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Marine Le Pen, qui aujourd’hui prône une stricte régulation de l’immigration, avait déclaré en 2011 que la France a « un grand intérêt à dialoguer avec l’Afrique dans le respect de notre histoire commune et de nos intérêts réciproques ». Selon elle, la participation active de l’Europe au développement de l’Afrique permettra de desserrer l’étau migratoire qui « nous menace et permettra aux deux continents de vivre leurs identités propres dans la paix, la sincérité et la prospérité ». Dans cette interview exclusive, Marine Le Pen explique comment la France devrait se comporter vis-à-vis de l’Afrique. Elle donne par ailleurs son point de vue sur la politique adoptée par le candidat-président Nicolas Sarkozy, notamment en Côte d’Ivoire et en Libye.

Née le 5 août 1968 à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, Marine Le Pen, de son vrai nom Marion Anne Perrine Le Pen, avocate de profession, est aujourd’hui candidate à l’élection présidentielle française de 2012. Elle est, depuis le 16 janvier 2011, la présidente du Front national (FN).

Afrik.com : Que pensez-vous de la politique que mène Nicolas Sarkozy en Afrique et des décisions qu’il a prises au sujet de la Libye et de la Côte d’Ivoire durant son mandat ?

Marine Le Pen : Elle s’inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs qui vise à faire ou à défaire les gouvernements africains dans les bureaux de l’Elysée et de se donner ainsi l’apparence de la puissance. On l’a vu dans l’affaire ivoirienne où l’ingérence de Nicolas Sarkozy dans les affaires d’un Etat souverain, a fait passer la France pour une puissance coloniale, ce qu’elle n’est plus depuis 1960 et a alimenté le ressentiment d’une partie de la population à l’encontre de notre pays et de nos ressortissants présents en Côte d’Ivoire.

On le constate aujourd’hui en Libye où l’interventionnisme militaire irréfléchi a contribué à faire tomber un dictateur pour porter au pouvoir des islamistes tout aussi opposés à la démocratie et au respect des droits de l’homme.

Il n’appartient pas à Nicolas Sarkozy ni à la communauté internationale de « choisir » les dirigeants de la Côte d’Ivoire, de la Libye ou de tout autre Etat africain mais aux Africains et aux Africains seuls de décider leur avenir.

Afrik.com : Qu’est-ce que l’Afrique évoque pour vous et quels sont vos rapports avec le continent ?

Marine Le Pen : Nous avons une histoire particulière avec le Continent africain en tant qu’ancienne puissance coloniale, des liens culturels forts symbolisés par la Francophonie et la nécessité, je le crois, d’engager un dialogue constructif de nation souveraine à nation souveraine, dans le respect réciproque et la prise en compte (...) des intérêts de chacun.

Les Etats et les peuples africains doivent comprendre que dans un monde globalisé sans frontières ni repères, guidé par le seul ordre marchand et le mercantilisme destructeur des identités, la Nation demeure le seul espace politiquement, culturellement et économiquement protecteur. Lorsque le Front National défend la souveraineté de la Nation française, il se fait le porte-parole de toutes les Nations.

Afrik.com : La jeunesse des pays africains ne supporte plus les relations incestueuses générées par la Françafrique. Comment comptez-vous redorer l’image de la France auprès de ces jeunes africains si vous êtes élue ?

Marine Le Pen : La politique qui consistait à faire fi de la volonté populaire en choisissant les dirigeants africains a vécu. Ces relations obscures et ces réseaux d’influence ont souvent débouché sur la corruption et les scandales financiers qui ont éclaboussé tous les pouvoirs de la Ve République.

La Françafrique est perçue par les opinions françaises et africaines comme une pompe à fric à usage exclusif d’un cercle restreint de dirigeants et d’initiés. Cette page trouble des relations franco-africaines doit être définitivement tournée.

Afrik.com : La situation au Mali, suite au putsch du 22 mars dernier, se détériore un peu plus chaque jour. La région de l’Azawad a été proclamée indépendante par les Touareg du Mouvement de libération nationale de l’Azawad (MNLA) dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 avril. Qui sont les premiers responsables de cette situation et quel avenir a ce pays, selon vous ?

Marine Le Pen : J’ai été la seule à mettre en garde la communauté internationale contre l’intervention militaire en Libye qui portait les germes d’une déstabilisation de toute la région sahélienne en proie au terrorisme islamiste.

Il est bien évident que la circulation d’une quantité importante d’armes modernes a été une aubaine pour les groupes fondamentalistes qui sévissent dans la région et qui ont pris part à la guerre civile libyenne.

