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Par: Alfredo Serrano Mancilla

Le président de la Bolivie poursuit sa politique de nationalisation d'entreprises énergétiques, détenues en partie par des firmes étrangères. L'auteur de l'article défend la décision du gouvernement et dissipe quelques malentendus.

C'est le moment de nuancer un terme en vogue : "expropriation". Trouvons un sujet pour ce mot si polémique : qui exproprie-t-on ? Et en faveur de qui ? Ce terme implique nécessairement qu'une entité s'approprie quelque chose. On exproprie ce qui, au préalable, a déjà été exproprié au profit d'autres. C'est ce qui se passe en Bolivie. Comme dans tant d'autres endroits, à cause du néolibéralisme, on a privé le peuple de services essentiels pour les remettre aux mains d'entreprises privées transnationales. Pourtant, ces expropriations ont été associées par l'idéologie dominante à la clé de la modernisation de l'Etat, à la rationalisation économique, à la concurrence parfaite et à l'efficacité de la distribution.

L'expropriation des services fondamentaux dont ont besoin les Boliviens, y compris l'électricité, a eu lieu dans le cadre du programme néolibéral de (dés)ajustement structurel et de projets de (dé)stabilisation. A la suite d'une série de privatisations, la Bolivie est devenue première de la classe (selon les chiffres de la Banque interaméricaine de développement) : le pays détient le meilleur score de l'ensemble de l'Amérique latine en ce qui concerne l'indice ridicule qui quantifie les progrès des réformes structurelles (0,7 contre une moyenne de 0,58 pour le reste du continent). La réalité est néanmoins venue contredire les indicateurs néolibéraux. Le peuple bolivien a rejeté le patron capitaliste qui dépouille la majorité au profit d'une minorité, système dans lequel les richesses sont aux mains de quelques personnes seulement.

Le gouvernement d'Evo Morales a entrepris de répondre aux demandes des Boliviens d'avoir un pays plus juste et souverain, visant au bien-être de tous et non pas de celui de quelques-uns. Pour cela, lors de son entrée en fonctions, Evo Morales a proclamé le 1er mai 2006 un décret ayant pour but de lancer un processus de nationalisation des entreprises pétrolières, à la suite de quoi les bénéfices publics issus des hydrocarbures ont triplé entre 2005 et 2011. Ensuite, le 1er mai 2008, l'Etat a racheté 100 % de l'entreprise nationale de télécommunications Entel, une filiale de la société italienne Telecom. En 2010, il a nationalisé quatre sociétés de production d'électricité : actuellement, les trois quarts de l'électricité sont produits par des entreprises nationales.

Et le 1er mai 2012, la Bolivie a repris le contrôle de l'entreprise de distribution grâce au décret 1214, qui a nationalisé les actions de Red Electrica Internacional, filiale de Red Electrica España (REE), pour Transportadora de Electricidad (TDE). Précisons, pour éviter le faux discours de défense des intérêts espagnols, que l'entreprise expropriée ne détenait que 20 % des actions qui appartenaient à l'Etat. Ce décret est justifié par l'article 378 de la Constitution bolivienne, qui dispose que seul l'Etat est chargé du développement de la chaîne de production énergétique. Maintenant, c'est au tour de Rurelec, une filiale de British Petroleum, de subir le même sort.

Cette mesure est le résultat d'une nouvelle stratégie – et non pas d'une improvisation – qui a pour but de récupérer les ressources naturelles et de garantir l'accès à des services essentiels. Cette fois, c'est la distribution d'électricité qui est concernée, un secteur dont le néolibéralisme s'est non seulement emparé mais qu'il a aussi systématiquement détérioré, faute d'investissement.

Peu à peu, la Bolivie reprend le contrôle de son réseau de production en expropriant tout ce que le secteur privé a gagné sous le règne du néolibéralisme. La Bolivie mise sur un nouveau régime d'accumulation plus juste, qui redistribue les excédents de deux façons : à court terme, grâce à des politiques sociales visant la majorité des Boliviens, ainsi que d'un point de vue structurel, à moyen et long terme, grâce à des investissements publics rentables permettant de répartir les richesses. Pour l'instant, quelques chiffres confirment les résultats positifs de cet Etat fort, qui participe à 34 % de la production de valeur ajoutée (contre 17 % auparavant). Même s'il reste encore beaucoup à faire, la pauvreté a baissé de 60 % à 49 % entre 2005 et 2010, et l'extrême pauvreté est passée de 38 % à 25 %. Il existe de nombreuses politiques sociales relatives à la redistribution, à l'enseignement et aux questions sanitaires. Tout cela s'accompagne par ailleurs d'une augmentation non négligeable des salaires. Reste à savoir si la Bolivie réussira à atteindre les objectifs en matière de transformations structurelles à moyen et à long terme.

