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Dans un document de 23 pages, le président de la République, Michel Joseph Martelly, sans se préoccuper de débat  au niveau national a soumis à l’appréciation de ses patrons de l’International, son plan de sécurité intitulé : «  Politique de défense et de Sécurité Nationales » daté du mois Aout 2011. Cette politique de défense et de Sécurité nationale sera exécutée par le « Conseil National de défense et de Sécurité (CNDS) » regroupant toutes les directions des domaines sensibles (frontières, environnement, intelligence, immigration, économiqe, Collectivités Territoriales, services d’identification nationale, Douane, UCREF, ULCC, DGI…) de la vie nationale autour de la nouvelle force publique comme pivot et outil d’exécution sous le contrôle du chef de l’Etat.

 

Selon ce document, les institutions qui concourent à appliquer la politique de défense et de sécurité de la nation peuvent être nombreuses, cependant les institutions de base demeurent : Le secrétariat exécutif du CNDS, le ministère de la défense et de la protection civile, le bureau du secrétaire d’Etat à la sécurité publique, le Service d’intelligence nationale (SIN) à redynamiser, la Police Nationale d’Haïti et la nouvelle Force Armée.

« Le Conseil National de défense et de Sécurité est une structure politique située au sommet de l’Etat et présidée par le chef de l’Etat. Il est composé du : Premier ministre, des ministres de la défense, de l’Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères, de l’Economie et des Finances ou toute autre personne désignée par le président. Sa gestion est assurée par un secrétariat général dénommé Secrétariat exécutif du Conseil de défenses et de Sécurité nationale où sont représentées de manière permanente les institutions composant le CNDS.

 

Dans ce même document, une unité spéciale baptisée : «  Service d’Intelligence National (SIN) sera redynamisé et réorienté. Sa mission est de rechercher, regrouper, traiter archiver l’ensemble des informations Collectées par différents entités afin de permettre aux hautes autorités de l’Etat d’avoir une idée exacte de la situation sécuritaire du pays et de prendre des mesures préventives contre des activités susceptibles de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité nationale.

 

            L’objectif du SIN est de : « 1) Prévenir et lutter contre le [terrorisme]; 2) Prévenir et lutter contre toute forme d’activités et de réseau de trafiquants illégaux de toutes sortes 3) Surveiller les organisations et mouvements extrémistes visant à semer l’anarchie dans le pays ; 4) Prévenir et lutter contre la cybercriminalité ; 6) Surveiller les installations et les sites stratégiques », lit-on dans le document.

 

La formation d’un Corps de milices politiques au service du président doit rappeler au peuple haïtien le décret émis par François Duvalier en Avril 1969  interdisant les «doctrines importées», et qui était implicitement une loi anti-communiste pour combattre toute révolte contre la dictature de Duvalier. Aujourd’hui, le projet de Martelly prévoit de combattre soi-disant le terrorisme, les extrémistes, la cybercriminalité et autres.

 

Au cours du mois d’Octobre, le recrutement des premiers 500 soldats devrait être effectif pour arriver à 3,500, l’effectif prévu pour cette nouvelle force de défense, qualifiée par plus d’un de milice politique de Martelly. Un budget de 95 millions de dollars US est également prévu pour la création de cette force et un montant de 15 millions de dollars étasuniens sera consacré au dédommagement des ex-membres des Forces Armés d’Haïti (FAD’H), alors que des milliers de victimes du Coup d’Etat sanglant du 29-30 Septembre 1991 vieux déjà de 20 ans continuent de revendiquer justice et réparation. Depuis plus de 25 ans, des milliers de victimes du régime dictatorial des Duvalier exigent justice et dédommagement. Des milliers de victimes du séisme de 12 janvier 2010 croupissent toujours sous des tentes un peu partout à la capitale, exposés à la menace d’expulsion forcée. Rien n’est prévu pour toutes ces victimes, mais 15 millions seront mis à la disposition de bourreaux criminels, voilà donc la politique appliquée par le Président Martelly.

 

            Depuis le dévoilement du plan de Martelly de reconstituer les Forces Armées d’Haïti, des réactions ne cessent d’agiter les débats dans divers secteurs tant en Haïti qu’à l’extérieur du pays. Des gens se souviennent de moments noirs, des exactions qu’ils ont subies, des familles exécutées, des personnes estropiées, torturées et d’autres disparues. Pour certains, l’ancienne Force Armée d’Haïti était à l’origine de nombreux actes criminels, assassinats, tortures. Domestiquée par la dictature des Duvalier, elle a été impliquée dans de nombreux Coups d’Etat criminels ou instigatrice de flagrantes violations des droits humains.

« Je suis contre le retour de l’armée, Haïti n’est en guerre avec aucun pays dans les Caraïbes, notre existence n’est pas menacée. Pourquoi dépenser de l’argent dans une entité dont nous n’avons pas réellement besoin ? a soutenu un critique.

D’autres  vont plus loin : « Martelly propose l’armée comme solution aux problèmes de sécurité en Haïti en remplacement de la Minustah. Moi, j’ai été à Rio de Janeiro et à Mexico, villes de deux (2) pays dotées d’une armée professionnelle, et j’ai constaté que la situation sécuritaire est pire qu’en Haïti», avance un compatriote. Un autre Haïtien, victime directe des actes criminels des membres de l’ancienne armée a déclaré à son tour : «  Pour avoir été personnellement victime des actions inconsidérées des criminels de l’ancienne Force Armée d’Haïti, nous sommes de ceux-là qui la détestent. Mais nous sommes pour le renforcement des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti pour assurer la surveillance de nos frontières et maintenir l’ordre public. »

L’ancienne candidate à la présidence, Mirlande Manigat fixe également sa position en ces termes : «  maintenant, il faut se poser la question fondamentale, est-ce que pour la sécurité des citoyens, nous avons besoin d’une force militaire qui est différente : les militaires on leur apprend à faire la guerre, c’est pour ça qu’on entraine les militaires. Tandis que les policiers, on leur apprend à maintenir l’ordre public, à porter secours, à avoir des contacts avec la population civile. Les militaires n’ont pas de contact avec la population civile. Nous avons pris position et nous avons dit que l’armée qui existait [n’était] pas bonne. Vous ne pouvez pas avoir une armée contre la population… », a-t-elle indiqué.

Pour les secteurs ouvriers et paysans, la nouvelle force armée de Martelly qui sera directement placée sous le contrôle du président de la République va être une force de répression en plus contre le peuple haïtien dans la lutte contre l’exploitation et pour la possession de la terre. Les organisations populaires et progressistes du mouvement social haïtien d’ores et déjà qualifient cette nouvelle force de milice politique de Martelly qui aura pour mission réelle de réprimer toute forme de protestation populaire et de mettre la presse sous contrôle. Ce sera une menace pour les libertés publiques.

Après plus de 25 ans de lutte contre toute force répressive et 7 ans de bataille contre les forces d’occupations de l’ONU, le peuple haïtien qui continue la lutte pour la récupération de sa souveraineté nationale ne veut pas non plus  se laisser imposer une autre force assoiffée de sang et de vengeance que l’armée d’Haiti.  Le projet de reconstitution de cette force entend en faire une entité centrale du gouvernement, une institution étatique répressive contre les masses défavorisées, à la manière des anciennes Forces Armées Haïtiennes.

 

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