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L’Afrique est la région la plus exposée sur le sentier de guerre des USA un continent prêt à tomber dans leur escarcelle, grâce aux innombrables liens que les classes politiques et militaires africaines entretiennent avec l’impérialisme.

 

Par Glen Ford

 

Tandis que les USA et leurs alliés de l’OTAN progressent vers le Sud pour renforcer leur emprise sur l’Afrique, après avoir pris possession de la Libye et de ses gigantesques champs pétrolifères, la plupart des dirigeants africains semblent approuver leur réinsertion dans l’Empire. L’AFRICOM se trouve déjà dans une position favorable, où les Africains eux-mêmes l’ont placée.

Les USA et leurs alliés ont entamé une offensive en Afrique et en Asie, une attaque par plusieurs côtés qui, dans plusieurs régions, rappelle une « blitzkrieg ». Cette agression enragée a débuté avec la transformation de l’OTAN en corps expéditionnaire pour renverser le régime libyen, et s’apprête maintenant à détruire l’ordre laïc syrien. Bien que depuis des années on se soit appuyé sur des plans, visant à changer ouvertement ou discrètement les régimes de pays ciblés, en parfait accord avec l’impératif historique du capital mondialisé : soumettre à la matraque la planète entière pour en faire un marché docile aux ordres de Washington, Londres et Paris, l’offensive actuelle s’est heurtée à une évolution imprévue : le cauchemar d’un réveil arabe.

 

La perspective d’un printemps arabe au début de l’année 2011 a déclenché une véritable hystérie dans les capitales impériales. Brutalement la rue arabe vous plaçait devant votre propre mort géopolitique. Washington comprend très bien que l’émergence de régimes arabes conformes à la volonté populaire, conduirait rapidement, selon l’expression chère à Chomsky, à éjecter les USA de la région sonnant le glas non seulement d’un Occident assoiffé de pétrole, mais aussi des filiales du capital international que constituent les autocraties putrides du Golfe persique.

 

Visant à des siècles de domination euro-américaine, Washington, Londres et Paris se sont hâtés de faire de l’OTAN l’instrument d’une opération « Shock and Awe » contre leur cible préférée en Afrique du Nord : Mouammar Kadhafi. L’onde de choc de cette démonstration de force, a jeté dans les rues de Damas les suppôts de l’impérialisme. Mais l’Afrique est la région la plus exposée sur le sentier de guerre des USA un continent prêt à tomber dans leur escarcelle, grâce aux innombrables liens que les classes politiques et militaires africaines entretiennent avec l’impérialisme. Les Etats-Unis et leurs alliés, les Français au premier rang, sont en position de « croquer » la plus grande partie de l’Afrique avec la collaboration de la plupart de ses gouvernements et surtout des militaires.

 

L’AFRICOM, créée en 2008 par l’administration Bush, et désormais la créature à part entière de la doctrine d’intervention « humanitaire » d’Obama, revendique la responsabilité militaire de tout le continent hors l’Egypte. Le commando militaire US a réuni un nombre impressionnant d’alliances avec des organisations régionales et des blocs de pays représentant tout le continent à quelques exceptions près -d’ailleurs déjà dans le collimateur. Les USA progressent brutalement vers le Sud après avoir conquis la Libye, mais ce sont les Africains eux-mêmes qui leur ont aplani la route.

 

La guerre menée par les USA en Somalie, qui s’est intensifiée de manière dramatique avec l’invasion éthiopienne soutenue par les USA, a maintenant été légitimée par l’IGAD (International Authority on Development in East Africa), qui inclut l’Éthiopie, le gouvernement somalien fantoche de Mogadiscio, le Kenya, l’Ouganda, Djibouti, protectorat français de facto et nominalement le Soudan.

L’opération nominale de l’ONU en Côte d’Ivoire pour renverser le régime de Laurent Gbagbo, dirigée par la France, a été approuvée par l’ECOWAS, l’Union économique qui regroupe 16 États d’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

 

L’AFRICOM organise tous les ans de gigantesques manœuvres militaires du nom d’African Endeavor qui entraîne les armées africaines au maniement des « pratiques standard de communication». On leur enseigne les procédures de commando et de contrôle états-uniennes sur des équipements militaires US et sous la surveillance de conseillers états-uniens. En 2009, les armées de 29 pays africains avaient pris part à ces manœuvres. Cette année, 40 nations participaient à African Endeavor, soit la majorité des hommes portant les armes en Afrique.

Plus sournoise encore est la doctrine du « soldat à soldat », qui encourage les gradés de même rang des armées états-unienne et africaines à établir des relations personnelles à tout niveau :

 

général/général, colonel/colonel, major/major et même capitaine/capitaine. L’AFRICOM espère établir ainsi des relations personnelles durables avec les armées africaines, quels que soient les régimes en place.

Au Sahel l’AFRICOM entretient des relations étroites avec pratiquement tous les États qui bordent le Sud du Sahara, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Océan indien, sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Il s’agit de la Mauritanie, du Mali, du Tchad et du Niger, plus le Nigeria et le Sénégal. Au Nord, l’AFRICOM maintient les mêmes liens avec les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et jusqu’à cette année avec la Libye de Kadhafi.

 

C’est souvent l’AFRICOM qui est la véritable force derrière des interventions dites « africaines ». L’AMISOM, officiellement la prétendue « force de maintien de la paix » en Somalie, se compose en réalité de troupes ougandaises et burundaises, deux gouvernements fantoches au service des USA ; elles fonctionnent comme mercenaires de Washington et sont payées essentiellement par les Américains. 500 soldats venus de Djibouti doivent bientôt s’y joindre. Des années durant l’AMISOM a été la seule force qui a sauvé le régime fantoche de Mogadiscio de l’anéantissement par la résistance des Shabab. Aujourd’hui les combattants de l’Union africaine ont reçu des renforts et mènent, en commun avec les envahisseurs kenyans et éthiopiens, une offensive destinée à prendre en tenaille les Shabab et à les exterminer. La mort vient du ciel sous forme de drones états-uniens basés en Éthiopie et à Djibouti. Et donc une armée qui se dit le bras armé de l’Union africaine est un outil de guerre états-unien dans la Corne de l’Afrique un conflit que les Etats-Unis ont allumé et qui est également soutenu par l’alliance régionale de coopération, l’IGAD.

 

L’invasion de l’Érythrée, adversaire de l’Éthiopie et l’un des rares pays à rester en-dehors de la nébuleuse de l’AFRICOM n’est plus qu’une question de temps. Sans nul doute ce sera l’œuvre des « forces armées africaines », soutenues par les USA et la France. L’Union africaine, mouillée jusqu’au cou, ne s’y opposera sûrement pas.

