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Qu’est-ce qui s’est réellement passé en novembre 2004, dans la base militaire française, lors de l’opération Dignité de l’armée ivoirienne ? Qui a donné l’ordre de tirer ? Et pourquoi les pilotes biélorusses n’ont-ils pas été inquiétés par l’armée française, alors qu’ils avaient été arrêtés ? Sept ans après, un militaire français qui faisait partie des effectifs de la Licorne fait des révélations à couper le souffle. Pour l’instant, il ne révèle pas son identité. Mais il est prêt à témoigner devant la Commission d’enquête parlementaire sur la Côte d’Ivoire réclamée par les députés communistes et du Parti de gauche en France, si jamais elle était finalement créée. Ce qui ne serait envisageable qu’en cas de victoire d’alternance parlementaire en France durant l’année 2012, après la présidentielle qui vient. Mais Rémi (nom d’emprunt) est formel.



«Oui, je suis bien un militaire français, toujours en activité. Oui, j’étais en poste en Côte d’Ivoire, plus particulièrement à Bouaké et Tomboukro d’octobre 2004 à janvier 2005». Rémi en est persuadé : les principaux responsables de l’attaque du camp des militaires français de Bouaké, le 6 novembre 2004, ce sont les dirigeants français de l’époque. Il raconte : «J’étais à Bouaké ce 6 novembre 2004, j’étais à l’Ecole Descartes trois jours avant le bombardement. J’ai vu les Sukoï tournoyer dans le ciel de Bouaké pour détruire les télécommunications et les maisons des différents chefs de la rébellion ivoirienne. J’ai vu les caissons de bombes à sous-munitions qu’ils ont déversés dans la région de Bouaké. J’ai vu les avions faire un premier passage de reconnaissance juste au-dessus de l’école Descartes, je les ai vus une seconde fois pour cette fois-ci déverser leurs roquettes. Je devrais sans nul doute faire parti de ces 9 camarades soldats qui ont perdu la vie ce jour là. J’ai vu et compris la détermination de ces hommes pour détruire et tuer des Français. Au vu des évènements politico-judiciaires qui se sont ensuivis et la manière dont ces soldats ont été traités pour rentrer dans leur patrie dans le plus grand secret judiciaire, il ne m’est d’aucun doute sur les raisons pour lesquelles les magistrats saisis de ce dossier peinent. Cette attaque avait pour but de déstabiliser Laurent Gbagbo (…) et la décision est venue du plus haut sommet de l’Etat français. Je n’ai aucun doute là-dessus».{hwdvs-player}id=555|width=560|height=340|tpl=playeronly{/hwdvs-player}

Interrogé par Le Nouveau Courrier, Rémi explique l’évolution de sa position, ainsi que de celles de nombreux autres militaires français survivants. «Au départ, dans les premières heures qui ont suivi cette attaque, nous étions persuadés que c’était au sein de l’entourage militaire du Président Gbagbo que cet ordre d’attaquer l’école Descartes venait. Mais les jours qui ont suivi, malgré notre colère et notre peine, nous avons vu le gouvernement français ne prendre aucune décision quant à la capture des deux pilotes biélorusses et voyant également leur attitude face à ce dossier qui aurait dû mettre tous les moyens humains, politiques et judiciaires. Aucun d’entre eux n’a bougé le petit doigt pour en savoir davantage sur cette histoire. Je n’ai plus beaucoup de contact avec les militaires français qui étaient à Bouaké à cette période, mais ce que je sais, c’est que beaucoup étaient partagés quant aux responsabilités de cet ordre d’attaque. Je pense que l’on peut raisonnablement parler de 50 – 50. 50% pensent que c’est une tentative de déstabilisation interne au gouvernement Gbagbo, 50 % pensent que c’est une fausse information qui a été donné aux autorités ivoiriennes pour faire une action de déstabilisation sans être directement incriminé. C’est vers ce point de vue que je me tourne car il y a trop de point noirs quand à la gestion et la communication dans ce dossier», affirme Rémi. Qui, en filigrane, laisse comprendre que les deux courants d’opinion sont persuadés que le président Gbagbo est la personne qu’il fallait déstabiliser dans cette sombre affaire.

Particulièrement troublé par son aventure ivoirienne, et révolté par l’omerta qui règne en France, Rémi confie au Nouveau Courrier : «Il est évident que même si je dois perdre mon statut de militaire dans cette affaire, je suis prêt à témoigner de ce que j’ai vu et vécu durant cette période de ma vie». Les politiques français, de droite et de gauche, prennent tous des accents pathétiques quand ils évoquent les soldats «morts pour la France», à l’image de Nicolas Sarkozy le 11 novembre dernier, qui a associé à son hommage les soldats tués en Côte d’Ivoire. Mais peut-on les croire quand ils barrent la route à la vérité sur les événements de novembre 2004, que les soldats survivants et les parents des victimes attendent, ainsi que toute la Côte d’Ivoire ? Le débat est lancé.

Théophile Kouamouo

 

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