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Après tant de levée de boucliers suscitée par le choix incommode des représentants du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), menant à la formation du Conseil Électoral Permanent, le président s’est vu contraindre, par la montée des protestations tous azimuts, d’inviter les protagonistes de la crise à la négociation. Mais il lui était impossible de faire passer la pilule amère du Conseil Électoral Permanent fortement contesté. Il mit abruptement fin aux pourparlers, car la détermination des participants était plus grande qu’il ne l’avait cru. Ils ne sont pas dupes. Ils ont défendu la prééminence du droit et le respect scrupuleux des lois portant sur la création du conseil. À cette fin, ils prônent, pour la plupart, un Conseil Électoral Provisoire pour dénouer l’impasse politique actuelle. Une telle alternative n’a malheureusement pas reçu l’aval du chef de l’État. Mais à quoi bon d’initier un dialogue dont les résultats sont attendus et connus d’avance?

Plusieurs données expliquent le comportement arrogant et totalitaire du président compas. En clair, un conseil crédible, formé selon les règles de l’art, ne lui confèrera que très peu de marge de manœuvre pour manipuler à sa guise les résultats des prochaines élections. Ainsi donc, l’honnêteté et la probité des conseillers électoraux seraient comme des garde-fous et amenuiseraient, du même coup, ses chances d’appliquer son agenda politique personnel. Ce faisant, il ne pourra plus rafler la quasi-totalité des dix sièges vacants du Sénat de la République comme bon lui semble; Et les quelques 150 sections communales échapperont certainement à sa vigilance. En outre, sa main mise durera une décennie puisque le Conseil Permanent a un mandat de dix ans. Voilà pourquoi, il tient mordicus au conseil permanent pour pouvoir, à tout prix, paver la voie à une montée en flèche de son tout nouveau parti « tèt kale ». Qui s’excuse, s’accuse. Sa déclaration fracassante lors de son passage à l’EDH atteste littéralement ses ardents désirs d’accomplir sa mission scélérate dans le dossier des élections.

D’autre part, Élu par une majorité de quelques 700 milles voix sur un électorat de 4 millions d’électeurs, le président se croît infaillible et pense avoir gagné d’avance la bataille politique dans laquelle il s’est livré, bien qu’il ait en face de lui une opposition faible, constituée, en majorité, de partis croupions. Mais les organisations populaires et la société civile ne sont pas en reste. Quoique minimes en nombre, traités en parent pauvre et victimes du culte de la personnalité, ces organisations populaires ont pesé fort, par le passé, dans la balance du pouvoir. Tout compte fait, les faux-fuyants ne manquent pas au président pour justifier ses intentions malsaines.

Les arguties du locataire du palais national, pour imposer l’illégalité et le maintien de son CEP bancal et avorton, prouvent qu’il ne tient aucunement à cœur la stabilité à long terme du pauvre petit pays qui a tant souffert. Pourtant, la constitution haïtienne est claire dans ses provisions comme de l’eau de roche en ce qui a trait aux responsabilités qu’il incombe au chef de l’État. Garant de la bonne marche des institutions, un simple rappel, évoquant la primauté du droit dans le conflit du CSPJ, lui suffirait à gagner l’estime de ses adversaires. Bien au contraire, ses prétextes de non-ingérence sont l’émanation de sa complicité et de son laxisme dans ce dossier. Véritable imbroglio constitutionnel. Et le président s’y perd.

À bien suivre le fil des récents évènements de l’actualité haïtienne, on est en droit de se demande si le président est bel et bien conscient de ses responsabilités face à la nation? Néophyte de la politique, il semble minimiser la portée de ses gestes, de ses propos et de ses décisions, dont les impactes néfastes porteront sûrement préjudice au peuple haïtien. Autrement dit, nous serons toujours les premiers à payer les frais d’une crise de trop, nouvellement créée par le président lui-même, à cause de son manque criant de leadership dans plusieurs dossiers politiques brûlants.

À ce jour, il appert que, à travers la plupart des actions entreprises par le gouvernement Martelly-Lamothe, les sous-systèmes sont souvent considérés à tort comme un "tout cohérent. À titre d’exemple, en prônant la gratuité de l'éducation, il s'en fout éperdument de la réduction du nombre, déjà insignifiant, de jours d'école passant de 190 à 145 jours, à la suite du report de la réouverture des classes. Il y va de même pour leurs tentatives de relancer l’industrie du tourisme pendant qu’il s’entête dans les dérives totalitaires susceptibles de provoquer l’instabilité dans le pays. Et enfin, leur convoitise de respecter les amendements constitutionnels alors que, selon l'avis des experts en droit, nous sommes en plein de facto. Décidément, le gouvernement Martelly-Lamothe se perd en conjecture!

Parallèlement, dans un remarquable article publié par HPN, des éminents économistes ont désespérément lancé un cri de cœur sur le degré de pourrissement de la situation économique du pays, et une possible réédition de l’émeute de la faim que nous avons connue en 2008. Edy Labossière nous explique : « Tous les moteurs de croissance dont l’investissement, la consommation et l’exportation sont en panne, il propose d’augmenter la production nationale, le produit intérieur brut et d’avoir une croissance économique bien distribuée, a-t-il martelé». Et selon Camille Charlmers : « Le décalage entre la production et la consommation se traduit par une forte augmentation du chômage et l’insécurité alimentaire, a-t-il conclu ». En définitive, la formation du Conseil Électoral Permanent n’est pour l’heure la préoccupation première du peuple qui vit dans des conditions infra humaines, croupis dans la misère et meurt de faim. Alors qu’une meute de gens se goberge et utilise des subterfuges pour dilapider les fonds publics : « Aba grangou, katye pam poze, ti manman cheri » et le comité de sport, etc. Mis à part leurs illégitimités, ces programmes coûtent aux pauvres contribuables haïtiens la rondelette somme de 40 millions de dollars. Et les pro-Martelly d’applaudir. Pas cher. Hélas!

Durant les vingt-cinq dernières années qui ont marqué l’ère de l’après Duvalier, la situation socio économique et politique s’est détériorée à un rythme effarant, sous les yeux complaisants des intellectuels qui, pourtant, brillaient pour le compte des institutions internationales prestigieuses. Ces intellectuels ont tout fait sur le terrain pour conquérir le pouvoir en donnant naissance à des partis très peu représentatifs. L’échiquier politique haïtien pullule alors d’un nombre anormalement élevé de partis politiques pendant que l’espoir de tout un peuple s’est estompé. Entachées de fraudes et d’irrégularités, la plupart des élections réalisées, à tous les niveaux dans le pays, culminent dans des luttes politiques fratricides et font courir le pays dans le précipice. Ces soubresauts politiques sont les conséquences d’une classe dirigeante sans vision ni conviction politique profonde. Sans le moindre plan de développement, ils pensaient tous détenir la formule démocratique magique pour le pays. Entre temps, la nation est abandonnée à vau-l’eau. Cependant, nos sous-hommes politiques ont toujours su défendre avec acuité leurs intérêts mesquins, en lieu et place de ceux de la nation. Donc, à quand l’établissement d’un véritable État de Droit?

Denis Jules

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