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Index de l'article

kamayiti_thierry-pharaon-inattendu.jpgENTRETIEN AVEC THIERRY MOUELLE II, AUTEUR DU ROMAN LE PHARAON INATTENDU "Il faut déjà comprendre que la démarche qui anime le Pharaon inattendu et qui est la mienne à travers ce bouquin, c’est d’abord de résoudre un contentieux psychologique que les Africains, ou moi en tant qu’africain, j’ai avec moi-même : qui suis-je ? Qui étais-je ? Où est-ce que je vais ? Avec quel(s) moyen(s) ?…"
 

KAMAYITI – Bonjour, Monsieur MOUELLE II ! Vous êtes donc l’auteur de ce fameux chef-d’œuvre qu’est « LE PHARAON INATTENDU », pouvez-vous nous dire à travers votre roman comment vous percevez l’Afrique ?

MOUELLE II – Il faut déjà comprendre que la démarche qui anime le Pharaon inattendu et qui est la mienne à travers ce bouquin, c’est d’abord de résoudre un contentieux psychologique que les Africains, ou moi en tant qu’africain, j’ai avec moi-même : qui suis-je ? Qui étais-je ? Où est-ce que je vais ? Avec quel(s) moyen(s) ?…

C’est une démarche qui me pousse à aller rechercher mes racines pour savoir concrètement dans un monde aujourd’hui embué à la fois dans la violence et le mensonge, à qui puis-je m’identifier comme miroir pour pouvoir affronter la réalité du présent et construire un futur serein ? C’est la démarche qui m’a animé dans l’écriture du Pharaon inattendu, qui est aussi essentiellement à la fois un livre spirituel, mais également un livre de recherche d’équilibre de soi, équilibre psychologique.

KAMAYITI – Comment cela se passe concrètement ?

MOUELLE II – C’est une famille d’Africains qui partent d’Afrique pendant la colonisation française notamment au Cameroun et qui se retrouvent sur le chemin de l’exil, en Egypte et ils arrivent en Egypte en se rendant compte par le phénomène d’initiation au temple de Karnak qui est l’un des plus vieux temples de l’Egypte ancienne et qui résiste encore aujourd’hui, il y a encore des piliers dans ce temple-là et ils se rendent compte que le même symbole de la vie, de la royauté, de l’expression de soi qu’ils ont retrouvés là-bas est la même chose qu’ils ont laissé au Cameroun.

Du coup il y a un déclic, c’est – à – dire qu’on nous a dit que l’Egypte, les égyptiens étaient blancs, comment se fait-il que les choses que je vois ici soient les mêmes que j’ai laissées chez moi au Cameroun, en Afrique Noire ?

Alors il se produit un phénomène de réappropriation de la mémoire, la recherche pousse les enfants, ces enfants exilés-là, à remonter l’Egypte Ancienne pour retrouver en fait, que ce sont leurs ancêtres qui ont bâti les pyramides, ce sont leurs ancêtres qui ont conçu cette base de civilisation avant qu’elle n’entre en contact avec le monde occidental en 333 av JC, lorsque Alexandre Legrand a envahi l’Egypte beaucoup plus tôt que ça, au XVIIIe siècle avant JC, lorsque les hyksos l’envahissent, l’Egypte est déjà une civilisation qui a atteint son apogée, qui est déjà bien établie sur des bases à la fois spirituelles, économiques, politique, donc une civilisation en bonne et du forme.

Elle a bâti des pyramides, des temples et vénère des dieux, maîtrise l’abstrait comme le concret, c’est – à – dire tout ce qui ce qui a comme cosmogonie ou cosmologie, l’Egypte est déjà sédimentée.*

Comment donc un peuple qui a dominé le monde pendant plus de 5000 ans se retrouve asservi, dominé par la colonisation, la démarche est donc de comprendre que tous les peuples ont conçu de grandes civilisation, montent et décroissent !


Maintenant, il faudrait que les enfants, qui descendent de cette civilisation qui décroît, puisse comprendre ce que leurs parents ont fait et ce qui a fait leur faiblesse ou leur force, autrement dit maîtriser l’histoire qui anime tout le pharaon inattendu dans le sens ou il y a des enfants qui sont en plein XXe siècle qui se retrouvent face à des questions, se demandent ce qu’ils sont, qu’ils retrouvent le mécanisme de ce qu’ils sont, qui retrouvent le mécanisme de ce que leurs parents ont fait avant et ils cherchent des solutions face au présent tout en sachant concrètement quelle est leur identité donc l’intérêt pour un lecteur afro antillais c’est de savoir que les Nègres ont apporté la première civilisation de l’univers, au monde !


KAMAYITI – Très bien, à propos de la spiritualité, que vous abordez dans votre ouvrage, avez-vous quelque chose à ajouter car, la renaissance Africaine, dont on parle aujourd’hui est pour certain spirituelle et pour d’autres organisationnelle ?

