose pour la rendre plus forte et pour revendiquer   clairement le droit des Africains de décider de leur propre avenir. »

Et   maintenant ? La guerre, toute guerre aussi brutale et totale, engendre  des  souffrances et des tragédies indicibles. Elle laisse des blessures  indélébiles,  inguérissables dans les corps et les mémoires. La terre  de Libye ne fera pas  exception : elle restera longtemps marquée par ces  coups de bombes  infligés par la France, les Etats Unis et  l’Angleterre. Mais que sortira-t-il demain  de toutes ces blessures?   Que  sortira-t-il de toutes ces humiliations ?  Que sortira-t-il des  décombres actuels ?  Une autre guerre sans doute. Car il en est ainsi :  toute guerre coloniale,  toute velléité de domination, d’occupation  coloniale lève tôt ou tard des  troupes contre elle-même ; des troupes  n’ayant plus rien à perdre, des  troupes n’ayant pas, n’ayant plus  d’autre choix, des troupes déterminées à lui  faire face, à la  combattre, à l’acculer. A la vie, à la mort. Les conquérants  viennent  un jour et dictent le silence par la force du plomb puis un autre  jour,  le conquis se lève, retrouve et sa voix, et sa mémoire et sa terre.

Et   maintenant ? La scène internationale semble hélas, de nouveau prête  pour  accueillir d’autres Libye. Mensonges, agressions, violences,  guerres… Des pays  saisis les uns après les autres par la force brutale  de l’Otan.  Les mensonges vont se suivre ; les  guerres vont se suivre.  Répétition. Le risque de la répétition est là, réel,  palpable,  tangible. Les guerres vont se suivre car il n’y a plus pour Sarkozy,   Cameron et Obama de loi internationale qui tienne. L’ère des égorgements  –  commencé avec les bombardements sur Abidjan - va continuer si nous  acceptons sans  aucune protestation l’imposture libyenne. Avaler et  couvrir cette agression par  notre silence, par notre indifférence et  passer aussitôt à autre chose, ce  serait accepter la restauration de la  barbarie coloniale ; ce serait  ratifier la redéfinition de l’homme ;  ce serait approuver cette idéologie  qui dit qu’il est des hommes plus  égaux que d’autres, qui affirme qu’il est des  hommes nés pour commander  d’autres ; ce serait ratifier le retour à la loi  de la jungle, le  retour à la loi du plus armé ; ce serait  entériner la remise en  question du droit des  peuples, de tout peuple à disposer de lui-même.  Or aucun peuple ne saurait être  la propriété d’un autre peuple ; or  aucun pays ne saurait être la  possession d’un autre pays. Notre devoir  d’homme est de le rappeler  aujourd’hui. A haute et intelligible voix.

David Gakunzi

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