Dès que le dernier bastion loyal à Kadhafi est tombé, les interventions « humanitaires » d’Obama se sont profondément enfoncées en Afrique centrale ; 100 hommes des unités spéciales ont été envoyés en Ouganda en vue de missions en République démocratique du Congo, dans la nouvelle nation du Sud-Soudan et en République Centrafricaine, un poste avancé du néocolonialisme français, où les Américains avaient expédié le Président haïtien Jean Bertrand Aristide après son enlèvement en 2004. Il est vraisemblable que les « bérets verts » états-uniens viendront à bout des 2000 combattants (environ) de la Lord’s Liberation Army une force que les Ougandais auraient été à même d’anéantir à eux seuls, s’ils n’avaient été occupés à jouer les mercenaires des USA dans tout le continent. (Dans cette région, le second tueur loyal aux USA est le Rwanda, que l’ONU rend responsable de la mort de millions de Congolais).

 

L’agression contre la Libye était devenue inévitable dès lors que le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Gabon s’étaient déshonorés en approuvant la zone d’exclusion aérienne proposée par le Conseil de sécurité de l’ONU. L’onde de choc de l’offensive euro-américaine s’étend vers les Sud et embrasera bientôt le continent entier. La Corne de l’Afrique n’est déjà plus qu’un champ de bataille où règnent le feu et la famine, œuvre des Américains, mais avec le soutien total des Africains et de leurs institutions régionales. En Occident, l’ECOWAS sert de légitimation à la politique impériale, pendant qu’au Sahel les Africains se battent pour trouver des objectifs appropriés aux Américains. Tous les ans les Américains réunissent les militaires du continent pour leur apprendre le commandement et le contrôle de leurs troupes, ce qui rend leurs armées incapables de résister au véritable ennemi : les USA et l’OTAN.

 

Trompée par une classe politicomilitaire désireuse de s’intégrer à tout prix dans le système impérial, l’Afrique est sans défense face à l’agression euroaméricaine. Seuls les bidonvilles et le bush peuvent détourner cette catastrophe. S’ils veulent résister aux Américains et aux Européens, les Africains doivent en premier lieu lutter contre leurs propres gouvernements.

 

NdlT: J’ai traduit ce texte car il me semble rectifier un peu la désinformation scandaleuse qui a cours dans les médias français. Cependant je doute que Kadhafi ait jamais joué un rôle positif et en ce qui concerne la Syrie. Je juge urgent d’attendre. En outre je considère que la France n’est autre chose que le jouet des USA dans cette affaire (et en train de perdre son statut de puissance coloniale, ce dont je me réjouirais si c’était au profit des Africains eux-mêmes et non du monde anglo-saxon.) Enfin je regrette que ce texte ignore totalement les intérêts impérialistes des nouveaux pays émergents, principalement l’Inde et la Chine, qui s’approprient notamment les riches terres agricoles africaines, dont ils ont contrairement aux USA et à l’Europe, intéressés par les seules richesses du sous-sol ainsi que par une main-d’oeuvre sous-payée un besoin urgent. Inde et Chine doivent en effet nourrir une population pléthorique sur des surfaces chaque jour réduites par l’industrialisation et le mode de vie occidental. L’article ne voit donc pas que le malheureux continent africain est un terrain de conquête où s’affronte le reste du monde. Ceci posé, Dumont avait raison quand il écrivait, voici déjà près de quarante ans: l’Afrique noire est mal partie.

 

Black Agenda Repor 

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Le lundi 24 janvier 2011, la Knesset, le parlement Israélien avait voté pour l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l'origine des financements des associations et des organisations non gouvernementales opérant sur le territoire israélien.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, dont le parti (Israël Beiteno) était à l'origine de cette curieuse initiative, avait déclaré que d'après les informations en sa possession, la plupart des ONG qui parlent des droits de l'homme n'étaient en fait que de simples succursales de services secrets étrangers. Lorsqu'elles ne sont pas tout simplement "complices de la terreur" avait-il conclu.

L'originalité du vote du parlement israélien consistait à déterminer la véritable identité de chaque association et son vrai objectif à partir de la source de son financement. C'était la seule voie pour savoir exactement à qui on avait à faire.

Comment ne pas donner raison au Ministre Israélien, lorsqu'on examine le profil des dirigeants de ces ONG avec rigueur ? Car on a souvent la sueur dans le dos de constater un certain mélange du genre déroutant. Un exemple des plus récents :

Lorsqu'en 1999, Richard Holbrooke est choisi par le Président Américain Bill Clinton pour succéder à Bill Richardson comme ambassadeur aux Nations unies, il emmène avec lui comme assistante, une dame du nom de Suzanne Nossel. Cette dernière est rappelée aux affaires lorsque Monsieur Obama devient Président, et devient l'Assistante de la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Le 23 Novembre 2011, cette brillante qui est le serviteur de l'Etat Américain a fait un déménagement des plus curieux et déconcertants : elle a quitté son bureau dans l'administration Obama, pour devenir la Présidente de la section américaine de l'ONG Amnesty International. C'est-à-dire qu'on ne cache même plus le conflit d'intérêts entre certaines organisations et les gouvernements qui les financent, pour donner les bons points dans le monde. Et comme le dénonce le Réseau Voltaire, c'est cette dame qui a monté toute la propagande et les mensonges pour justifier le bombardement de la Libye avec ses 90.000 morts et l'assassinat de son président Kadhafi, qui a changé de costume pour revenir sur le lieu de son crime et donner des leçons des droits de l'homme.

A- LES ONG PLUS GOUVERNEMENTALES QUE NON GOUVERNEMENTALES

Comment peut-on appeler "organisation non gouvernementale", une organisation qui reçoit l'essentiel de son financement de son gouvernement ?  Comment une organisation créée par le Congrès Américain et financée à 100% par ce dernier peut-elle prétendre d'être en Afrique une ONG ? Comment expliquer que la quasi totalité de l'arnaque dénommée "aide publique au développement" soit investie dans des organisations dites non-gouvernementales comme dans le cas du Canada ?

