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Le monde doit faire face à une grave crise économique et financière depuis près d’un an. Tous les tissus de développement se retrouvent affectés par ce fléau.

Dans les pays à grands capitaux les classes ouvrières subissent en premier lieux les remous de cette vague dévastatrice qu’es la crise, provoquant ainsi de nombreux cas de licenciement. Il est évident toutefois de constater l’échec flagrante de tout bord de la classe politique à prévenir ce type de catastrophe. Les africains vivant dans ces pays y subissent férocement les conséquences  car représentant un partie de la classe ouvrière. Certain se demandent même s’ils ne devaient pas plutôt retourner au pays, tandis que  d’autres attendent peut être un jour pour refaire une santé.

C’est dans ce contexte national et international que le président ivoirien Laurent Gbagbo à prononcé un discours prometteur faisant un constat et des propositions sur le transport et tente par ce biais  de donner de meilleurs conditions de vie aux africains d’ici et ailleurs.

 

 Le chef de l’Etat Ivoirien Laurent Gbagbo a assisté vendredi 5 juin 2009, à l’ouverture de la réunion conjointe des ministres des Transports, de l’Aviation civile, des Infrastructures et des Finances des Etats membres de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Au cours de son intervention, il s’est appesanti sur le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).

 

Il faut agir pour le développement

 

" (...) L’objectif aujourd’hui de l’Afrique, c’est son développement. Mais quand on dit développement, il n’y a rien, tellement le mot embrasse beaucoup de facteurs. Nous devons savoir qu’il n’y a pas de développement sans le transport. L’Europe et les Etats-Unis nous ont donné des exemples éloquents. Les chemins de fer en Europe ont apporté le développement industriel en général. Pour les Etats-Unis, nous connaissons tous les films Western. Les films Western, ce n’est pas seulement pour nous amuser, c’est aussi pour nous éduquer. Le chemin de fer allait vers l’ouest, et le développement le suivait (...) En Afrique, il faut que vous compreniez cela. Si nous nous contentons de faire des discours sur le développement, on fera toujours des discours. Les discours, c’est agréable à écouter. Mais il nous faut mettre la main à la pâte pour agir pour le développement. Agir ! Comment ? Par où commencer ? Ce sont les questions que nous nous posons depuis deux ans.

 

Ne nous contentons pas de créer des livres de recommandations

 

Chers amis experts, vous avez bien travaillé. C’est très bien (...) Mais il faut aller plus loin. Nous n’allons pas nous contenter de publier des livres avec les recommandations des experts, les décisions des ministres, les décisions des chefs d’Etat. Il faut agir pour le développement. Regardez l’Afrique de l’ouest. Quand on parle de transport, il y a au moins trois pays à qui il faut penser toujours. Le Mali, le Niger, le Burkina Faso. Ils n’ont pas de port. Ils n’ont pas de façade maritime. Donc ils ont besoin de nous. Mais nous aussi, nous avons besoin d’eux. Quand à la fin du 19ème siècle, le capitaine Oudaye a été chargé de réfléchir à la création du port d’Abidjan, c’est le même capitaine Oudaye qui a été chargé de réfléchir à la création du chemin de fer Abidjan - Niger. Quand on confie la création du port et la création du chemin de fer à une même personne, cela a un sens. Ça veut dire qu’il faut que ce port reçoive les marchandises venant de l’étranger et que le chemin de fer serve à véhiculer les marchandises vers le Burkina et le Niger. C’est pourquoi on a dit Régie Abidjan Niger. On n’a pas dit Abidjan- Korhogo. Le port de Dakar avait été conçu pour desservir aussi le Soudan, qu’on appelle aujourd’hui Mali. Nous arrivons et nous ne faisons rien.

 

Nous parlons seulement

 