MOUELLE II – Pour moi, c’est les deux ! La Renaissance Africaine est essentiellement, à mon avis une démarche spirituelle, parce que celui qui maîtrise la spiritualité, autrement celui qui n’est qu’un avec lui-même et avec les ancêtres ou les ascendants, ou avec les dieux créateurs, peut, en ce moment, avoir suffisamment de force pour construire le présent et anticiper sur le futur. Donc si on fait une civilisation basée essentiellement sur l’économie ou la politique, c’est une civilisation matérielle qui finit par décliner, c’est ce que nous vivons aujourd’hui avec la civilisation occidentale, notamment la symbolique des Etats-Unis, qui ont mis sur pied une civilisation essentiellement basée sur le matériel et c’est plutôt l’homme qui est considéré comme le … [Coupure due à une annonce dans la salle]

Que disais-je ? L’organisation spirituelle qui bâtit les civilisations, normalement si vous regardez le cas, par exemple du Japon … Le Japon a dû se faire une révolution qu’on appelle la révolution de Meiji en 1868 : c’est la base de cette révolution aujourd’hui que l’on connaît ! C’est cette révolution qui a permis au Japon de construire d’abord une spiritualité qui lui est propre, plus adaptée, mais essentiellement copiée sur celle de la Chine ou celle des Etats-Unis ou encore des Anglais, mais une spiritualité endogène qui prend en compte les données du terroir, non seulement vue du terroir avant l’influence de l’extérieur, dans ses côtés positifs et qui va permettre normalement donc de construire un ensemble de phénomènes qui donnent de droit à la maîtrise de la matière et à la maîtrise de l’abstrait ! L’abstrait, c’est-à-dire la philosophie, la cosmogonie : la façon dont on peut le monde. Si on sait déjà comment on peut voir le monde, on peut le construire matériellement …


KAMAYITI – Mais en terme organisa- tionnel, que préconisez -vous?

MOUELLE II – En terme organisa- tionnel ? Il s’agit d’abord d’avoir une société qui base réellement ses piliers sur l’éducation, l’éducation endogène avec les matériaux, surtout donnés par ce que les ancêtres ont fait avant : qu’est-ce qui était primordial ? Etait-ce la connaissance ? Savoir pour savoir ou savoir pour agir ? Dès lors que l’on sait que l’on sait, que va-t-on faire de cette connaissance ? Là est la question !

Tout est à faire au niveau de la construction d’un idéal d’éducation qui permette de savoir que l’on sait, mais aussi pourquoi on sait : est-ce que l’on sait pour garder cela pour soi ou on sait pour bâtir, pour construire, pour améliorer le quotidien ? Tout est évidemment encore à construire dans une Afrique où – Quand je dis Afrique, je parle du monde noir dans son ensemble, il peut s’agir d’Ayiti [Haïti], comme il peut s’agir du Zimbabwé - donc il s’agit de comprendre concrètement quelle signification on donne au mot « savoir » : que puis-je savoir ? Si je sais, que vais-je en faire ? C’est essentiellement en cela que cette question demeure spirituelle, car elle nous permet d’anticiper, de nous questionner sur quelque chose qui n’est pas encore, qui est abstrait. Une fois que vous avez maîtrisé cette chose-là, vous pouvez vous demander maintenant quel profit vous allez en tirer : encore une fois, « Savoir pour savoir » n’a jamais résolu le problème matériel ou spirituel des gens ! On sait pour agir, c’est cela le plus important ! Par conséquent celui qui va lire le Pharaon inattendu, va se retrouver face à des questionnements perpétuels sur l’esclavage, sur l’Histoire, sur la Seconde Guerre Mondiale, sur la trahison de l’Occident par rapport à l’engagement des Africains pour sa libération du joug nazi, sur le présent. Ce seul roman réunit tous ces éléments de l’Histoire et a en filigrane le socle de ce que nous avons en la vérité : nous avons dirigé le monde pendant 5000 ans sans qu’il n’y ait de prison, sans créer la guerre pour nous entretuer, mais plutôt nous avons placé l’homme au centre de l’intérêt de l’humanité, parce que l’homme est une continuité du spirituel, plus élevé qu’on appelle le divin, et si on craint le divin, on respecte l’homme et si on respecte l’homme, on ne peut pas lui faire de mal. On ne cherche que l’équilibre entre le mental (qui est le mental de vérité) et la vie au quotidien (qui cherche le bien-être matériel des gens), pour cela, il faut qu’il y ait des leaders qui comprennent que l’équilibre de la société ne passe pas par la martyrisation de la société, elle passe justement la recherche du bonheur de cette société-là et ça peut s’appliquer à tous les niveaux !

KAMAYITI – D’accord ! C’est donc d’abord un livre humaniste ?

MOUELLE II – C’est un livre humaniste, mais également un livre d’équilibre entre la force du mal et la force du bien ! C’est un livre qui recherche absolument l’équilibre psychologique des uns et des autres, c’est ce qui apporte en réalité une lecture de l’univers dans lequel nous vivons ! Une nouvelle lecture de l’histoire, une histoire qui permette aux uns et aux autres de que personne ne détient une vérité absolue, mais c’est la parcellisation ou l’ensemble des vérités, des divers apports des uns et des autres, qui peuvent construire une vérité de la civilisation humaine, parce qu’en réalité, il n’y a pas mille civilisations, il y a la civilisation de l’Homme, mais du moment que l’on peut se reconnaître soi-même en tant qu’homme, on est prêt à accepter cette civilisation de l’universel, mais si on dit le noir n’est pas homme, le blanc n’est pas homme, on ne cherche plus alors de civilisation, mais l’individualisation des civilisations…

KAMAYITI – Pour finir, vous voyez-vous dans ce Pharaon Inattendu ?

MOUELLE II – Hum… Personnellement, non : je ne suis qu’un vecteur de ce que les ancêtres ont bien voulu que je fasse comme travail…

KAMAYITI – Je vous remercie de m’avoir accordé cet entretien.

MOUELLE II – C’est moi.

Cet oeuvre génial le PHARAON INTTENDU vous est conseillé par KAMAYITI, un livre incontournable. vous pouvez le commander sur menaibuc.com ou chez votre librairie (fnac, Présence Africaine, Beezouk, Anibwé, l’Harmattan...).

 

B-Kmt

 

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