Brecha 22 Mai 2012

Courrier International 22 Mai 2012

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Le président de l’Équateur, Rafael Correa ...

Le président de l’Équateur, Rafael Correa, a déclaré, lundi 2 avril 2012, dans une lettre adressée à son homologue colombiem, Juan Manuel Santos, qu’il ne participera pas au sixième Sommet des Amériques, prévu les 14 et 15 avril prochains dans la ville colombienne de Carthagène, en raison de l’impossibilité pour Cuba de participer à cette réunion.« J’ai décidé qu’en tant que président de la République de l’Équateur, je n’assisterai pas au Sommet des Amériques jusqu’à ce que les décisions qu’exige de nous la Patria Grande [1] soient prises », a déclaré le président équatorien.

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Le Times a révélé hier le plan du gouvernement britannique pour envoyer de nouvelles troupes aux îles Malouines. Cette mesure a fait suite à la récente montée des tensions avec les pays voisins et notamment avec l'Argentine qui revendiqe l'archipel. Déjà  2 000 soldats britanniques stationnent sur l'île ( pour 2 800 habitants). Le premier ministre David Cameron à l'issue d'une réunion de son Conseil national de sécurité le 18 janvier n'avait pas hésité à accuser l'Argentine de "colonialisme" (une attaque qu'on pourrait croire humoristique quand on sait que le Royaume Uni fut la plus grande puissance coloniale de l'histoire, responsable à ce titre de crimes nombreux).
 
Le 20 décembre l'association de pays d'Amérique du Sud Mercosur avait manifesté sa solidarité avec l'Argentine et adopté une mesure d'interdiction des navires battants pavillon des Malouines dans les ports sud-américains (le pavillon des Malouines est un pavillon de complaisance accordé à diverses nationalités, 25 bateaux seraient concernés dont des bateaux de pêche). Les pays bolivariens comme - le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie - mais aussi des pays d'Amérique centale comme le Panama et le Honduras ont aussi soutenu cette mesure. Le lendemain l'ancien chef d'état major de la marine britannique suggérait l'envoi d'un sous-marin nucléaire dans la région et le 17 janvier le "gouvernement autonome" des Malouines a interdit à 3 500 passagers (dont beaucoup d'Argentins) d'un paquebot entre le Chili et le Brésil de faire escale dans l'archipel au motif que certains auraient eu une gastro-antérite.
 
La guerre des Malouines en 1982 dont on fête bientôt le trentième anniversaire a causé la mort de 649 soldats argentins et 255 Britanniques. Les Malouines font régulièrement l'objet de débats aux Nations-Unies, en tant que territoire où le respect du droit à l'autodétermination fait problème (comme Guam, Porto Rico, le Sahara occidental etc). En 1833 le Royaume-Uni avait expulsé les Argentins de l'archipel. Il tire prétexte aujourd'hui du fait que la population des Malouines exclusivement britannique refuse les négociations pour exclure toute discussion bilatérale avec Buenos Aires (en juin dernier Cameron avait même parlé avec arrogance de "point final de l'histoire", en violation de la résolution 31/49 de l'assemblée générale des Nations-Unies du 1er décembre 1976).
 
Dans un discours du 20 décembre la présidente argentine Cristina Fernandez-Kirschner a donné au dossier une dimension propre à mobiliser tous les pays du Sud derrière elle en déclarant que les Malouines n'étaient pas un enjeu national argentin mais un thème "global". Elle a souligné que dans le monde actuel les pays qui ont la force iront chercher les ressources naturelles "où qu'elles soient et comme ils veulent". Contraindre Londres à négocier répond donc à un objectif de justice planétaire selon elle pour ne pas cautionner la loi du plus fort.
 
