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La décision de la France révélée par le Figaro mercredi dernier de livrer des armes aux insurgés libyens de Benghazi suscite l'indignation dans le monde. Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a  déclaré à la BBC le jeudi 30 juin que ces livraisons d'armes favorisaient "le risque d'une guerre civile, le risque d'une partition de l'Etat, le risque d'une "somalisation" du pays, le risque de prolifération des armes en lien avec le terrorisme". Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï  Lavrov a qualifié cette livraison d'armes de "violation grossière de la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l'Onu". Paris a tenté de se défendre en déclarant qu'il ne s'agit que d'armes légères, larguées à l'occasion d'opérations d'aide humanitaire en faveur de populations sous la menace des troupes de Mouammar Kadhafi dans une région située à quelques dizaines de kilomètres de Tripoli, mais ces assertions sont invérifiables pour le moment.
 


Par ailleurs, le nombre de morts civils depuis le 19 mars dû aux frappes aériennes de l'OTAN selon les sources gouvernementales de Tripoli approcherait le millier de morts, dont beaucoup d'enfants, un paradoxe pour une mission militaire qui se réclamait d'une résolution de l'ONU visant à "protéger les civils".  Ce chiffre n"inclut pas les effets indirects désastreux de la guerre sur les infrastructures de santé (autrefois exemplaires) et les services sociaux libyens (alors qu'un soutient moins radical des Occidentaux aux insurgés aurait déjà permis le mise en oeuvre de négociations).
 
Le bilan humain ne prend pas en compte non plus les effets de l'utilisation possible par l'OTAN d'armes à uranium appauvri - dénoncée par des organismes britanniques comme Uranium Weapons Network et la Campagne pour le Désarmement nucléaire (on attend toujours que les députés au parlement européen, notamment écologistes, lancent une commission d'enquête sur le sujet). Un gâchis d'autant plus préoccupant qu'il n'a débouché sur aucune avancée politique concrète, le gouvernement de Muammar Kadhafi s'étant considérablement renforcé en Tripolitaine, tirant profit du réflexe patriotique provoqué par l'agression de l'OTAN.
 
Le 30 mai dernier, le rapport du Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT1) dressait déjà le bilan suivant de la décision française d'intervenir en Libye (après l'envoi d'une mission à Belghazi et Tripoli) :
 
 "La décision unilatérale de Nicolas Sarkozy a stupéfié ses alliés allemands et italiens - c’est l’une des raisons de l’abstention de Berlin sur ce dossierà l’ONU – alors que son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé semble avoir été placé dans une situation comparable à celle de Colin Powell en 2003, lors du déclenchement de l’invasion de l’Irak. Il a dû en effet défendre une position qu’il n’avait pas choisie età laquelle il ne semble pas avoir été associé.
 
(...)Les illusions du président Sarkozy ont été renforcées par les déclarations outrancières des représentants de la toute jeune révolution libyenne et l’enthousiasme – légitime – de la population de Benghazi. Les dirigeants du CNT clament que « la décision du président français a sauvé plus d’un million de vie humaines » et que c’est l’amitié entre la France et le CNT qui a permis l’évolution actuelle la survie de la rébellion.

Indéniablement, la France et son président bénéficient d’une cote d’amour inégalée sinon inégalable dans toute la Cyrénaïque. La délégation, composée en majorité de Français, a reçu en tous lieux un accueil très favorable. Les drapeaux français sont arborés partout et sont même vendus dans les kiosques. A Derna, nos interlocuteurs nous ont déclaré avoir déjà noté une nette augmentation des demandes d’inscriptio nà l’université en faculté de français, surtout de la part des femmes.

Il convient de reconnaître que le nom du président français n’aura sans doute jamais été aussi prononcé dans un pays étranger. S’il est encensé à l’Est, il est honn ià l’Ouest, mais tout aussi présent dans les attroupements populaires et les médias, comme si la France seule était responsable de la situation aux yeux des deux parties. Les Libyens fidèles au régime font toutefois une nette différence entre le peuple français et son président.

Cette hypermédiatisation de la participation française est particulièrement trompeuse et dangereuse. Certes, certains contrats secrets ont déjà été conclus avec les insurgés, mais rien n’assure aujourd’hui que le pari du président Sarkozy de renverser le régime sera tenu. En cas de maintien au pouvoir de Kadhafi, les entreprises françaises se retrouveront dans une position extrêmement défavorable. En cas de partition du pays ou de négociation entre les parties, la France ne pourra jouer aucun rôle d’arbitre tant le ressentiment à l’égard de son président est fort à Tripoli.

Nous sommes convaincus que cet engagement irréfléchi de Paris dans le conflit libyen fait le jeu de Washington, qui laisse Nicolas Sarkozy s’afficher en moteur de la coalition, au risque, en cas d’échec, d’endosser toute la responsabilité de cette affaire. L’attitude plus discrète du président Obama permettra alors aux Etats-Unis de tirer les marrons du feu."
 
Le rapport évoquait aussi le coût financier élevé de cette guerre et les bénéfices que les organisations terroristes comme Al Qaïda étaient susceptibles d'en retirer.

 

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