50 ans d'ONG en Afrique nous indiquent que le continent ne peut jamais se lever avec les ONG dont le système de gestion et de décision très opaque ne permet pas de mesurer avec précision les véritables motivations de ces Organisations. Il n'existe à ce jour, aucun rapport, aucune documentation sur ce que deviennent les énormes informations que ces organisations collectent au quotidien sur le sol africain. Mais on peut tout de même dire que leur but n'est nullement celui de renforcer la sécurité du continent, mais plutôt pour l'affaiblir.  Penser que des gouvernements qui sombrent dans les dettes abyssales vont s'endetter encore plus pour aider des africains relève de la naïveté collective des mêmes africains qui accordent une confiance démesurée aux associations dont ils ignorent ou presque, sinon rien au delà de la propagande qui a été préparée sur mesure pour eux.

B- ET L'AFRIQUE DANS TOUT ÇA ?

Le système ultra libéral qui a spolié l'Afrique depuis 5 siècles, pour se pérenniser,  a savamment mis sur pied une organisation méthodique avec une distribution de rôle bien rodée. Et c'est dans cette optique de rendre moins douloureuse la spoliation que des associations et organisations dites de développement, humanitaires ou des droits de l'homme ont été créées.  Ces organisations se sont rebaptisées : "société civile africaine" en copiant les mêmes techniques d'usurpation faites par les racistes d'Afrique du Sud qui se sont fait appeler AFRIKANERS, c'est-à-dire DES AFRICAINS, en lieu et place des Africains qu'ils voulaient faire disparaitre grâce aux mauvais traitements de l'apartheid.

Toutes ces associations qu'il convient d'appeler "société civile organisée" et non "société civile" tout court prétendent travailler pour aider l'Afrique, travailler pour le bien du continent africain. En réalité elles visent d'autres objectifs comme par exemple :

1- Détourner l'attention des Africains des vrais problèmes en imposant des thèmes tout aussi nuisibles qu'inutiles et imposer leur point de vue grâce à la grande machine de guerre médiatique qui les accompagne et l'argent qui coule à flot de leurs gouvernements en Occident.

2- Devant le choc des deux civilisations : africaine et européenne, lorsque l'avantage est à l'Afrique, tout est mis en œuvre pour empêcher les Africains de voir que dans bien de domaines, ils n'ont pas de leçon à recevoir de qui que ce soit, mais peut-être d'en donner. Il faut alors convaincre les Africains avec un certain succès, d'être fondamentalement vauriens avec des chefs d'Etats incapables et un continent maudit par la pauvreté, quand bien même ils savent que ce n'est pas vrai. Les Africains dans leur majorité qui se sont fait avoir, ont tout simplement oublié par exemple qu'ils étaient de loin plus heureux que ceux qui leur racontaient qu'ils étaient des nantis venus les aider. Parce que l'Africain est de loin plus riche et donc plus heureux que l'Européen. En géostratégie, la vraie différence entre un riche et un pauvre est que le pauvre est celui qui gagne un million de dollars par mois, mais pour le même mois il va en dépenser deux millions, en empruntant de gauche à droite, alors que le riche est celui qui gagne 2 dollars par jour, mais il va en dépenser seulement 1. C'est ce qui explique que les Africains sont moins stressés que les Européens, ils sont plus souriants même s'ils n'ont pas de voiture, ils ne revendiquent pas l'univers, ils ne prétendent pas changer un chef d'état au Népal ou au Guatemala, et donc, ils se suicident aussi moins. A bien y regarder, la logique n'aurait pas tout simplement conseillé à ces ONG de copier cette leçon de bonheur africain pour l'insuffler aux Européens ?

3- Salir l'image de l'Afrique, tel semble être l'une des mission des ONG. Partout où on se trouve dans les plus grands aéroports de l'occident, dans les plus grandes gares de train ou de métro, on ne peut s'empêcher de voir la photo d'un enfant noir sale, dénutri, tapisser les murs de ces lieux publiques, de Düsseldorf à Montréal, en passant par Genève, Rome, Paris et New-York. D'une part, il s'agit d'un des fonds de commerce les plus rentables au monde pour leurs auteurs, pire, c'est la plus grande activité de propagande contre l'avènement d'une autre Afrique plus digne et plus prospère. C'est un acte de racisme pur et dur et du manque du respect de la dignité d'un enfant fut-il en difficulté que de montrer sa photo avec une armada de mouches qui luttent pour trouver à manger sur ses lèvres. C'est un cynisme des plus dangereux pour le genre humain d'exploiter à ce point les difficultés de l'autre pour s'enrichir, tel un charognard qui rode autour d'un comateux pour son festin à venir.

4- Activité d'espionnage :  En Afrique, l'avidité croissante et l'ignorance sont les maîtres-mots qui ont permis le développement sans contrôle de l'espionnage étranger dans toutes les couches de la population et sous des formes des plus impensables. On observe ainsi des initiatives et organisations qui n'ont pour but que d'affaiblir l'état en se substituant à lui avec des pseudo solutions qui n'ont fait leur preuve nulle part, notamment dans la santé, l'instruction, la miro-finance etc... Pourquoi les gouvernements européens et américains ont-ils besoin de passer par des ONG pour recueillir des informations sur l'Afrique, si ces dernières sont inoffensives et donc, ne mettent pas en danger la prospérité et la sécurité du continent africain ?  Quel sont ces intérêts occidentaux, incompatibles avec l'urgence en Afrique de la construction d'un Etat fort qui soit capable ensuite de s'occuper dignement et convenablement de ses citoyens ?

C-  QUE FONT LES ESPIONS AFRICAINS ?

L'Afrique a cru comprendre dans l'activité de l'espionnage un simple problème d'ordre publique pour l'élimination des prétendus opposants, vrais ou imaginaires. Et pas d'activité d'espionnage ou de contre-espionnage sur le plan économique et géostratégique. Et comme c'est là où tout se joue désormais, même entre les meilleurs amis du monde, on se méfie des activités d'espionnages des agents respectifs. Le cas d'Israël et les Etats-Unis d'Amérique est là pour nous le prouver.  Ben-Ami Kadish a été déféré, mardi 22/04/2008, 15 jours avant la visite du président américain George Bush en Israël, devant le tribunal fédéral de Manhattan, pour avoir transmis à Israël des informations relatives à des armements nucléaires, des avions de combat F-15 et des systèmes de missiles antimissile Patriot. Est-il envisageable de voir un jour des Africains aimer à ce point l'Afrique jusqu'à être accusé d'avoir espionné une entreprise de pointe en Occident pour le compte de leur pays africain ? Comment expliquer la naïveté des pays africains qui installent à la tête des principales entreprises stratégiques publiques, des managers occidentaux, sans se préoccuper des informations sensibles que ces derniers fournissent à leurs pays ? Existe-il un système efficace de contre-espionnage capable de les surveiller convenablement ?