La politique du va-t-en-guerre a été pour le moins irresponsable alors même que les autorités maliennes mais également mauritaniennes font face depuis des mois à des opérations terroristes menées par les hommes d’Al Qaïda au Maghreb islamique. La communauté internationale aura réussi le tour de force d’instaurer le chaos et l’anarchie en Libye mais également dans toute la région.

Le retour à un pouvoir civil au Mali devrait clarifier la situation. Il appartient désormais à la CEDEAO d’appuyer les autorités maliennes dans leur volonté de combattre le terrorisme islamiste et de faire respecter le principe d’intangibilité des frontières.

Afrik.com : Vous entendez diminuer l’immigration en France, voire même « inverser les flux » comme vous l’avez précisé au Congrès de Tours en janvier 2011. Pourquoi pensez-vous que l’immigration a un effet négatif sur le marché de l’emploi en France et creuse le déficit de la protection sociale ?

Marine Le Pen : Ma politique ne vise pas les étrangers mais les politiques d’immigration qui ne sont une chance ni pour les pays d’immigration ni pour les pays d’émigration. Dans un pays qui compte 5 millions de chômeurs, plus de 8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, où 36% de nos compatriotes ne peuvent pas se soigner correctement et où nos comptes publics sont dans le rouge, nous n’avons plus les moyens d’assumer le poids financier et le traitement social de l’immigration notamment clandestine ou sanitaire. Si ce n’est au détriment de nos propres compatriotes et des étrangers qui se sont assimilés

Afrik.com : Un audit de la politique d’immigration, paru en mai 2011, révèle que si les immigrés « coûtent » annuellement 47,9 milliards d’euros en dépenses de protection sociale, ils rapportent 60,3 milliards en cotisations. Quelles conclusions en tirer, selon vous ?

Marine Le Pen : Cette étude qui est d’ailleurs la seule à émettre de telles conclusions n’est pas sérieuse et a été contredite par nombre d’audits réalisés par des experts indépendants qui évaluent le coût de l’immigration entre 36 et 60 milliards d’euros.

Pour ne prendre qu’un exemple, la seule Aide médicale d’Etat qui est accordée aux clandestins a coûté au contribuable français 640 millions d’euros en 2011. De même, les crédits consacrés au droit d’asile sont passés de 296 millions d’euros en 2011 à 376 millions pour 2012. Si l’immigration avait réellement un impact positif sur l’économie française, pourquoi n’accueillerait-on pas sans conditions des millions d’étrangers chaque année ?

Afrik.com : Vos meetings, surtout en ce moment, sont énormément axés sur l’Islam, à l’image de celui de Bouguenais en Loire-Atlantique. Il y a là un risque de stigmatisation des Français musulmans et des étrangers musulmans, et ce, même si vous affirmez vouloir le contraire. Vous souhaitez un « islam de France » auquel serait appliqué une stricte laïcité. Qu’est-ce que cela signifie ?

Marine Le Pen : Je ne stigmatise personne et j’ai exprimé à plusieurs reprises ma confiance dans la grande majorité des Français musulmans qui vivent leur religion dans la sphère privée et sont respectueux des lois de la République.

Je ne suis pas une adversaire des religions. Je respecte les gens qui ont une foi quelle que soit cette foi. Je défends la laïcité qui permet à chacun de vivre sa foi dans la sphère privée. Elle marque l’impartialité, la neutralité de l’Etat envers toutes les religions. C’est ce principe fondateur de notre République qui a assuré la paix civile et notre cohésion nationale qu’il importe de préserver. Et c’est ce que j’entends faire, face aux pressions communautaristes exercées par des groupes politico-religieux que j’aimerais voir plus souvent dénoncés par le CFCM.

Afrik.com : Mohamed Merah a permis à Nicolas Sarkozy de se replacer sur le thème de la sécurité et de l’islam radical, mais beaucoup de mystères planent encore sur ce drame surtout après les déclarations de l’avocate de la famille Merah qui parle de manipulation de la part des services secrets français. Quelle est votre analyse ?

Marine Le Pen : S’il existe des zones d’ombre dans cette affaire qu’il conviendra d’éclaircir, ce n’est tout de même pas les services secrets français qui ont armé Mohamed Merah et l’ont poussé à commettre un carnage. C’est une idéologie totalitaire, ce que j’ai appelé le fascisme vert, qui aujourd’hui constitue une réelle menace dans notre pays. Il reste un fait indéniable, c’est que si le Front National avait été au pouvoir, Mohamed Merah n’aurait pu semer une telle terreur car il ne serait pas devenu français automatiquement comme le prévoit aujourd’hui le droit du sol et il aurait été expulsé vers son pays d’origine en raison des 15 condamnations que compte son casier judiciaire.

 

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