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C’est un événement sans précédent dans l’histoire du sous- continent, puisqu’il envisage la formation d’un bloc unitaire sans la présence des Etats- Unis et du Canada.

 

Par Jacques Elie Leblanc

 

La presse mondiale et surtout celle de l’Amérique latine et des Caraïbes n’a pas manqué de signaler la  récente réunion des présidents de l’ Amérique latine et des Caraïbes qui a eu lieu le trois décembre 2011 à Caracas, capitale du Venezuela, sur l’invitation du Président Hugo Chavez Frias . C’est un événement sans précédent dans l’histoire du sous- continent, puisqu’il envisage la formation d’un bloc unitaire sans la présence des Etats- Unis et du Canada.

 

On sait les conditions déplorables faites à nos pays par une politique dont l’anarchie et l’imprévoyance perpétuaient l’incurie. On sait comment nos pays ont souffert dans leur chair et dans leur idéal devant les entraves sans nombre qui gênaient et qui gênent encore leur évolution et leur développement tant matériel que spirituel. Pour cette raison, les présidents de ces pays qui ont à coeur de sauvegarder leur avenir se sentent solidaires parce que leurs intérêts ont été pris en compte à Caracas.

 

Et là au pays de Simon Bolivar, ils ont donné au monde une leçon de vouloir et de courage. Pour l’ historien impartial et scrupuleux des faits, n’y a t-il pas une profonde analogie entre les gestes des pères de nos patries respectives, Dessalines, Hidalgo, Miranda, Bolivar, pour ne citer que ceux-là, appelant leurs peuples à la lutte pour la liberté? Ou avons-nous tous été victimes de l’occupation impérialiste et sommes restés frères dans le malheur ? Nous fûmes victimes d’interminables guerres civiles du fait des rivalités impérialistes, des cléricalistes réactionnaires qui ne purent se consoler de la perte d’un fief si rémunérateur pour les héritiers “d’Isabelle La Catholique”. Cette union nous rappelle le’” cri de Dolores” et traduit le ressentiment de nos peuples. Il suffit de lire ou de relire le livre Cent ans de solitude de Garcia Marquez pour comprendre l’origine de nos ressentiments.

Cette voie a été tracée par le commandant Fidel Castro Ruiz, le leader incontesté et incontestable des masses Cubaines, accompagné bien sûr de son frère Raoul , de Che, de Camillo Cinfuegos, de Juan Almeida, pour ne citer que ceux-là, et qui, le premier janvier 1959, au moment où l’on s’y attendait le moins, porta à la forteresse Impérialo- Capitaliste Yankee l’un des coups les plus formidables : la nationalisation de l’ industrie sucrière, instituant une réforme agraire, qui a initié de ce fait la libération économique de Cuba trop longtemps exploité. 

 

Un sillon lumineux tracé dans l’azur continental et que ne manque pas de suivre peu à peu le reste du sous-continent. C’est ce geste initial drapé d’humanité qui nous a conduits à cette glorieuse journée du 3 décembre 2011. C’est ce geste aussi, qui explique et justifie comme l’a rapporté Jim Wyss du Miami Herald , « ... quand était arrivé le moment de présenter le président cubain Raoul Castro, les participants debout comme un seul homme applaudissaient et en choeur criaient : Viva Fidel” (1) Rien ne peut plus arrêter la marche du temps. Les agences de nouvelles réactionnaires elles-mêmes confessent quotidiennement qu’un  fort sentiment anti-américain refait surface dans tout le sous-continent.

 

Trente - trois présidents invités, trente- trois présidents présents. Le fait est significatif. Mais au lieu de parler de sentiment anti-américain, rectifions et précisions qu’il s’agit de l’hostilité contre l’ impérialisme qui opprime le peuple américain lui- même et l’exploite , l’impérialisme dont la politique se poursuit au seul profit des classes dirigeantes et de la bourgeoisie monopoliste blanche.

 

L’on tente d’expliquer diversement le phénomène. En réalité, la cause initiale de notre hostilité c’est que, nous le comprenons, le principal obstacle à notre indépendance nationale, à notre développement économique, à notre industrialisation, à notre progrès social, au bien – être de nos femmes et de nos enfants, que le principal ennemi en un mot de notre démocratie demeure Wall Street. Selon Yves Lacoste, “ les économies latino- américaines se sont développées au gré de circonstances plus au moins favorables et ont été dans l’impossibilité, par manque d’épargne, d’atteindre des niveaux per capita qui leur auraient permis de mettre en marche le processus d’autodéveloppement. A une époque où la technique est toute–puissante, où les sources d’énergies apparaissent illimitées, vouloir attendre que les économies latino-américaines se développent par le simple jeu des lois du marché, équivaut à nous condamner à la stagnation”.

 

La plupart de nos pays ont déjà vu assez clair dans le jeu des impérialistes de Wall Street et ont déjà fait l’expérience de la diplomatie du dollar. Nous nous inscrivons en faux contre la vision des pays impérialistes concernant le conflit entre les pays riches et les pays pauvres qu’ils ont toujours présentés comme un conflit entre l’entreprise publique et l’entreprise privée, alors que la raison réelle du conflit d’après nous est le conflit entre les intérêts nationaux et les intérêts étrangers. Aujourd’hui nous avons compris le jeu et nous avons décidé d’agir ensemble. Nous venons d’esquisser le premier pas. La réaction de l’empire ne s’est pas fait attendre. On a déjà découvert l’existence d’un axe Téhéran- Havane- Caracas. Raison de plus pour accélérer la mise en place de cette nouvelle institution.

 

 

Miami Herald du dimanche 4 décembre 2011

 
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