D- CONCLUSION :

L'Afrique doit arrêter de penser qu'il existe des cadeaux gratuits d'où qu'ils viennent, qu'il existe des dons sans contrepartie, puisque souvent cette contrepartie peut aller jusqu'à un million de fois la valeur du don même. Avant d'accepter tout partenariat, il faut au préalable poser d'abord la question sur ce que l'autre y gagnera. Lorsque ce n'est pas clair, et  qu'il est impossible d'identifier l'intérêt de l'autre partie, c'est qu'il y a une arnaque ou tout simplement, tromperie. L'Afrique doit aller au delà de l'initiative d'Israël, c'est-à-dire, ne pas seulement se limiter à identifier les sources de financement de chaque ONG qui opère sur son territoire. Il faut prendre des décisions radicales pour interdire toute association, toute organisation qui recevrait le moindre centime de son financement hors d'Afrique. Une association même à 100% africaine ne peut pas recevoir son financement de l'étranger sans en contrepartie, ne pas se mettre dans une condition psychologique de remercier ses bienfaiteurs, surtout en fournissant toutes les informations dont ils ont besoin et une certaine allégeance dans la défense des intérêts, des idées et opinions des donneurs d'ordre étrangers (même lorsqu'ils sont ouvertement contre les intérêts de la nation africaine en question).

 
Sur un autre plan, c'est en renforçant la fédération africaine que l'Afrique aura la force pour imposer une grande transparence dans ses relations avec tous les pays du monde. L'Afrique a besoin d'un coopération d'Etat à Etat et non d'Etat à ONG, c'est-à-dire qu'elle doit développer ses relations exactement comme c'est déjà le cas avec la Chine où il n'existe aucune ONG chinoise, aucune association chinoise qui prendrait l'argent du gouvernement chinois pour s'installer dans les villages africains pour faire remonter les informations vers la Chine ou tout simplement pour résoudre des problèmes de chômage en Chine.

 
L'espionnage au 21ème siècle doit innover pour ne pas rester pathétique dans une logique dépassée de guerre froide, car après 50 ans de milliards de dollars engloutis tout aussi naïvement dans l'espionnage occidental en Afrique, oui même si certaines informations sensibles ont permis à l'Occident de tenir pauvre l'Afrique, en revanche, on peut dire que le même occident n'en a pas tiré tous les profits escomptés, si on en arrive à la crise économique et financière que nous connaissons. Puisse l'Occident  avoir le courage de se regarder en face et faire l'autocritique sur la médiocrité de ses dirigeants qui, empêtrés dans des problèmes d'emplois fictifs, de détournement de fonds publiques, d'harcèlement sexuels, de pédophilie etc... n'ont pas eu le temps, encore moins l'intelligence de comprendre que pour tenir debout, l'Europe n'avait pas besoin d'une Afrique couchée.

le 20/12/2011

Jean-Paul Pougala

(*) Jean-Paul Pougala est le Directeur de l’Institut d'Etudes Géostratégiques de Genève (Suisse) -  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.   -  www.pougala.org

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L’histoire de l’Afrique est habitée par de nombreux personnages debout jusqu'au bout: Béhanzin, Kwamé Nkrumah, Thomas Sankara, Lumumba… Ces figures ne cheminent pas seulement l’une après l’autre dans le déroulement des temps ; un combat les lie d’une décennie à l’autre, d’un siècle à l’autre ; le même combat pour l’émancipation du continent. Un combat qui recommence chaque fois avec chacun d’eux, et qui se cristallise à chaque recommencement autour d’un lieu, d’un front, d’une heure, d’un temps donnés. Behanzin et le Benin, Nkrumah et le Ghana, Machel et le Mozambique, Mandela et l’Afrique du Sud, Lumumba et le Congo, Sankara et le Burkina Faso, Gbagbo et la Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire : la Côte d’Ivoire fut pendant longtemps un prolongement de la France en Afrique. On ordonnait de Paris et on exécutait à Abidjan. C’était du temps des Houphouët et compagnie. Houphouët-Boigny le bon chef nègre comme on les aime : féroce avec son peuple et frotte-manche, rampant, servile avec l’ex-métropole. Le vieux - comme on l’appelait - la courbette en seconde nature, portait les marques de l’Empire coloniale avec une certaine fierté ; l’aliénation était à ses yeux une gratification : « Que serions-nous sans la France ? Notre bonheur est laqué Paris», clamait-il à tout bout de champs.

Le mot colonie était périmé mais la chose continuait d’exister à Abidjan. La Côte d’Ivoire était toujours ce qu’elle avait été : une grande plantation de cacao organisée de l’extérieur. Cette histoire a duré trois décennies. Trois longues décennies. Jusqu’au surgissement au cœur du pouvoir ivoirien – en l’an 2000 - d’un certain Laurent Gbagbo. Personnage inattendu et apôtre d’une rupture définitive du pacte colonial. Cet homme au parcours sonnant comme une sédition n’était ni sergent colonel ventripotent, ni nègre bouffon sans mémoire ni vision. Embêtant ! Scandaleux ! Enervement dans certaines officines de contrainte et on regrette : on aurait dû… Quelques rafales dans le ventre ou alors un poison impitoyable versé dans un verre d’eau ou de vin et l’affaire aurait été réglée. Comme on fit avec Félix Moumié. On aurait dû... Comme on fit avec Ouandié. Avec du plomb sauvage. On aurait dû… Disparition, enlèvement. Ni vu, ni connu. Comme on fit avec Ben Barka. On aurait dû…

Et on avoue, on s’avoue : « Que voulez-vous ? Il nous semblait évident que ce gars issu d’une généalogie minoritaire était de facto, automatiquement, arithmétiquement exclu du pouvoir suprême.» Et on ergote, on pérore sur le primat, les contraintes, les exigences, les pesanteurs, les gravitations de la tribu d’origine sur le bulletin de vote. Mais là n’était plus la question : la Côte d’Ivoire était une prise, une capture, une saisie, il n’était pas question de la céder à cet homme inattendu sorti de fonderies inconnues. Le scandale ne pouvait pas durer, ne devrait pas durer : il fut décidé le plus naturellement, le plus tranquillement du monde d’œuvrer au renversement de ce Gbagbo.

