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A Paris, le 21 janvier 2016 dans les locaux de Actes Sud. Ecrivain, romancier et poète, intellectuel engagé, acteur de la scène francophone mondiale, Lyonel Trouillot est né en 1956 dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, où il vit toujours aujourd’hui.

Six ans après le violent séisme qui a ravagé Port-au-Prince, le poète et romancier haïtien évoque la situation catastrophique de son pays où, vendredi, le deuxième tour des élections prévu dimanche a finalement été reporté «pour des raisons évidentes de sécurité».

Lyonel Trouillot : «En Haïti, nous n’avons pas la maîtrise de notre pays»

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aimé cesaireAimé Césaire


[...] J'admets que mettre les civilisations différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que marier des mondes différents est excellent ; qu'une civilisation, quel que soit son génie intime, à se replier sur elle-même, s'étiole; que l'échange est ici l'oxygène, et que la grande chance de l'Europe est d'avoir été un carrefour, et que, d'avoir été le lieu géométrique de toutes les idées, le réceptacle de toutes les philosophies, le lieu d'accueil de tous les sentiments en a fait le meilleur redistributeur d'énergie.

Mais alors, je pose la question suivante : la colonisation a-t-elle vraiment mis en contact? Ou, si l'on préfère, de toutes les manières d'établir contact, était-elle la meilleure?

Je réponds non.

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Il ne suffit plus d'être noir de la tête aux pieds pour être un Nègre!

Voyons maintenant si les recherches du frère de Champollion-le-Jeune, père de l'égyptologie, ont fait avancer la question. Voici comment il l'introduit. « L'opinion selon laquelle l'ancienne population d'Égypte appartenait à la race nègre africaine est une erreur qui a longtemps été adoptée comme une vérité. Les voyageurs au Levant depuis la Renaissance des Lettres, peu capables d'apprécier avec exactitude les notions que les monuments de l'Égypte fournissaient sur cette question importante, ont contribué à propager cette fausse idée, et les géographes n'ont guère manqué de la reproduire, même de notre temps. Une grave autorité s'était aussi déclarée pour cette opinion, et avait, pour ainsi dire, rendu cette erreur populaire. Tel fut l'effet de ce que le célèbre Volney publia sur les diverses races d'hommes qu'il avait observées en Égypte.[...] À l'appui de son opinion, Volney invoque celle d'Hérodote qui, à propos des habitants de la Colchide, rappelle que les Égyptiens avaient la peau noire et les cheveux crépus. Mais ces deux qualités physiques ne suffisent pas pour caractériser la race nègre et la conclusion de Volney relative à l'origine de l'ancienne population égyptienne, est évidemment forcée et inadmissible » (Champollion-Figeac, Égypte ancienne, Coll. L'univers », Paris, Didot, 1839,p. 26-27).

Cheikh Anta Diop, linguiste, historien, politologue, egyptologueAprès avoir exprimé ses regrets en quelque sorte que le livre de Volney soit dans toutes les bibliothèques, Champollion-Figeac trouve comme argument décisif pour réfuter la thèse de ce savant — et de tous ses prédécesseurs — que la peau noire et les cheveux crépus, « ces deux qualités physiques ne suffisent pas à caractériser la race nègre ».

On ne saurait trop insister sur le fait que c'est au prix de tels remaniements des définitions de base qu'on a pu blanchir la race égyptienne.

Voici donc qu'il ne suffit plus d'être noir de la tête aux pieds et d'avoir les cheveux crépus pour être un Nègre ! On se croirait dans un monde où les lois physiques sont renversées et, en tout cas, on est bien loin de l'esprit analytique cartésien.

Ce sont pourtant ces définitions et ces remaniements des données premières qui vont devenir les pierres angulaires sur lesquelles la« science égyptologique » va s'édifier.

L'avènement de l'égyptologie, par le truchement de l'érudition scientifique, est donc marqué par des falsifications grossières et conscientes que nous venons de toucher du doigt. Voici la raison pour laquelle les égyptologues éviteront de plus en plus soigneusement de disserter sur l'origine de la race égyptienne. Aussi, pour traitera aujourd'hui de la question de la race égyptienne, avons-nous été obligé de déterrer de vieux textes d'auteurs célèbres en leur temps, mais devenus quasi anonymes.

Les altérations de Champollion montrent combien il est difficile de prouver le contraire de la réalité en restant intelligible. Là où nous nous attendions à une réfutation logique, objective, nous rencontrons le mot désormais typique : « inadmissible », qui n'est pas synonyme de démonstration. [...] L'impérialisme aidant, il devenait de plus en plus « inadmissible » de continuer à accepter la thèse jusqu'alors évidente d'une origine nègre.

La naissance de l'égyptologie sera donc caractérisée par la nécessité de détruire à tout prix et dans tous les esprits, le souvenir d'une Égypte nègre, de la façon la plus complète.