Nous parlons, nous parlons. Oui ! Mais ce n’est pas suffisant. Les Européens qui nous ont colonisés, ont créé les ports et les chemins de fer. Nous trouvons aujourd’hui que ces chemins de fer sont inadaptés. D’accord, mais qu’est-ce qu’on fait ? Parce que nous critiquons, c’est bien. Mais qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce que nous proposons ? C’est ça le problème. Moi je sais ce que je gagne si nous faisons un bon chemin de fer pour aller jusqu’à Niamey. Je sais ce que la Côte d’Ivoire gagne. On va développer tous les quais à Abidjan, pour recevoir tous les minerais qui viennent de Niamey, de Burkina. Nous, ça nous fait gagner de l’argent. Je sais ce que la Côte d’Ivoire gagne. Je sais ce que eux aussi gagnent parce qu’ils auront des chemins de fer rapides. On sait ce qu’on gagne, et on est là, on parle, on parle. Quand nous proposons de prendre sur toutes les productions des richesses nationales au sein de la Cedeao, un pourcentage pour créer un fonds de développement pour la Cedeao ou bien pour l’Union Africaine, on applaudit. Mais quand on a fini de m’applaudir, on s’en va à la maison pour dormir. Au niveau de la Cedeao, nous avons le plus grand pays producteur de pétrole, c’est le Nigeria. Il produit le pétrole, il produit le gaz. Il y a de petits producteurs comme nous, derrière. Mais nous pouvons prélever sur chaque baril, une part infime et la mettre dans un fonds de développement, où chacun aura le poids que mérite ce qu’il y a mis. Je maintiens cette proposition. Sur le pétrole, sur le gaz, sur la tonne de cacao, sur la tonne de café, sur le bois, sur le diamant, sur l’or, il faut qu’on cotise. Je propose que sur toutes les richesses que nous produisons au niveau de la Cedeao, nous fassions un prélèvement calculé par nos experts et approuvé par nos chefs d’Etat, pour qu’on crée au niveau de la Cedeao un fonds de développement. Et ce fonds va nous permette d’aller vers les banques commerciales pour accompagner notre développement. Mais si on ne veut rien cotiser, si on ne veut pas créer des fonds, on ne sera rien, parce qu’on n’aura rien.

 

Le Nepad, c’est un regroupement de misérables

 

 

Vous savez, j’ai été souvent très timide par rapport au Nepad. Et les chefs d’Etat, quand ils me voient aux réunions, ils disent ‘’ Mais Gbagbo, tu ne t’impliques pas dans le Nepad. Tu n’es pas intéressé ?’’ Je dis, ‘’mais le Nepad, ça ne crée rien de nouveau. Vous voulez qu’on se regroupe entre misérables pour aller demander des aides à l’extérieur, au lieu d’aller un à un. C’est ça que vous voulez ? Parce ce que, c’est ça le Nepad’’. C’est un regroupement de misérables pour aller demander des aides. Parce que, quand on va un à un, ce n’est pas bon, on est humilié. Moi je n’aime pas beaucoup les situations de misérables, parce que ma vocation n’est pas là. Mais par contre, si nous créons d’abord un fonds, alors le Nepad aura un sens. Parce qu’on n’ira plus demander des aides. On ira faire des emprunts gagés par un fonds ; soutenus par un fonds de développement qui sera riche, parce l’Afrique a des richesses. Et c’est sur cela que j’attends les experts. C’est sur ce point que j’attends les experts. Faites- moi des propositions pour voir, au niveau de la Cedeao, en prélevant sur les ressources essentielles, une part même infime, qu’est-ce que ça nous fait au bout d’un an, de deux ans, comme fonds, comme revenu ? A parti du quel fonds, nous pourrons nous développer. Monsieur les experts, c’est sur ces points que je vous attends et c’est ce document que je voudrais présenter aux chefs d’Etat lors de la prochaine réunion.

 

Il faut créer un fonds de développement

 

 

Mes chers amis, chers camarades et chers collègues, on a parlé. C’est bien. On a crié contre l’exploitation, c’est bon. On s’est fâché contre l’envahisseur, c’est très bien. Mais voici ce que nous proposons. Ce nous proposons, c’est de prélever une part très petite, à tel point qu’on ne pourra même pas la sentir sur nos productions. Nous, nous sommes les premiers producteurs de cacao dans le monde. Et nous sommes prêts à ce qu’on prélève quelque chose sur chaque tonne de cacao, ainsi de suite. Tant qu’on ne fera pas cela, on va faire 20 Yamoussoukro, mais ça restera pareil. La situation restera pareille. Et nous, nous serons toujours heureux de vous accueillir ici. On sera heureux de faire des réunions et des réunions, on sera heureux de pleurer avec vous. Parce qu’en fait, ce sont des pleurs collectifs (ces réunions). Mais ça ne changera rien. Il faut agir. Je vous propose une action, c’est de jeter aujourd’hui les bases d’un fonds de développement de la Cedeao ".

 

Blaise BONSIE à Yamoussoukro

 

 

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