La suite ? Dix ans de complots, dix ans de guerre, d’encerclement, de harcèlement. Pas un seul jour de répit. Il y’eu d’abord 2002 et cette guerre fiancée, organisée de l’extérieur. Il y eut ensuite cette guérilla diplomatique continuelle menée de Paris avec ses pièges et ses coups fourrés ; il y eut Chirac et Villepin avec leur diplomatie remplie de bruits et de proclamations belliqueuses, promettant de tordre le bras à Gbagbo ; il y eut la brutalité de Sarkozy, cette brutale volonté impériale d’écraser Gbagbo, de le soumettre à tout prix. Dix ans de harcèlement.

Mais de quel crime est donc coupable Gbagbo Laurent? Il fait désordre. Il fait désordre dans le précarré. Il fait tâche dans cet enclos, dans ce pacte de sujétion. Qu’est-ce en effet le précarré, sinon un ordre hiérarchisant qui ne reconnait pour toute respiration que l’obéissance et pour toute sagesse que le silence ? Quelle est en effet la seule ligature reconnue dans cette arrière-cour sinon l’allégeance? Que dit le précarré sinon que tout Président Nègre n’a droit à l’existence que s’il est lèche-botte, que s’il est servile, que s’il est rampant, que s’il est serpentant ? Et malheur à ce dirigeant tenté par la verticalité, tenté par les chemins de l’affranchissement ; celui-là rencontrera la froideur la plus glaciale, l’hostilité la plus terrible, l’animosité la plus furieuse, la violence dans toute sa brutalité. Il sera marqué au fer rouge comme le mal à réduire, comme le mal radical à déplanter. Car toute indocilité est considérée dans cette arrière-cour, comme une transgression inacceptable : l’Afrique. Or Laurent Gbagbo est un indocile. Là est logé son malheur. C’est donc presque de nature qu’il était condamné. Puisqu’il récusait ce statut de laquai, de valet, de majordome réservé de facto aux Présidents Nègres ; puisqu’il refusait d’appartenir au troupeau des servants.

Guerre contre Gbagbo. Au nom de la démocratie. Combat moral. Combat moral ou plutôt forfaiture ? Que voit-on en effet? Qu’à Paris, on ne s’embarrasse pas des contradictions entre les mots et les actes ; qu’un jour, on parle de démocratie bafouée à Abidjan, les tremolos dans la voix et le lendemain qui convie-t-on à table ? Blaise Compaoré. Avec au menu des discussions : le rétablissement de la démocratie en Côte d’Ivoire. Cocasse ! Cocasse quand on connait le pédigrée du sieur Compaoré : accession au pouvoir en marchant sur le cadavre de son plus-que-frère, le très populaire et intègre, Thomas Sankara. Ensuite du sang, du sang, du sang ! Un quart de siècle de pouvoir tâché de sang. Répressions sanglantes, assassinats des opposants, implication jusqu’au cou dans les guerres de Sierra Leone et du Libéria ; parrainage de l’agression contre la Côte d’Ivoire.

Mais Compaoré, voyez-vous, est notre ami, « notre allié », « notre homme ». Donc ? Donc le qualificatif de tyran, donc l’attribut de despote est impropre dans son cas. Car c’est ainsi : dès lors qu’un tyran est notre larbin, il peut séquestrer, torturer, écraser, opprimer en toute impunité, en toute liberté. La règle est implicite : la tyrannie n’est condamnable, n’est condamnée que lorsqu’elle empêche de faire du business as usual, que lorsqu’elle s’amuse à porter atteinte à certains intérêts. Démocrate ou pas démocrate, là n’est pas la question.

Les élections. Qui a gagné les élections ? Tout est déjà joué avant le dépôt du premier bulletin dans les urnes : le décor est déjà planté, le récit clôturé : Ouattara a gagné, Gbagbo a perdu, Gbagbo doit partir. La répartition des rôles est déjà distribuée ; la dramaturgie et le scenario écrits d’avance : avec en gentil vainqueur Ouattara et en figure du Mal absolu, Laurent Gbagbo, défait et mauvais perdant. Les preuves de la victoire et de la défaite de l’un et de l’autre ? On s’en moque. Les fraudes constatées ? On s’en fout. Le recomptage des voix comme demandé par Gbagbo ? Surtout pas. La supercherie serait mise à nue. Alors ? Gbagbo peut crier au hold-up électoral sur tous les toits du monde, que vaut la parole d’un Nègre, même Président d’une république, face à celle des puissants de ce monde? Gbagbo a perdu puisqu’il en a été décidé ainsi à Paris, à Bruxelles, à New York. Tout le monde sait pourtant qu’il y a mensonge ; qu’il y a eu fraude, que le vainqueur n’est pas le désigné, le bon nègre Ouattara. Le mensonge ? La vérité ? Et bien est vérité non pas ce qui est mais ce qui a été énoncé par les puissants du jour. Tout le reste, tout ce qui n’est pas certifié, tout ce qui n’a pas été certifié par Paris, New York, Bruxelles, est faux par essence. C’est ainsi. La vérité ne vaut qu’édictée par le plus fort ; la vérité est ce qui est dit, décrété par le puissant du jour.

Guerre contre Gbagbo. Guerre médiatique. Désinformation. Et on assène le même récit. La Côte d’Ivoire ? Une histoire simple et limpide : un affrontement entre deux camps : le camp du bien et le camp du mal. Le camp du bien représenté par un démocrate élu par le peuple, Alassane Ouattara, l’ange immaculé, décrit comme « un homme posé », « au débit lent » - entendez réfléchi - confronté au camp du mal mené par ce méchant personnage nommé Gbagbo. Voilà la vérité indepassable. Et toute information en contradiction avec ce prêt-à-penser est écartée, étouffée. Toute analyse qui n’essencialise pas Gbagbo comme étant forcément le perdant, nécessairement le despote, est disqualifiée, décrédibilisée, ignorée, ridiculisée, ostracisée, taxée de propagande. Odeur de chasse au courre vichyste, relent de maccarthysme.

Guerre contre Gbagbo. La guerre d’Abidjan ne sera pas déclarée : elle aura lieu. Sournoisement. En sourdine. En sous-mains. On organise, on transporte, on nourrit en armes, en munitions et en fonds des commandos invisibles, sans visages, des tireurs d’élite sortis d’on ne sait où ; on explore le terrain pour eux, on les renseigne, on leur fixe des objectifs, des cibles. Guérilla urbaine. Guerre, guérilla urbaine, guerre psychologique. Intoxication à outrance ; fausses nouvelles, bruits…

Qu’importe la terminaison du destin de Gbagbo : il demeure, il est appelé à demeurer celui qui à un moment donné de l’histoire de l’Afrique, sur un champ de bataille donné – la Côte d’Ivoire – aura reposé la question jadis formulée par les Béhanzin, les Lumumba et les Nkrumah : qui régente l’Afrique ? Qui doit régenter l’Afrique ? La France ou les Africains ? L’Europe ou les Africains ? Les Américains ou les Africains ? Les Nations Unies ou les Africains? L’enjeu est en effet, de nouveau, bien celui-là : le droit à l’autogouvernement. Un droit à affirmer et à défendre aujourd’hui plus que jamais.