La Grande-Bretagne surexploite les ressources pétrolières et piscicoles de la région. Dans les années 1980-1990 l'activité de pêche organisée par le gouvernement autonome pro-britannique a profondément détrioré le milieu naturel entraînant la disparition de 90 % des pingoins. Les réserves pétrolières de l'archipel sont quant à elles évaluées à un potentiel de 3,5 millions de barils par jour (exploitées par Argos Resources, Borders and Southern, Falkland Oil & Gas Limited (FOGL), Desire Petroleum, FOGL & Hardman et Rockhopper Exploration).
 
Par ailleurs il convient de rappeler que les Malouines doivent recevoir 4,6 millions d'euros au titre du Fonds européen de developpement (EDF) entre 2008 et 2013, soit 232 euros par habitant d'après les calculs de la commission, environ 20 fois plus que la Polynésie française ou la Nouvelle Calédonie. Le 22 décembre le président de la chambre des députés argentine a saisi le président du parlement européen Jerzy Buzek en visite à Buenos Aires pour demander à son parlement de reconnaître l'existence d'un litige territorial entre Londres et Buenos Aires. Le but est de faire retirer les Malouines du Traité de Lisbonne qui reconnaît aux Malouines le statut de territoire d'outre-mer du Royaume Uni.
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Djibril Cissoko 

atlasaltenatif

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Par: Jesse Chacón

En décembre 2011, si les élections avaient lieu demain, 57% des Vénézuéliens voteraient pour Hugo Chávez alors que 27% des électeurs apporteraient leur suffrage à l´opposition. ...

De récents scrutins ou sondages menés en Amérique Latine montrent que l´action des présidents progressistes rencontre un appui croissant de la population - en moyenne de 60 %. C´est le cas de Rafael Correa, de Cristina Fermandez, de Evo Morales, de Daniel Ortega, de Dilma Roussef ou de Hugo Chavez. Jesse Chacón ausculte les raisons de cette tendance dans le cas du Vénézuéla.

Sans aucun doute, le fait politique fondamental de l´année 2011 au Venezuela fut la maladie du président, qui avait fait prédire à nombre d´analystes une chute de la popularité présidentielle dans une opinion publique qui aurait considéré que Chávez avait perdu sa capacité à gouverner.

Or c´est le contraire qui s´est produit. La situation nouvelle produite par la maladie du président a signifié un renforcement de sa connection et de sa proximité avec la population. L´opinion publique a entouré solidairement un homme qui a su affronter chacun des moments critiques de sa vie, même les plus dramatiques, avec courage et combativité. Mais cela suffit-il à expliquer la popularité actuelle de Chávez ?

Certes durant toute l´année 2011, et les instituts privés de sondage l´ont confirmé, le président a maintenu la tendance ascendante dans la perception positive de sa gestion, tendance qui avait débuté en février 2010 avec un pourcentage de 37.7% d´opinions positives et qui a continué à grimper jusqu´à 60% en décembre 2011. Nos propres études ont cependant démontré que cette tendance à la hausse ne peut s´expliquer par la solidarité qui s´est réveillée à la suite de la maladie du président.

En réalité cette ascension remonte à plus loin dans le temps, et elle a été constante et progressive : 37% d´opinions positives en février 2010, 43% en mars 2010, 52% en décembre 2010, 54.7% en janvier 2011, 57.8% en juillet 2011, mois où Chávez a fait état de sa maladie. Les raisons de cette tendance à la hausse doivent donc être cherchées ailleurs.

Le dernier rapport du PNUD (organisme de l´ONU pour le développement) sur la réduction structurelle de la pauvreté nous donne le fond explicatif de la hausse des opinions positives du président malgré douze ans de gouvernement. Cet organisme international souligne les réussites de la Révolution bolivarienne qui a permis d´atteindre un Indice de Développement Humain de 0.735. Ceci signifie une amélioration de tous les indicateurs liés : l´espérance de vie se situe à 74.4 ans. Les années de scolarité atteignent 7.6, et les années espérées de scolarisation atteignent actuellement 14.2. Le revenu national brut par habitant est de 10.656 dollars. Le Venezuela se détache comme une des sociétés les plus égalitaires d´Amérique Latine, bénéficiant d´un indice Gini de 0.3898.

