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Une autre manigance est en marche. La France abat encore ses cartes, pour mettre ses poulains du RHDP en pôle position, à l’issue de la présidentielle. Elle use de divers plans. La côte d’alerte semble atteinte. La France tente encore un passage en force. Objectif jamais démenti, peser sur l’élection présidentielle. Et bouter hors Gbagbo. Des signes ne trompent pas, qui dénotent de la volonté de Paris de parvenir à ses fins. La cellule africaine de l’Elysée, coutumière des coups tordus, est visiblement à l’œuvre. Sur le sujet, le gotha politique ivoirien est unanime : la dernière sortie de Bernard Kouchner, lors de son bref séjour à Ouaga le 27 janvier, n’est pas fortuite. Loin s’en faut. Le chef de la diplomatie française a lancé une phase importante du complot sûrement ourdi de longue date. L’assurance du ‘’French doctor’’ fait penser que Paris s’est donné les moyens de faire passer le cap de juin sans scrutin présidentiel. «L’élection présidentielle peut être retardée de quelques deux ou trois mois.

Ce n’est pas grave que ce soit reportée d’un ou deux mois, franchement ce n’est pas ça le problème», a confié Kouchner, au moment où Gbagbo, Soro, Compaoré, Bédié et ADO venaient de confirmer le mois de juin 2008. Selon des sources renseignées, la France retarde l’échéance pour huiler son plan de bataille. C’est qu’au bord de la Seine, l’on juge l’opposition encore tendre pour affronter le chef de l’Etat. Depuis des lustres, c’est de notoriété publique, tous les sondages donnent Gbagbo vainqueur face à ses concurrents. Ce qui justifiait déjà, il y a quelques mois, la molle défense des cadres du RHDP, clamant à tous vents que le candidat Gbagbo est issu d’une ethnie minoritaire. Et de ce fait, il ne pouvait l’emporter à la régulière La mayonnaise n’a pas pris. La coalition des partis politiques est confrontée à la réalité socio- politique qui va au delà des considérations ethniques. Or à Paris, l’on craint la réélection de l’actuel locataire du Palais d’Abidjan Plateau.

Il faut donc bloquer le processus de sortie de crise, le temps de trouver la parade pour contrer Gbagbo. Ainsi, la France veut préparer les esprits, en Côte d’Ivoire et ailleurs, à souscrire à l’idée que la présidence veut truquer l’élection. Depuis l’éclatement de la crise au Kenya, le discours est à la menace. La presse est mise à contribution pour cette autre propagande.

 

La France pour le syndrome kenyan

L’ambassadeur de France, André Janier joue d’ailleurs sa partition, incitant les houphouétistes à un soulèvement post-crise en cas de défaite. Ce mardi, au sortir d’une rencontre avec Henri Konan Bédié, il a levé un coin de voile sur ce piège tendu à Gbagbo, sous la forme de menace. «Il faut aller aux élections. Il faut essayer d’y aller rapidement, mais pas à n’importe quelles conditions. (…) Nous mettons en garde, et il y a des exemples sur le continent qui militent dans ce sens, surtout de ne pas organiser des élections qui, si elles sont mal menées, non seulement ne résoudront pas la situation, mais ne permettront pas de sortir définitivement de la crise, et risquent d’exacerber les tensions en Côte d’Ivoire », a-t-il confié, comme pour marquer son adhésion au schéma kenyan. Ceci dit, la première trouvaille pour retarder le scrutin présidentiel est le financement.

C’est connu, Robert Mambé, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) recherche désespérément le complément d’argent nécessaire au déroulement du scrutin. Pour l’instant, les bailleurs de fonds traînent les pas. Et à en croire des indiscrétions, Paris use de certaines prorogatives pour ralentir les décaissements. Y compris pour les autres aspects du processus. L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire ne s’en cache d’ailleurs pas. Avant hier encore, il assenait : «Le financement oui, mais pas à n’importe quelle condition. Les bailleurs de fonds financeront des opérations concrètes.» Outre les finances, la France manœuvre pour laisser les forces nouvelles en armes. Cet autre plan vise à appuyer le RHDP dans l’épreuve de force qu’il prépare en cas de déroute à la présidentielle.

 

IB et Doué, les jokers

Aussi curieux que cela puisse paraître, après avoir exigé à cor et à cri le désarmement, le PDCI se rétracte. Konan Bédié estime désormais que le scrutin peut se tenir malgré tout. «On connaît de par le monde des pays qui connaissent des troubles où l’ONU a réussi quand même à organiser des élections», tente-t-il de convaincre à diverses tribunes.

Si Bédié ne cite pas de pays, son allié Ouattara qui, de toute façon n’a jamais admis le désarmement, se veut précis. « Il y a eu des élections en Irak alors que ce pays est en guerre », argue le patron du RDR. La France, elle, a fait son deuil de ce processus. Le désarmement ne fait plus partie de ses priorités. L’Elysée trouve ainsi un contre poids à la force républicaine jugée à la solde du Président Gbagbo. L’état major des FDS ayant mis en garde contre d’éventuels troubles, l’Elysée et ses filleuls font un pied d’appel à Soro et ses hommes censés tempérer la puissance militaire de Laurent Gbagbo. C’est aussi, soutient-on dans certains cercles, la raison de la liberté dont jouit Ibrahim Coulibaly dit IB. Alors qu’un mandat d’arrêt international est lancé contre le sergent chef putschiste, Paris le protège. Il circule librement au Ghana où il séjourne.

Et de l’avis de certains spécialistes, ce n’est le passage en jugement du 10 mars au 2 avril prochains, devant la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, de IB et 12 complices, soupçonnés d’avoir tenté de fomenter un coup d’Etat en Côte d’Ivoire, en 2003, qui fera croire que la France est prête à lâcher le sergent-chef Ibrahim Coulibaly. Comme le sous-officier déserteur, le général Mathias Doué en rupture de banc avec l’armée ivoirienne constitue un joker de l’Elysée. L’ancien chef d’état major, mis à la retraite depuis décembre 2007, assure-t-on, jouit discrètement d’une assistance financière des réseaux français.

Le ‘’Chinois’’ vit entre Paris, Bamako et Accra. Dans la foulée, les partisans de Laurent Gbagbo n’entendent pas assister à cette autre combine. Si des membres du CNRD se refusent à dévoiler le plan du camp présidentiel, des confidences annoncent une riposte à la mesure du complot. En somme, en admettant le report de la présidentielle, la France veut retarder au maximum le triomphe assuré de Laurent Gbagbo. Le temps de réussir un coup qui viendra balayer le régime d’Abidjan. Tout le reste n’est que diversion. Ayant certainement perçu la manœuvre, les supporters de Gbagbo sont en alerte. Ils estiment déjà que le report de la présidentielle est un piège que leur candidat devra éviter. Et surtout demeurer vigilant.

 

Guillaume N’Guettia

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