Combat d’arrière-garde dans un monde qui se mondialise ? Non, combat d’actualité car combat pour l’égalité des hommes ; combat légitime car refus non pas de l’universalité en soi mais de l’universalité imposée comme droit réservé au plus fort de définir et de nommer ce qui est légitime et ce qui ne le serait pas; combat juste car affirmation du droit de chacun de penser ses problèmes et d’arrêter ses propres solutions ; combat noble car élevé par la défense du droit à différer, car guidé par un seul souci : la protection de l’intangible droit universel à l’invention de soi.

L’invention de soi : tel est le combat de Gbagbo Laurent; le combat pour l'invention de soi restera comme la marque dans la mémoire africaine de Gbagbo Laurent, l’indocile.

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L’information nous donne la possibilité de saisir les rapports entre l’économie, le social, la politique et l’écologie. En définitive, elle nous permet de comprendre et de construire nos nations et nos démocraties.

Les objectifs de cette Webradio et du Blog sont :

•    contribuer aux échanges intensifs d’information entre les réseaux sociaux africains pour:

•    combattre la subordination inacceptable du continent africain aux puissances étrangères

•    dénoncer la passivité des dirigeants et élites africains face aux assauts permanents étrangers

•    donner aux africains la capacité de réduire quelque peu le retard, sans nul doute existant, dans la modernisation de la collecte, du traitement, de la distribution et de la consommation de l’information pour donner des réponses appropriées aux défis multiformes de la domination étrangère et de la globalisation.

 

VOIX DE LA RESISTANCE AFRICAINE

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L’impérialisme est entré dans sa première phase de son effondrement généralisé, que je qualifie, moi-même, de délinquance. Période au cours de laquelle l’impérialisme n’utilise plus de masques pour s’approprier des richesses mondiales. La violence glauque a priorité sur tous les autres moyens pacifiques. L’ère du Cardinal Richelieu est révolue. Toutes les institutions internationales sont transformées en une caisse de résonance guerrière, notamment l’organisation des Nations Unies.

Les états, déjà affaiblis par les deux siècles de pratique capitaliste a outrance, sont assujettis a la reddition, de gré ou de force. Sans oublier les crises économiques et financières irrémédiables qui hantent les places financières mondiales, en particulier les plus riches nations du monde occidental. La dérive morale qui accable les sociétés capitalistes est tellement intégrale que l’occident affiche un contraste identitaire, celui qui constituait la base même du système. Moment historique ou les lois et institutions (Instruments) sont violées ou ignorées systématiquement.

La deuxième invasion d’Irak a été une violation flagrante des lois internationales. L’ONU n’avait pas autorisé l’invasion, voir l’occupation du pays. Une coalition d’états amis et serviles fut mise sur pied en 2003 pour matérialiser les vœux du plus grand empire mondial, à savoir le renversement du régime inamical de Saddam Hussein. L’Irak est totalement détruit, laissant derrière, ruines et plus de 200.000 cadavres a l’actif du peuple Irakien, et plus de deux millions d’Irakiens réfugiés a l’étranger.

Le cas d’Haïti fut encore plus scandaleux. L’armée américaine a kidnappé le président légitime, Jean Bertrand Aristide, l’engouffra dans un avion militaire non identifié pour l’expédier en Afrique. Cette opération fut mise en œuvre le 29 février 2004, avant même la résolution de l’ONU.

Les 6 mois de bombardement quotidien de l’OTAN contre la Libye dépassent nettement le mandat octroyé par l’ONU à travers la résolution 1973 votée le 18 mars 2011. Il était question de protéger la population civile, supposément menacée par le régime de Kadhafi, l’OTAN a tué 100 fois plus de civils qu’avant les frappes aériennes, soit 100.000 âmes.

Avant, l’impérialisme respectait hypocritement les normes internationales. Il utilisait l’armée nationale du pays pour renverser le propre gouvernement légitime de ce pays. Ce fut le cas de Jacobo Abens du Guatemala et du caudillisme des années 70 en Amérique Latine. Les puissances néocoloniales opérèrent de la même façon dans le continent Africain en parachutant des marionnettes au pouvoir, totalement dévoués à leurs intérêts. On peut citer les cas de Mobutu Sese Seko, Omar Bongo, Jean-Bedel Bokassa etc.

Dans cette phase, que je qualifie de délinquance, l’impérialisme comme stade suprême du capitalisme représente un danger imminent pour le futur de l’humanité. Parce que les présidents des états occidentaux se sont transformés en dérisoires criminels ou assassins semant le deuil partout sur la planète à la poursuite de richesses. En ce sens, Cabral est juste lorsqu’il a déclaré que « L’impérialisme est la piraterie transplantée des océans à la terre ferme, piraterie réorganisée, consolidée et adaptée à l’objectif de l’exploitation des ressources matérielles et humaines de nos peuples ».

Salvador Allende, l’ancien président du Chili populaire, compara la situation de son pays en 1972 comme « un Vietnam en silence ». Haïti est un Irak en silence. Un peuple qui depuis 7 ans d’occupation vit dans la peur des armes et la permanence d’un choc psychologique. Comme partout ailleurs, les forces d’occupation assassinent en Haïti. Des pauvres sont exécutés a cite soleil. Des militants sont portés disparus, Lovinsky Pierre Antoine est le plus célèbre des cas. Des centaines d’autres sont emprisonnés ou contraints à l’exil. Le cholera, apporté par les forces d’occupation, plus spécialement par la compagnie Népalaise, diminuent la population haïtienne depuis plus d’un an. « Les étrangers occupent nos terres, nos rues, nos hôtels, nos plages, et aussi nos femmes et nos jeunes hommes. L’occupation est absolue. L’impérialisme, dans son hégémonique latitude, impose ses lois de cimetière ».