Tout ceci est perçu par la population, cependant un secteur ne prend pas en compte la signification de ces réussites. C´est un segment qui ne mesure la gestion du gouvernement que sur base des indicateurs quotidiens. Les prix et l´approvisionnement sont fondamentaux dans l´appréciation qu´a cette partie de la population de l´action gouvernementale.

Ce tableau montre comment le gouvernement bolivarien a maintenu une gestion stable en dépit des constantes structurelles inflationnistes que connaît l´économie vénézuélienne, en dépit des impacts des phénomènes environnementaux ainsi que du jeu politique imposé par les facteurs du capital à travers la fuite de devises ou l´accaparement de produits.

L´action gouvernementale a permis de réduire l´Indice des Prix à la Consommation de 5,2 % en avril 2010 à 1.4% en avril 2011. On peut observer la même chose à propos de l´Indice de Rareté qui en janvier/février 2010 était de 14.8, alors que pour les mêmes mois en 2011, il se situe à 12.6 et en novembre 2011 à 13.4.

D´autres indicateurs sur lesquels s´est concentré le gouvernement et qui ont un impact positif sur la popularité ascendante, concernent la croissance économique. Rappelons que l´activité économique accuse une chute de -3,7 % du PIB lors du dernier semestre 2009, puis une chute de -5,8% au premier trimestre de 2010. Cependant pendant toute l´année 2011, les politiques d´investissement public (infrastructures, logement populaire, etc..) ont permis un redécollage de l´économie.

Le Produit Intérieur Brut (PIB) à prix constants montre au troisième trimestre de 2011 une croissance de 4,2% par rapport à la même période de 2010. Ce qui donne une croissance de 4,8% au premier trimestre de 2011 et de 2,5% au deuxième, soit une croissance de 3,8% pour les neuf premiers mois de 2011.

Le renforcement du crédit politique du gouvernement aux yeux de la population a donc une explication tangible, tant en ce qui concerne le cadre macroéconomique que dans les variables quotidiennes.

Plusieurs instituts de sondage liés à l´opposition ont reconnu que le président Chávez possède, actuellement, les meilleures idées pour résoudre les problèmes du pays. Ces firmes de sondage indiquent que les personnes s´identifient aux idéaux d´égalité, de justice, d´inclusion sociale, d´option pour les pauvres - cadres de valeur communs au président et á une majorité de vénézuéliens.

Le haut niveau d´approbation de la gestion présidentielle est corrélée aux intentions de vote. En décembre 2011, si les élections avaient lieu demain, 57% des vénézuéliens voteraient pour Hugo Chávez alors que 27% des électeurs apporteraient leur suffrage à l´opposition.

Par ailleurs le paysage politique de 2012 « oppose Chávez à Chávez ». C´est-à-dire qu´une gestion adéquate du président et de son équipe sur les thèmes quotidiens du vénézuélien, en particulier sur des problèmes aussi aigus que l´insécurité ou la problématique du logement, signifierait une consolidation du projet bolivarien comme option victorieuse pour les élections d´octobre 2012.

www.gisxxi.org

 

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C’est un événement sans précédent dans l’histoire du sous- continent, puisqu’il envisage la formation d’un bloc unitaire sans la présence des Etats- Unis et du Canada.

 

Par Jacques Elie Leblanc

 

La presse mondiale et surtout celle de l’Amérique latine et des Caraïbes n’a pas manqué de signaler la  récente réunion des présidents de l’ Amérique latine et des Caraïbes qui a eu lieu le trois décembre 2011 à Caracas, capitale du Venezuela, sur l’invitation du Président Hugo Chavez Frias . C’est un événement sans précédent dans l’histoire du sous- continent, puisqu’il envisage la formation d’un bloc unitaire sans la présence des Etats- Unis et du Canada.

 

On sait les conditions déplorables faites à nos pays par une politique dont l’anarchie et l’imprévoyance perpétuaient l’incurie. On sait comment nos pays ont souffert dans leur chair et dans leur idéal devant les entraves sans nombre qui gênaient et qui gênent encore leur évolution et leur développement tant matériel que spirituel. Pour cette raison, les présidents de ces pays qui ont à coeur de sauvegarder leur avenir se sentent solidaires parce que leurs intérêts ont été pris en compte à Caracas.