NATIONS NÈGRES ET CULTURE, C) PRÉSENCE AFRICAINE, 1954.

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Edouard Glissant, Philosophe, écrivain, romancier, créolisteL’écrivain et poète martiniquais Edouard Glissant. Héritier d'Aimé Césaire, est décédé le jeudi 3 février 2011 suite à des ennuis de santé. En effet, il souffrait de problèmes cardiaques et pulmonaires, il avait été hospitalisé l'été dernier. Le chantre de la créolisation et de « tout monde » nous a quitté en laissant derrière lui un trésor de littérature, et de lecture, près de quarante livres à parcourir et reparcourir pour les initiés.

Voici un extrait de sa pensée philosophique.

Aujourd'hui, le monde entier s'archipélise et se créolise

J'appelle créolisation la rencontre, l'interférence, le choc, les harmonies et les disharmonies entre les cultures dans la totalité réalisée du monde-terre. [...]Les exemples de créolisation sont inépuisables et on observe qu'ils ont d'abord pris corps et se sont développés dans des situations archipéliques plutôt que continentales.

Ma proposition est qu'aujourd'hui, le monde entier s'archipélise et se créolise. [...]

J'appelle Chaos-monde le choc actuel de tant de cultures qui s'embrassent, se repoussent, disparaissent, subsistent pourtant, s'endorment ou se transforment, lentement ou à vitesse foudroyante : ces éclats, ces éclatements dont nous n'avons pas commencé de saisir le principe ni l'économie et dont nous ne pouvons pas prévoir l'emportement. Le Tout-Monde, qui est totalisant, n'est pas (pour nous) total.

Et j'appelle Poétique de la Relation ce possible de l'imaginaire qui nous porte à concevoir la globalité insaisissable d'un tel Chaos-monde, en même temps qu'il nous permet d'en relever quelque détail, et en particulier de chanter notre lieu, insondable et irréversible. L'imaginaire n'est pas le songe, ni l'évidé de l'illusion.

J'appelle Tout-Monde notre univers tel qu'il change et perdure en échangeant et, en même temps, la « vision » que nous en avons. La totalité-monde dans sa diversité physique et dans les représentations qu'elle nous inspire : que nous ne saurions plus chanter, dire ni travailler à souffrance à partir de notre seul lieu, sans plonger à l'imaginaire de cette totalité. Les poètes l'ont de tout temps pressenti. [...] La conjonction des histoires des peuples propos eaux poètes d'aujourd'hui une façon nouvelle. La mondialité, si elle se vérifie dans les oppressions et les exploitations des faibles par les puissants, se devine aussi et se vit par les poétiques, loin de toute généralisation. [...]

« Nous écrivons en présence de toutes les langues du monde [...] » Car avec toute langue qui disparaît s'efface à jamais une part de l'imaginaire humain : une part de forêt, de savane, ou de trottoir fou. [...]

L'imaginaire irradie et se refait dans l'emmêlé du Tout-Monde. L'emmêlement des langues à son tour nous est rendu lisible par la langue dont nous usons : notre usage de la langue ne peut plus être monolingue. [ ...]

L'éclat des littératures orales est ainsi venu, non pas certes remplacer l'écrit, mais en changer l'ordre. Écrire c'est vraiment dire : s'épandre au monde sans se disperser ni s'y diluer, et sans craindre d'y exercer ces pouvoirs de l'oralité qui conviennent tant à la diversité de toutes choses, a répétition, le ressassement, la parole circulaire, le cri en spirale, les cassures de la voix. [...]

Tous les peuples sont jeunes dans la totalité-monde. Il n'y a plus de vieilles civilisations qui veilleraient à la santé du Tout, comme des patriarches vêtus de sagesse séculaire, là même où d'autres peuples seraient ardents et comme sauvages d'une jeunesse non encore éprouvée. La Démesure a raccourci les temps et les a démultipliés [...] Nous sommes tous jeunes et anciens, sur les horizons. Cultures ataviques et cultures composites, colonisateurs et colonisés d'hier, oppresseurs et opprimés d'aujourd'hui. [...]

Parce que par exemple nous commençons à peine de concevoir qu'il est grande barbarie à exiger d'une communauté d'immigrés qu'elle« s'intègre » à la communauté qui la reçoit. La créolisation n'est pas une fusion, elle requiert que chaque composante persiste, même alors qu'elle change déjà. L'intégration est un rêve centraliste et autocratique. La diversité joue dans le lieu, court sur les temps, rompt et unit les voix (les langues). Un pays qui se créolise n'est pas un pays qui s'uniformise. La cadence bariolée des populations convient à la diversité-monde. La beauté d'un pays grandit de sa multiplicité.

TRAITE DU TOUT-MONDE, POÉTIQUE IV, ©GALLIMARD, 1997.

 

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