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L’histoire de l’Afrique est habitée par de nombreux personnages debout jusqu'au bout: Béhanzin, Kwamé Nkrumah, Thomas Sankara, Lumumba… Ces figures ne cheminent pas seulement l’une après l’autre dans le déroulement des temps ; un combat les lie d’une décennie à l’autre, d’un siècle à l’autre ; le même combat pour l’émancipation du continent. Un combat qui recommence chaque fois avec chacun d’eux, et qui se cristallise à chaque recommencement autour d’un lieu, d’un front, d’une heure, d’un temps donnés. Behanzin et le Benin, Nkrumah et le Ghana, Machel et le Mozambique, Mandela et l’Afrique du Sud, Lumumba et le Congo, Sankara et le Burkina Faso, Gbagbo et la Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire : la Côte d’Ivoire fut pendant longtemps un prolongement de la France en Afrique. On ordonnait de Paris et on exécutait à Abidjan. C’était du temps des Houphouët et compagnie. Houphouët-Boigny le bon chef nègre comme on les aime : féroce avec son peuple et frotte-manche, rampant, servile avec l’ex-métropole. Le vieux - comme on l’appelait - la courbette en seconde nature, portait les marques de l’Empire coloniale avec une certaine fierté ; l’aliénation était à ses yeux une gratification : « Que serions-nous sans la France ? Notre bonheur est laqué Paris», clamait-il à tout bout de champs.

Le mot colonie était périmé mais la chose continuait d’exister à Abidjan. La Côte d’Ivoire était toujours ce qu’elle avait été : une grande plantation de cacao organisée de l’extérieur. Cette histoire a duré trois décennies. Trois longues décennies. Jusqu’au surgissement au cœur du pouvoir ivoirien – en l’an 2000 - d’un certain Laurent Gbagbo. Personnage inattendu et apôtre d’une rupture définitive du pacte colonial. Cet homme au parcours sonnant comme une sédition n’était ni sergent colonel ventripotent, ni nègre bouffon sans mémoire ni vision. Embêtant ! Scandaleux ! Enervement dans certaines officines de contrainte et on regrette : on aurait dû… Quelques rafales dans le ventre ou alors un poison impitoyable versé dans un verre d’eau ou de vin et l’affaire aurait été réglée. Comme on fit avec Félix Moumié. On aurait dû... Comme on fit avec Ouandié. Avec du plomb sauvage. On aurait dû… Disparition, enlèvement. Ni vu, ni connu. Comme on fit avec Ben Barka. On aurait dû…

Et on avoue, on s’avoue : « Que voulez-vous ? Il nous semblait évident que ce gars issu d’une généalogie minoritaire était de facto, automatiquement, arithmétiquement exclu du pouvoir suprême.» Et on ergote, on pérore sur le primat, les contraintes, les exigences, les pesanteurs, les gravitations de la tribu d’origine sur le bulletin de vote. Mais là n’était plus la question : la Côte d’Ivoire était une prise, une capture, une saisie, il n’était pas question de la céder à cet homme inattendu sorti de fonderies inconnues. Le scandale ne pouvait pas durer, ne devrait pas durer : il fut décidé le plus naturellement, le plus tranquillement du monde d’œuvrer au renversement de ce Gbagbo.

La suite ? Dix ans de complots, dix ans de guerre, d’encerclement, de harcèlement. Pas un seul jour de répit. Il y’eu d’abord 2002 et cette guerre fiancée, organisée de l’extérieur. Il y eut ensuite cette guérilla diplomatique continuelle menée de Paris avec ses pièges et ses coups fourrés ; il y eut Chirac et Villepin avec leur diplomatie remplie de bruits et de proclamations belliqueuses, promettant de tordre le bras à Gbagbo ; il y eut la brutalité de Sarkozy, cette brutale volonté impériale d’écraser Gbagbo, de le soumettre à tout prix. Dix ans de harcèlement.

Mais de quel crime est donc coupable Gbagbo Laurent? Il fait désordre. Il fait désordre dans le précarré. Il fait tâche dans cet enclos, dans ce pacte de sujétion. Qu’est-ce en effet le précarré, sinon un ordre hiérarchisant qui ne reconnait pour toute respiration que l’obéissance et pour toute sagesse que le silence ? Quelle est en effet la seule ligature reconnue dans cette arrière-cour sinon l’allégeance? Que dit le précarré sinon que tout Président Nègre n’a droit à l’existence que s’il est lèche-botte, que s’il est servile, que s’il est rampant, que s’il est serpentant ? Et malheur à ce dirigeant tenté par la verticalité, tenté par les chemins de l’affranchissement ; celui-là rencontrera la froideur la plus glaciale, l’hostilité la plus terrible, l’animosité la plus furieuse, la violence dans toute sa brutalité. Il sera marqué au fer rouge comme le mal à réduire, comme le mal radical à déplanter. Car toute indocilité est considérée dans cette arrière-cour, comme une transgression inacceptable : l’Afrique. Or Laurent Gbagbo est un indocile. Là est logé son malheur. C’est donc presque de nature qu’il était condamné. Puisqu’il récusait ce statut de laquai, de valet, de majordome réservé de facto aux Présidents Nègres ; puisqu’il refusait d’appartenir au troupeau des servants.

