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Un pasteur ivoirien détenu par les services secrets français. Comment l’opération a été montée

(L'Inter 06/09/2007)

 

Pour étendre ses activités et aider ses frères des territoires d’outre-mer, l’évangéliste Marc Déhi a implanté, il y a à peine un an, une succursale des établissements Gédéon » dans les Antilles et Guyane françaises.

 

C’était l’erreur impardonnable qu’il ne fallait pas commettre. Surtout qu’en moins de vingt (20) mois, la société de placement d’argent « Gédéon » connaît dans les territoires d’outre mer un succès phénoménal, avec un chiffre d’affaire annuel de 4 milliards d’euro qui met pratiquement sous l’éteignoir les banques françaises évoluant sur les mêmes marchés financiers.

Il n’en fallait pas plus pour que l’homme de Dieu, appelé aussi « le pasteur des pauvres » dans les rues de la Guadeloupe soit la cible des autorités françaises qui ne pouvaient tolérer, dans cette partie du monde, une autre logique et une autre autorité que celles qu’elles se sont efforcées d’imposer aux colonisés pendant des décennies.

Sous un habillage juridico judiciaire, une cabale est vite montée pour faire arrêter le pasteur et ses associés sous les chefs d’escroquerie en bande organisée et exercice illégal de la profession de banquier. Mieux, les autorités françaises accusent le pasteur évangéliste qui est venu sortir ses frères noirs de la misère, d’inciter ceux-ci à lui verser une somme de 1500 euro, en leur permettant, passé un délai de carence de quatre (an) mois, une rémunération de 400 euro pendant 24 mois, représentant la somme totale de 9600 euro. C’est ainsi que Mme Annette Catel, épouse Daniel, citoyenne française d’origine gouadéloupéenne, gérant de société et l’un des associés de l’évangéliste Marc Dehi est d’abord convoquée au mois d’août dernier par la police gouadeloupenne pour nécessité d’enquête alors que le pasteur ivoirien était hors de la Gouadéloupe, particulièrement en Angola en voyage d’affaire. C’est une enquête de routine, lui a-t-on dit au poste.

 

Mais Mme Annette Catel, est méfiante et soupçonne un coup fourré. Ses appréhensions seront vite confirmées. Les comptes de la société sont bloqués pour des raisons indéterminées. Elle se rend compte que cela est fait à dessein pour révolter les adhérents aux projets des micro finances. Voyant la tournure que prenaient les événements, elle joint par téléphone le richissime homme d’affaires ivoirien et lui demande de rentrer rapidement sur la Gouadeloupe en vue de régler cette affaire.

 

L’homme de Dieu, rentre aussitôt d’Angola. A l’aéroport de Pointe à Pitre, il est manu militari arrêté par la police de Gouadeloupe et remis ensuite aux gendarmes. Ceux-ci le remettront plus tard aux agents de la DGSE française qui se feront un plaisir de le faire passer en jugement au tribunal de Grande Instance de la Martinique, après que les instances juridiques Gouadeloupeennes se soient déclarées incompétentes pour connaître cette affaire. Le 24 août 2007, Marc Dehi est incarcéré au célèbre pénitencier de Ducos (Martinique), après sa mise en examen par le président du tribunal de grande instance de Fort de France, M. Jean Maurice Beau-frère sous les chefs d’accusation d’escroquerie en banque organisée et d’exercice illégal de la profession de banquier.

 

Bien qu’il ait brandi des garanties de représentation, le juge Beau-frère a refusé au pasteur ivoirien, la mise en liberté sous caution. L’homme de Dieu, aujourd’hui mal en point au pénitencier de Ducos où il est incarcéré dans une petite cellule, est obligé de subir dans l’indifférence du gouvernement ivoirien et de l’administration Bush, cette injustice des autorités françaises qui donnent l’impression de vouloir châtier un pasteur noir pour qui elles n’ont que mépris et racisme. Le crédo évangélique du pasteur ivoiro-américain, baptisé « la croissance pour les démunis » ne prospérera pas dans cette partie du monde où sévit encore l’hydre du colonialisme. Au moment où le dossier Kieffer est pratiquement repris par l’Elysée, voilà une affaire qui interpelle à plus d’un titre la présidence ivoirienne.

 

jeudi 6 septembre 2007 par Raymond N’Cho

 

 

 

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