Lawrence Davidson, professeur d’histoire à l’université de west chester, de l’état de Pennsylvanie, a exposé dans un brillant article sous le titre : « Pourquoi nous haïssent ils », ce qui suit : « je suis arrivé a la conclusion que les Etats-Unis, en dépit de toutes ses habilites de force (militaire), est en décadence. Le pays va échouer pour les mêmes raisons qui ont emporté dans la destruction les anciens empires. Ils ont échoué parce que, en dernier essor, leurs élites deviennent illusionnistes et le peuple est maintenu dans l’ignorance ». Le citoyen américain n’est pas conscient du rôle que joue leur gouvernement dans l’appauvrissement d’autres peuples et l’instabilité chronique qui frappe certaines nations.

Comment comprendre que depuis 7 février 1986, Haïti a connue 9 coups d’état. Tous ont été organisés dans le seul et même pays par les maîtres de Washington. Comment une nation pareil, plongée dans cette instabilité permanente, peut-elle arriver a atteindre le degré de production nécessaire pour subvenir aux besoins de ses sujets. L’américain moyen, appartenant a la classe majoritaire, n’est pas conscient de l’implication de son gouvernement dans la déstabilisation d’Haïti, d’Iran, Libye, Venezuela, Cuba etc.

Il est trop endoctriné par les informations biaisées que diffusent les chaînes télévisions occidentales, elles qui représentent l’arme fatale des falsificateurs de l’histoire a leurs profits exclusifs, empêchant aux citoyens américains et européens de sortir dans le carcan idéologique du rôle « bon berger » ou civilisateur s’octroient leurs gouvernements. Le département d’état a fait échec à tout homme intègre qui convoitait le pouvoir en Haïti et ayant une vision nationale. Et ceci, depuis le premier débarquement américain en 1915. Même ceux qui entamèrent de simples reformes socio-économiques au profit de ceux-la qui vivent en dessous du seuil de pauvreté avec 300 dollars ou moins par année ne sont pas exclus.

Et pourtant, au moment même de la révolution française de 1789, « 20 % de la richesse française provenaient d’Haïti. Ce pays produisit plus de 75% de sucre dans le monde a lui seul et fut le premier producteur de coton dans le monde ». La grande presse omet de mentionner ces chiffres qui porteraient le citoyen lucide à s’intéresser aux causes de l’échec de la première république noire du monde. Ainsi, il découvrirait les mains sales des Etats-Unis et de la France directement impliquées dans la mise a sac d’Haïti.

L’impérialisme « est la dernière phase du capitalisme », ceci explique aujourd’hui sa violence aveugle et déterminée, ainsi l’exemple des bombardements Libyens est très révélateur. Ses ténors savent pertinemment, que son règne dépend de la violence. Car les mensonges traditionnels sont dépassés. Il n’y a plus de compromis possibles. Le monde d’aujourd’hui nous renvoie, par sa violence, à 50 ans en arrière. Quand Cuba imposait son défi en plein cœur des Caraïbes a la plus grande puissance capitaliste mondiale. La conjoncture actuelle rappelle les années 60 quand l’Afrique vivait « l’heure des embrasements ».

En ces temps agités, Il fait beau de citer le visionnaire Amilcar Cabral : « Pour nous, la façon la plus efficace de critiquer l’impérialisme, quelle que soit sa forme, c’est de prendre les armes ». Il blesse de citer encore ces propos datant de 1966, tant ils sont d’actualie. Il n’y a pas de demi-mesure. Frantz Fanon, l’auteur de « les damnés de la terre », avait raison quand il définissait le néo-colonialisme comme une machine infernale de la violence qui dévore l’homme. Le seul moyen de l’arrêter est d’imposer une plus grande violence. Le retour a l’heure des brasiers.
Rien n’arrête les puissances impérialistes. Le suffrage universel qui fut considéré comme fer de lance de la propagande politique occidentale est vidée de son contenu sacré, pour parodier Praloto. Les élus ne jouissent plus de l’inamovibilité d’antan. Certains observateurs critiquent déjà la tenue même des élections dans le monde. A quoi cela sert d’appeler le peuple dans ses commices, si les sénateurs, députés, maires et présidents sortis victorieux des urnes n’arrivent plus a terminer un mandat légitime.

De la même façon qu’est banalisé le christianisme, les élections sont aussi standardisées comme un exercice futile. Les exemples sont trop nombreux, parler d’une crise morale sans précédent qui frappe l’impérialisme ne fait plus l’objet de doute. Les cas de Salvador Allende au Chili, du « Front Islamique du salut » en Algérie, Jean B. Aristide en Haïti, le Hamas en Palestine, Honduras… invitent les penseurs a la réflexion concernant le futur de notre monde.

Le cas haïtien est le laboratoire indispensable permettant de comprendre l’affermissement de l’impérialisme dans la délinquance. Ayant accompli deux interventions militaires dans ce pays des caraïbes en moins d’une décennie, cela requiert une étude nécessaire pour pénétrer la nature du mal que souffre l’occident et que le peuple haïtien est en train de faire les frais. Car l’impérialisme n’arrive plus à respecter sa propre doctrine que, hier encore la présentait comme les prémices indispensables à l’évolution de l’homme du présent et du futur. 16 décembre 1990, des élections honnêtes furent organisées en Haïti.

 L’international, comme une seule voix salua le succès fulgurant de ces joutes qui portèrent un adepte de la théologie de la libération au pouvoir. 7 sept mois plus tard, il fut renversé par un coup d’état ayant fait plus de 5000 tués, dont nous venons de commémorer les 20 ans. Reelu en 2001, Jean B. Aristide fut encore victime d’un autre coup d’état. Cette fois-ci, l’impérialiste américain allié au français fit son apparition sans masques pour arrêter manu militari et embarquer le président légitime dans un avion militaire pour l’Afrique.

C’est-à-dire loin du théâtre politique haïtien. Pendant 7 ans, des valets défilent au pouvoir répondant simplement aux dictées du cercle impérialiste élargi, dont le Brésil, le dernier bourreau du peuple haïtien. L’impérialisme est hypocrite, sinon, il se déclarerait en faillite et remet les renes du pouvoir aux alternatives populaires. Parler ainsi, c’est mal connaître l’histoire de l’humanité. Au contraire, il préfère déclarer d’autres guerres mondiales pour continuer l’agonie de l’homme.

Il y a des observateurs haïtiens qui, confus dans leurs réflexions, estiment que les Etats-Unis règlent un problème spécial avec Haïti. Si apparemment cette lecture fait du sens, par contre elle néglige toute une série d’événements politiques macabres inhérents à l’évolution de l’impérialisme a travers l’histoire. Son objectif est de subjuguer l’homme dans sa totalité. Le problème ne se pose pas en termes de peuple, c’est une doctrine globale qui ambitionne de tout contrôler en multipliant les victimes.

