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Armée et ONU accusés de passivité face aux tueries ethniques en RDC.

14 personnes ont été tuées jeudi dans un massacre ethnique dans l'est de la République démocratique du Congo. A nouveau, l'armée nationale et les Casques bleus présents dans la région sont accusés de passivité face à la violence des groupes armés.

Les faits se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi à Miriki, localité du Nord-Kivu, à environ 110 km au nord de Goma, la capitale de cette province où sévissent depuis plus de vingt ans des violences ethniques basés notamment sur des différents fonciers.

Selon les Forces armées de la RDC (FARDC), les autorités territoriales et le chef coutumier local, de la communauté Nande, les responsables de ces exactions seraient des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Bokele Joy, administrateur du territoire de Lubero, où a eu lieu la tuerie a déclaré à l'AFP que les autorités faisaient en sorte d'apaiser la situation, qui reste néanmoins «tendue». Selon l'homme, «14 corps» ont été dénombrés.

L'ethnie Nande visée, le mode d'execution discuté

Georges Katsongo, président de l'ONG Société civile de Lubero a lui mis l'accent sur le fait que «toutes les victimes sont de la même ethnie, Nande», ajoutant que ce détail devait interpeller les autorités.

Selon des sources locales, les chefs Nande du sud du territoire de Lubero, où se trouve Miriki, s'opposent depuis plusieurs mois au retour de déplacés hutu congolais, qu'ils accusent de chercher «conquérir l'espace Nande».

Le chef de la localité de Miriki, Gervain Paluku Murandia, que l'AFP a joint par téléphone de Goma, a affirmé que parmi les quatorze morts figuraient ses «deux femmes et (sa) fille aînée». Six à neuf autres personnes auraient été blessées.

Gervain Paluku Murandia, est le mwami (chef coutumier) du groupement de Mulinde, dont Miriki est le chef-lieu, et membre d'une famille royale Nande.

Déclarant craindre pour sa sécurité, il affirme n'avoir pas été présent au village pendant la nuit. «Les assaillants ont tué à la machette. Tout ceci s'est passé en présence des FARDC et de la Monusco, qui sont dans ce village, et il n'y a eu aucune intervention», dénonce-t-il.

«Des personnes tuées à la machette, alors qu'il y a la Monusco et les FARDC, c'est vraiment déplorable», a déclaré de son côté Georges Katsongo.

Face aux accusations d'inactions qui visent l'armée congolaise, le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l'armée congolaise dans la zone affirme que les assaillants ont «contourné (la) position FARDC» à Miriki avant de perpétrer la tuerie tuer «à l'arme blanche».

Cependant, Souleymane Mokili, membre d'une association de défense des droits de l'Homme locale, affirme que les 14 morts ont été tués à la machette et par balles».

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la Monusco n'a pas souhaité faire de commentaire à ce stade.

L'armée et la Monusco (déployée depuis 1999 et forte de près de 20.000 Casques bleus) sont régulièrement accusées de ne pas s'acquitter de leur obligations liées à la protection des civils.

La responsabilité de l'ONU déjà admise l'année dernière

En juin 2014, la Mission onusienne avait présenté publiquement ses excuses et reconnu une part de responsabilité après le massacre de 32 personnes d'une même ethnie à Mutarule, au Sud-Kivu.

La tuerie en question avait à l'époque été commise de nuit. Un détachement local de la Monusco avait été alerté par des riverains mais n'avait pas bougé. Présente à proximité, la patrouille des FARDC n'était pas non plus intervenue.

Jeudi matin, la localité de Miriki était sous tension après la tuerie.

Dans la communauté Nande, on accuse la communauté Hutu congolaise d'être de connivence avec les FDLR», a déclaré le lieutenant Hazukay, «nous venons d'envoyer des renforts pour sécuriser la localité».

Les fondateurs et les plus anciens combattants des FDLR sont présents dans l'Est congolais depuis 1994. Plusieurs d'entre eux sont recherchés par la justice internationale pour leur rôle actif présumé cette année-là dans le génocide des Tutsi au Rwanda.

En RDC, cette milice est accusée de nombreuses atrocités. L'armée congolaise, qui a lancé une opération contre les FDLR en 2015, affirme que moins de 60 combattants de cette milice sont encore actifs.

La Monusco, qui avait refusé de soutenir cette opération, et qui évaluait les effectifs des FDLR à quelque 1.500 combattants début 2015, dit n'avoir pas moyen de corroborer cette estimation.

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