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Comme prévu, dans la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien, plusieurs milliers de personnes, de toutes  tranches d’âge et de toutes catégories sociales, venues majoritairement des quartiers populaires et des bidonvilles ont gagné les rues le vendredi 21 septembre 2012 pour manifester contre la politique d’exclusion du président Martelly, contre la vie chère, la corruption et la violation systématique des droits du peuple haïtien. Ils revendiquent également leurs droits de vivre en toute tranquillité sur des lopins de terres qu’ils possèdent depuis des centaines d’années.

 

 Rassemblés au rond-point de Samarie, des milliers de personnes venues de Cité Lescot, La Fossette et d’autres quartiers populaires du Cap-Haïtien ont parcouru plusieurs rues de la ville en passant par devant les locaux de la Délégation du Nord, le Parquet du tribunal civil de première instance avant de mettre fin à cette deuxième journée de mobilisation. Devant la Délégation du Nord, les manifestants ont essuyé une pluie de jets de pierres venues des bandits roses retranchés à l’intérieur de la dite Délégation. Les manifestants leur ont répondu proportionnellement. Les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les soldats des forces d’occupation de la MINUSTAH de l’ONU sont intervenus à coups de gaz lacrymogène pour essayer de disperser les manifestants. Mais ils sont restés plus que déterminés à poursuivre leur parcours.

 Sur tout le parcours, ils ont arraché les bracelets roses des bras des gens qu’ils ont rencontrés et qui les portaient pour les jeter par terre. Les manifestants criaient haut et fort : «  Martelly, Martelly, pèp Nò a pap jwe, (le peuple du Nord ne joue pas). Nous ne voulons pas du riz importé, nous voulons du travail. Nous voulons vivre en paix chez nous ». Malgré l’intervention brutale de agents de la PNH et de la Minustah, la manifestation s’est terminée sans trop grand incident.

 Cependant, dans l’après-midi qui a suivi la deuxième journée de mobilisation contre le pouvoir rose, des agents de l’Unité de Sécurité de la Garde du Palais national (USGPN) ont débarqué à la Cité Christophienne. Ils ont tiré à hauteur d’homme dans différents quartiers de la ville. La population qui reste toujours très vigilante a répliqué à leurs agressions par des coups de pierres et de tessons de bouteilles. La veille, dans la soirée, une tension régnait dans la ville. Des violences ont fait trois blessés par balles. Des barricades de pneus enflammés furent érigées sur certaines des principales artères, particulièrement à proximité des quartiers populaires de La Fossette, Cité Lescot et Samarie où des jets de pierres et de bouteilles ont été enregistrés.

 Le lundi 17 septembre, quatre jours avant la manifestation, le gouvernement a dépêché une délégation ayant à sa tête le ministre de l’Intérieur, Ronsard Saint-Cyr et le secrétaire d’Etat à la communication, Guyler C. Delva pour essayer de corrompre les responsables du mouvement de mobilisation dans le Nord. Mission échouée après celle des Cayes où plusieurs centaines de millions de gourdes ont été distribuées pour essayer de déjouer le mot d’ordre de grève lancé par la société civile de la troisième ville du pays. Information confirmée par l’ex-délégué du Sud, Pierre Etienne France sur les ondes d’une station de radio de la capitale.

 Le même jour, à Miragoâne, plusieurs centaines de personnes ont investi les rues pour exiger le changement dans leurs conditions de vie, la baisse du coût de la vie, pour dénoncer la corruption qui gangrène l’administration de Martelly-Lamothe. Ils ont critiqué le président Martelly d’avoir menti au peuple haïtien. Il avait promis le changement et la rupture, aujourd’hui, il plonge tête baissée dans la continuité sans réserve. Et, le changement se fait toujours attendre, si ce n’est le règne d’un régime répressif à la manière de la dictature des Duvalier.

 A Port-au-Prince, devant la Primature, des dizaines de personnes ont participé à un sit-in pour exiger la baisse du coût de la vie, une révision à la baisse des prix des produits de première nécessité. Des cris : « Abas Lamothe. » ont été lancés. Le mercredi 19 septembre, au cours de la journée, alors que le président Martelly accompagné de l’envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti, Michaëlle Jean, effectuait une brève visite au Commissariat de Port-au-Prince, au Champ-de-Mars, des chômeurs qui discutent toujours sur les places publiques ont vite organisé un mouvement de protestation pour exprimer leur mécontentement face à la situation socio-économique dégradante à la veille de la rentrée des classes. Ces pères et mères, des jeunes se sont déclarés découragés et déçus de constater que l’espoir du changement promis par Michel Joseph Martelly s’amenuise au fil du temps : « Nous avons faim et nous avons besoin de travail, mais pas de paroles pour nous endormir, pendant que la corruption gangrène le pouvoir au plus haut niveau », ont lancé les protestataires.

Les revendications des protestataires dans presque tout le pays convergent autour de la cherté de la vie, de la corruption, de l’exclusion, de l’injustice sociale, d’une propension à l’arbitraire, le non respect des droits fondamentaux, du retour de la dictature, de l’instrumentalisation des deux autres pouvoirs et des institutions indépendantes. A l’occasion du 21e  anniversaire du coup d’Etat sanglant du 29-30 septembre 1991 contre le président Jean Bertrand Aristide, fomenté par les forces anti-changement d’ici et d’ailleurs, le dimanche 30 septembre prochain, à Port-au-Prince il y aura une grande manifestation contre le pouvoir des bandits légaux, des corrupteurs, des violateurs des droits humains, des narcotrafiquants.

 

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