 

Et là au pays de Simon Bolivar, ils ont donné au monde une leçon de vouloir et de courage. Pour l’ historien impartial et scrupuleux des faits, n’y a t-il pas une profonde analogie entre les gestes des pères de nos patries respectives, Dessalines, Hidalgo, Miranda, Bolivar, pour ne citer que ceux-là, appelant leurs peuples à la lutte pour la liberté? Ou avons-nous tous été victimes de l’occupation impérialiste et sommes restés frères dans le malheur ? Nous fûmes victimes d’interminables guerres civiles du fait des rivalités impérialistes, des cléricalistes réactionnaires qui ne purent se consoler de la perte d’un fief si rémunérateur pour les héritiers “d’Isabelle La Catholique”. Cette union nous rappelle le’” cri de Dolores” et traduit le ressentiment de nos peuples. Il suffit de lire ou de relire le livre Cent ans de solitude de Garcia Marquez pour comprendre l’origine de nos ressentiments.

Cette voie a été tracée par le commandant Fidel Castro Ruiz, le leader incontesté et incontestable des masses Cubaines, accompagné bien sûr de son frère Raoul , de Che, de Camillo Cinfuegos, de Juan Almeida, pour ne citer que ceux-là, et qui, le premier janvier 1959, au moment où l’on s’y attendait le moins, porta à la forteresse Impérialo- Capitaliste Yankee l’un des coups les plus formidables : la nationalisation de l’ industrie sucrière, instituant une réforme agraire, qui a initié de ce fait la libération économique de Cuba trop longtemps exploité. 

 

Un sillon lumineux tracé dans l’azur continental et que ne manque pas de suivre peu à peu le reste du sous-continent. C’est ce geste initial drapé d’humanité qui nous a conduits à cette glorieuse journée du 3 décembre 2011. C’est ce geste aussi, qui explique et justifie comme l’a rapporté Jim Wyss du Miami Herald , « ... quand était arrivé le moment de présenter le président cubain Raoul Castro, les participants debout comme un seul homme applaudissaient et en choeur criaient : Viva Fidel” (1) Rien ne peut plus arrêter la marche du temps. Les agences de nouvelles réactionnaires elles-mêmes confessent quotidiennement qu’un  fort sentiment anti-américain refait surface dans tout le sous-continent.

 

Trente - trois présidents invités, trente- trois présidents présents. Le fait est significatif. Mais au lieu de parler de sentiment anti-américain, rectifions et précisions qu’il s’agit de l’hostilité contre l’ impérialisme qui opprime le peuple américain lui- même et l’exploite , l’impérialisme dont la politique se poursuit au seul profit des classes dirigeantes et de la bourgeoisie monopoliste blanche.

 

L’on tente d’expliquer diversement le phénomène. En réalité, la cause initiale de notre hostilité c’est que, nous le comprenons, le principal obstacle à notre indépendance nationale, à notre développement économique, à notre industrialisation, à notre progrès social, au bien – être de nos femmes et de nos enfants, que le principal ennemi en un mot de notre démocratie demeure Wall Street. Selon Yves Lacoste, “ les économies latino- américaines se sont développées au gré de circonstances plus au moins favorables et ont été dans l’impossibilité, par manque d’épargne, d’atteindre des niveaux per capita qui leur auraient permis de mettre en marche le processus d’autodéveloppement. A une époque où la technique est toute–puissante, où les sources d’énergies apparaissent illimitées, vouloir attendre que les économies latino-américaines se développent par le simple jeu des lois du marché, équivaut à nous condamner à la stagnation”.

 

La plupart de nos pays ont déjà vu assez clair dans le jeu des impérialistes de Wall Street et ont déjà fait l’expérience de la diplomatie du dollar. Nous nous inscrivons en faux contre la vision des pays impérialistes concernant le conflit entre les pays riches et les pays pauvres qu’ils ont toujours présentés comme un conflit entre l’entreprise publique et l’entreprise privée, alors que la raison réelle du conflit d’après nous est le conflit entre les intérêts nationaux et les intérêts étrangers. Aujourd’hui nous avons compris le jeu et nous avons décidé d’agir ensemble. Nous venons d’esquisser le premier pas. La réaction de l’empire ne s’est pas fait attendre. On a déjà découvert l’existence d’un axe Téhéran- Havane- Caracas. Raison de plus pour accélérer la mise en place de cette nouvelle institution.

 

 

Miami Herald du dimanche 4 décembre 2011

 
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