L’état d’Haïti est souffre-douleur du même système qui a endeuillé les peuples du Panama, Chili, Iran, Panama, Honduras, Libye, Irak, Palestine etc. C’est pourquoi, qu’à coté des luttes nationales, aujourd’hui il faut une mobilisation internationale de soutien aux peuples en rébellion. L’impérialisme, de par nature, est global. Il est affecté par une sorte de luxure subjuguée à un appétit insatiable de ressources de toutes sortes, territorial, matières premières, mines, cerveaux…Haïti est un autre martyr.

Cependant, l’impérialisme, dans sa course effrénée, tient bien compte des réalités socio-historiques de chaque peuple en particulier. Ceci est basé sur l’ensemble des prouesses accomplies, les faits d’armes, les révolutions, les réalisations, les mouvements culturels et idéologiques. Ce qui vérifie la théorie dite de « manifest destiny ». Donc, Haïti peut être frappée durement, à cause du triomphe de la première révolution anty colonialiste, anty esclavagiste et anty raciste dans le monde. A part quoi, les peuples Libyen, Irakien, Palestinien, Cubain…connaissent les mêmes sorts que ceux d’Haïti, donc la violence et l’hypocrisie sortent des entrailles de l’impérialisme.
Bill Clinton, l’ancien président américain, est l’agent spécial de l’impérialisme en Haïti. Il a non seulement choisi Michel Martelly comme président, il le conseille, nomme ses ministres et premier ministre, rédige ses textes et, quand l’assistance ne se met pas debout pour acclamer son poulain, il le fait lui-même en bon Pom-pom girl.

Comme ce fut le cas le 19 septembre 2011 dernier à New York, lorsqu’il eut a déclarer, devant un public d’hommes et femmes riches, qu’il avait « attendu 30 ans pour entendre, enfin, un chef d’état haïtien définir avec autant de convictions et de minuties les priorités de son pays ».

Si on ne connaissait pas l’orientation sexuelle prouvée de Bill Clinton, notamment a travers l’affaire de Monica Lewinsky, on pourrait interpréter ses excès de zèle comme quelqu’un qui a « les yeux de chimene » pour Martelly.
Le professeur américain de sciences politiques, Thomas R. Dye, définit la politique « comme l’étude de qui est bénéficiaire de quoi, quand et comment ». Donc, l’implication de Bill Clinton dans les affaires politiques haïtiennes sous forme d’humanitarisme est en contradiction avec la « real politic ».

Il joue magistralement au « maître blanc » détenant les clés du paradis permettant aux « negres » d’accéder au développement économique, progrès social et technologique. Comme tout envahisseur, Clinton s’est fait entourer des bourgeois du secteur des affaires et conservateurs de la classe politique haïtienne. Cela donne une idée de l’objectif du monsieur. La vérité est que rien ne se fait pour rien.

Au cours de l’année 2006, Renu Mehta, une autre riche de la classe dominante anglaise organisa un « fund raising », réunissant des super riches du monde, pour recueillir de l’argent dans le but de faire avancer la cause charitable. Bill Clinton fut retenu comme « keynote speaker ». Les riches donnèrent jusqu’à 1.5 million de dollars a cette occasion.

Cependant, on tira 450.000 dollars de cette somme pour payer les sacrés services de l’ancien président américain. Une certaine frange de la presse parvenant à être au courant de cette somme versée à Clinton, cria au scandale. Apres les activités, l’organisatrice, madame Renu Mehta eut a déclarer ce qui suit pour calmer les esprits et se blanchir elle-même : « Nous faisions de la charité, il ne viendrait pas si nous ne lui avions pas payé cette somme » ; elle poursuivit pour ajouter que : « Si nous étions chargé moins, nous pourrions donner beaucoup plus ».

 L’engagement de Clinton en Haïti mérite d’être interrogé et, il y a des rumeurs persistantes qui circulent a Port-au-Prince, comme quoi sa fille, Chelsea Clinton, aurait occupé une fonction au sein de la commission intérimaire pour la reconstruction, CICR, que co-préside Mr Clinton. Toutefois, a cote de ces intérêts mercantiles, il y a d’autres raisons qui sont liées à la politique hégémonique de l’empire dans l’hémisphère qu’il faut considérer aussi.

Si on fait une brève analyse du paysage politique au niveau de l’hémisphère américain, on constate ipso facto l’existence d’une rébellion à faible intensité en vue d’une reformulation de la donne politique au niveau régional. Cette nouvelle réalité politique et sociale est agitée par des organisations et leaders de gauche dont l’objectif est de rapatrier les décisions politiques et économiques liées a leurs destins de peuple. L’impérialisme ne chôme pas, il veut renverser la tendance citoyenne en progression dans le monde, plus particulièrement en Amérique Latine.
Entre-temps, les massacres se poursuivent. Plus de 100.000 morts en Libye, pour la dernière sortie guerrière en date, la destruction du pays est totale, en particulier Tripoli, la capitale. Le peuple Libyen, sous couvert de la démocratie, fait marche arrière. L’impérialisme ne laisse d’autres choix aux peuples que l’affrontement. Libération ou la mort !

Entre-temps les propagandes se multiplient pour dissuader les citoyens d’adopter des mesures radicales. Si pendant la guerre froide, le slogan assassin etait l’épithète de communiste, aujourd’hui le mot magique est terroriste. Il faut toujours manipuler l’opinion publique autour des thèmes d’effroi pour s’assurer de leur participation dans le massacre. La violence symbolique engendre toujours la férocité meurtrière. Le 21e siècle a été mal débuté. L’alibi fondamental dont avait besoin l’impérialisme lui a été fourni dans l’attentat du 11 septembre 2001. Dans l’intervalle, on procède au désarmement virtuel et réel de tous les citoyens sous la rubrique de lutte anty terroristes. Si tous les marchés des pays occidentaux sont libres, à l’exception du marché des armes, il est monopolisé par les impérialistes.

Cette phase de délinquance de l’impérialisme est la plus dangereuse. Toutes les autres options se tuent pour faire émerger la dialectique des armes. De l’autre cote, il y a les mouvements citoyens mondiaux qui symbolisent l’espoir et le futur de l’humanité et qui ne chôment plus. D’où la nécessite de lutter pour réduire le fosse qui sépare la presse indépendante de celle des riches afin de rééquilibrer la balance de la lutte psychologique. La résistance reste la seule option viable pour contrecarrer la marche impériale, surtout en ce temps précis de délinquance.

JOEL LEON

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