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Discours du chef de l’Etat à la nation - Laurent Gbagbo accepte la candidature d’ADO.


Mes chers compatriotes.

Chers amis de la Côte d'Ivoire

Le 19 septembre 2002, notre pays, la Côte d'Ivoire, a été agressée.


Les assaillants, une fois repoussés hors d'Abidjan, se sont installés à Bouaké et dans plusieurs; villes du pays, au Nord et à l'Ouest.

Ils ont ainsi transformé un coup d'Etat manqué en une rébellion armée qui a plongé le pays dans la plus grave crise de son histoire.

Depuis le début de cette crise, je vous ai régulièrement rendu compte de l'évolution de la situation, des obstacles rencontrés sur le chemin de la restauration de la paix et des multiples malentendus qui ont surgi autour des voies et moyens pour parvenir à la normalisation.

Je vous ai également écouté avant de prendre les décisions qui engagent l'avenir de notre pays.

Malgré les déceptions que nous avons connues, je n'ai, pour ma part, jamais douté de l'issue de ce conflit auquel notre Nation a déjà payé un trop lourd tribut.

Dès mon retour d'Italie, le 22 septembre 2002, j'ai clairement opté pour la voie de la négociation.

J'ai accepté, au nom de la Côte d'Ivoire, de négocier non seulement avec ceux qui ont pris les armes contre la mère patrie mais aussi de placer, dès le départ, ces négociations sous l'égide de la communauté internationale.

D'abord sous les auspices de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Accra puis à Lomé.

Ce faisant, j'ai montré que les responsabilités historiques que nous impose la position de notre pays en Afrique de l'Ouest nous commandent de régler au plus vite cette crise.

A Lomé, nous avons cru comprendre que le problème était la réinsertion des mutins dans l'armée.

Nous avons fait droit à cette exigence.

Mais, malgré Lomé, le pays s'est installé dans la guerre.

Nous avons donc accepté d'aller ailleurs, à la rue Kléber à Paris.

J'ai noté que l'Accord de Marcoussis était un mauvais .accord.

Mais j'ai accepté de l'appliquer, parce que, dans cet accord, il Y' avait deux choses essentielles:

1 - Le désarmement des rebelles, dès la formation du gouvernement de réconciliation nationale.

2 - Le principe que toute modification constitutionnelle devrait se faire par les voies indiquées par la Constitution.

Concernant précisément 'l'article 35 de la Constitution, on pouvait penser que, pour des raisons d'ordre idéologique, la communauté internationale voulait savoir si, dans un pays de brassage comme la Côte d'Ivoire, la loi fondamentale garantit suffisamment la participation de tous à la vie démocratique.

C'est pourquoi, malgré, les réticences et les réserves des uns et des autres, j'ai déposé au Parlement le projet de modification rédigé à Marcoussis, en vue de le soumettre au referendum, la seule voie prescrite par la Constitution.

Mais le désarmement n'a pas eu lieu et, aujourd'hui, ceux qui avaient demandé la modification de l'article 35 ne le réclament plus.

C'est donc avec l'Accord d'Accra III d'abord mais surtout avec l'Accord de Pretoria et la lettre du Médiateur, que nous commençons à comprendre.

C'est pourquoi, en votre nom à tous, je voudrais rendre ce soir un hommage solennel au Président Thabo Mbeki.

Il a écouté tout le monde, pour comprendre et pour nous aider à comprendre.

Je salue le bon esprit qui a présidé aux négociations de Pretoria.

Vos différentes interventions, au cours des rencontres que j'ai initiées au palais de la présidence de la République, à la suite de l'accord de Pretoria et de la diffusion de la lettre du Médiateur, ont montré que le peuple de Côte d'Ivoire a également compris quel est le vrai problème.

Le problème n'est ni la réinsertion des mutins, ni l'article 35 de la Constitution mais la candidature d'un homme à la présidence de la République de Côte d'Ivoire; la candidature de Monsieur Allassane Dramane Ouattara.

C'est la substance de l'Accord de Pretoria et de la lettre du Médiateur.

Dans vos différentes interventions, vous m'avez dit une seule et même chose.

Vous m'avez dit que l'accord de Pretoria et la lettre du Médiateur peuvent et doivent nous aider à mettre fin à la guerre et ramener la paix en Côte d'Ivoire, dans le respect de notre Constitution.

Je vous ai compris.

C'est pourquoi, mes chers compatriotes, après avoir écouté toutes les couches socioprofessionnelles du pays, prenant acte de l'Accord de Pretoria et des recommandations du Médiateur, j'ai consulté le Président de l'Assemblée Nationale et le Président du Conseil Constitutionnel.

Après quoi, j'ai décidé de mettre en œuvre, l'article 48 de notre Constitution.

A partir de maintenant, je prendrai les mesures exceptionnelles exigées par la situation.

Dès cet instant, je décide: Premièrement.

Uniquement pour l'élection présidentielle d'octobre 2005, conformément à la lettre du Médiateur Sud africain, les candidats présentés par les partis politiques signataires de l'Accord de Marcoussis sont éligibles.

En conséquence, Monsieur Allassane Dramane Ouattara peut, s'il le désire, présenter sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2005.

Deuxièmement.

A compter de maintenant, et vue l'urgence, étant donnée l'absolue nécessité d'organiser les élections aux dates fixées par la Constitution, je donne mandat à l'Institut National de Statistiques, et à lui seul, d'établir, dans les meilleurs délais, les listes électorales pour les élections générales de 2005.

Troisièmement.

J'ordonne par la même occasion, à l'Institut National des Statistiques d'établir, dans les meilleurs délais, les cartes d'électeurs avec au moins deux mentions spécifiques: la photo d'identité et l'empreinte digitale du titulaire.

Quatrièmement.

Afin d'éviter toute contestation éventuelle, j'ordonne à la Commission chargée d'organiser, les élections, de prendre toutes les dispositions utiles pour que chaque partie intéressée par les élections puisse faire à temps les vérifications nécessaires sur les listes électorales.

Mes chers compatriotes, Chers amis de la Côte d'ivoire.

Bien des problèmes, soulevés par nos compatriotes, n'ont pas trouvé de solutions dans ce discours.

Je ne les ai pas oubliés.

Je ne les ai pas occultés.

Le moment venu, ils seront résolus.

A compter de ce jour, et jusqu'à la fin de la crise, je prendrai, en vertu des pouvoirs que me confère l'article 48 de notre Constitution, toutes les mesures qui me paraîtront exigées par les circonstances.


Que Dieu bénisse la Côte d 'Ivoire.


Source Abidjan.net

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