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Dowoti Desir aux 1ères rencontres du Mémorial

En amont de l'inauguration du Mémorial de l'abolition de l'esclavage du 25 mars 2012, avaient lieu les 1ères rencontres internationales du Mémorial les 22, 23 et 24 mars. Dowoti Desir, présidente de l'Observatoire des mémoriaux de l'esclavage et de la mise en œuvre de la Déclaration du Plan d'action de Durban, DDPA Watch - Group (Haïti/USA), n'était pas inscrite dans le déroulé de la journée réservée aux associations.

Pourtant, à l'invitation des associations du Collectif du 10 Mai, elle a pris la parole après un risible remue-ménage des organisateurs et autres membres de la sécurité. Comme si les mots de cette militante, déjà invitée par le Collectif du 10 Mai  en 2011, pouvaient perturber les débats officiels...

Notons aussi, en marge de l'inauguration officielle et à l'invitation du Collectif,  la présence le 17 mars de Louis Sala-Molins, professeur de philosophie politique à Toulouse II qui a effectué un gros travail de mise en lumière du Code Noir dans son livre "Le Code Noir ou le calvaire de Canaan".

 Dowoti Desir lors de la "Veillée en l'honneur des victimes, des résistants et des abolitionnistes". Square Toussaint Louverture - Nantes, le 24/03/2012

 

Discours de Dowoti Desir lors des 1ères rencontres du Mémorial

 

« Nous sommes ici pour honorer et respecter chaque tête soumise qui aura eu à traverser l’Atlantique. Certains noms (nous) sont connus, d’autres non, mais chaque vie était précieuse. L’année dernière j’ai eu le privilège de travailler avec le Collectif Du 10 Mai à visiter des sites historiques de la Ville de Nantes, on a fait aussi des interventions à l'Unesco avec notre soeur Françoise Vergès. Mais la chose qui a été pour moi la plus importante est le travail qu'on a fait ensemble et c'était d'honorer avec la Marche des esclaves, les milliers de disparus, sans noms, sans visages du continent auquel nous devons tous nos origines : l’Afrique, le berceau de l’humanité.

En tant que militante et observatrice des enjeux mémoriels, l’inauguration du mémorial à l’abolition de l’esclavage m’évoque un enjeu dont j’avais déjà parlé auparavant : les mémoriaux de briques et de ciments sont nécessaires à la préservation de l’héritage des africains et de leurs descendants au cours des 400 ans de traite négrière transatlantique.

Ce mémorial est un commencement splendide pour nous diriger vers un dialogue planétaire plus important au sujet du devenir des africains et de nos diasporas hier, nos défis aujourd’hui et ce qui ne sera plus notre fardeau demain. Comme le dit la loi Taubira, il s’agit là d’une autre étape majeure que réalise la France en réparant les relations entre les communautés des afro descendants, la République, les Antilles et le continent africain. Seulement, ce sont les mémoriaux de chairs et de sang qui contiennent nos mémoires, nos peines, nos espoirs, qui sont la fondation de nos solidarités et l’âme de nos humanités. C'est çà qui est important, c'est ce qui doit être le plus important. Ce sont les citoyens et résidents de Nantes qui abritent ce qui pour nous est le plus cher et qui assureront que le nouveau site mémoriel ne soit une structure coûteuse, abstraite ou sans âme visitée par des oisifs.

C’est chaque homme, chaque femme et chaque enfant engagé dans l’œuvre fragile de créer la justice sociale qui fera de cet endroit un espace transformatif et la raison pour laquelle moi comme beaucoup d’autres y retourneront encore et encore.

Le mémorial à l’abolition de l’esclavage est un monument physique qui en dépit de sa taille formidable reste un bien modeste tribut en comparaison du travail monumental réalisé par les africains sous le joug d'une brutalité constante. Je remercie tous ceux qui ont contribué à ce travail, surtout les artistes Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder.

Cependant, du fait que la communauté des afro-descendants n’ait pas été impliquée dans la conception de ce qui allait devenir un mémorial à leurs ancêtres victimes de la traite négrière, il devient plus qu’impératif que les membres du collectif du 10 mai continuent de manifester chaque année, continuent de jouer un rôle majeur sur le plan des réparations d’ordre moral, éducatif, académique et scientifique qui sont nécessaires pour réaliser l’héritage de nos ancêtres – ces africains et afro-descendants nés en esclaves et libérés qui ont combattu pour la liberté, la libération et ces personnes qui ont combattu pour l’abolition de l’esclavage. Merci »

Dowoti Desir - Château des ducs de Bretagne. Nantes, 22/03/2012

 

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