Guerre contre Gbagbo. Au nom de la démocratie. Combat moral. Combat moral ou plutôt forfaiture ? Que voit-on en effet? Qu’à Paris, on ne s’embarrasse pas des contradictions entre les mots et les actes ; qu’un jour, on parle de démocratie bafouée à Abidjan, les tremolos dans la voix et le lendemain qui convie-t-on à table ? Blaise Compaoré. Avec au menu des discussions : le rétablissement de la démocratie en Côte d’Ivoire. Cocasse ! Cocasse quand on connait le pédigrée du sieur Compaoré : accession au pouvoir en marchant sur le cadavre de son plus-que-frère, le très populaire et intègre, Thomas Sankara. Ensuite du sang, du sang, du sang ! Un quart de siècle de pouvoir tâché de sang. Répressions sanglantes, assassinats des opposants, implication jusqu’au cou dans les guerres de Sierra Leone et du Libéria ; parrainage de l’agression contre la Côte d’Ivoire.

Mais Compaoré, voyez-vous, est notre ami, « notre allié », « notre homme ». Donc ? Donc le qualificatif de tyran, donc l’attribut de despote est impropre dans son cas. Car c’est ainsi : dès lors qu’un tyran est notre larbin, il peut séquestrer, torturer, écraser, opprimer en toute impunité, en toute liberté. La règle est implicite : la tyrannie n’est condamnable, n’est condamnée que lorsqu’elle empêche de faire du business as usual, que lorsqu’elle s’amuse à porter atteinte à certains intérêts. Démocrate ou pas démocrate, là n’est pas la question.

Les élections. Qui a gagné les élections ? Tout est déjà joué avant le dépôt du premier bulletin dans les urnes : le décor est déjà planté, le récit clôturé : Ouattara a gagné, Gbagbo a perdu, Gbagbo doit partir. La répartition des rôles est déjà distribuée ; la dramaturgie et le scenario écrits d’avance : avec en gentil vainqueur Ouattara et en figure du Mal absolu, Laurent Gbagbo, défait et mauvais perdant. Les preuves de la victoire et de la défaite de l’un et de l’autre ? On s’en moque. Les fraudes constatées ? On s’en fout. Le recomptage des voix comme demandé par Gbagbo ? Surtout pas. La supercherie serait mise à nue. Alors ? Gbagbo peut crier au hold-up électoral sur tous les toits du monde, que vaut la parole d’un Nègre, même Président d’une république, face à celle des puissants de ce monde? Gbagbo a perdu puisqu’il en a été décidé ainsi à Paris, à Bruxelles, à New York. Tout le monde sait pourtant qu’il y a mensonge ; qu’il y a eu fraude, que le vainqueur n’est pas le désigné, le bon nègre Ouattara. Le mensonge ? La vérité ? Et bien est vérité non pas ce qui est mais ce qui a été énoncé par les puissants du jour. Tout le reste, tout ce qui n’est pas certifié, tout ce qui n’a pas été certifié par Paris, New York, Bruxelles, est faux par essence. C’est ainsi. La vérité ne vaut qu’édictée par le plus fort ; la vérité est ce qui est dit, décrété par le puissant du jour.

Guerre contre Gbagbo. Guerre médiatique. Désinformation. Et on assène le même récit. La Côte d’Ivoire ? Une histoire simple et limpide : un affrontement entre deux camps : le camp du bien et le camp du mal. Le camp du bien représenté par un démocrate élu par le peuple, Alassane Ouattara, l’ange immaculé, décrit comme « un homme posé », « au débit lent » - entendez réfléchi - confronté au camp du mal mené par ce méchant personnage nommé Gbagbo. Voilà la vérité indepassable. Et toute information en contradiction avec ce prêt-à-penser est écartée, étouffée. Toute analyse qui n’essencialise pas Gbagbo comme étant forcément le perdant, nécessairement le despote, est disqualifiée, décrédibilisée, ignorée, ridiculisée, ostracisée, taxée de propagande. Odeur de chasse au courre vichyste, relent de maccarthysme.

Guerre contre Gbagbo. La guerre d’Abidjan ne sera pas déclarée : elle aura lieu. Sournoisement. En sourdine. En sous-mains. On organise, on transporte, on nourrit en armes, en munitions et en fonds des commandos invisibles, sans visages, des tireurs d’élite sortis d’on ne sait où ; on explore le terrain pour eux, on les renseigne, on leur fixe des objectifs, des cibles. Guérilla urbaine. Guerre, guérilla urbaine, guerre psychologique. Intoxication à outrance ; fausses nouvelles, bruits…

Qu’importe la terminaison du destin de Gbagbo : il demeure, il est appelé à demeurer celui qui à un moment donné de l’histoire de l’Afrique, sur un champ de bataille donné – la Côte d’Ivoire – aura reposé la question jadis formulée par les Béhanzin, les Lumumba et les Nkrumah : qui régente l’Afrique ? Qui doit régenter l’Afrique ? La France ou les Africains ? L’Europe ou les Africains ? Les Américains ou les Africains ? Les Nations Unies ou les Africains? L’enjeu est en effet, de nouveau, bien celui-là : le droit à l’autogouvernement. Un droit à affirmer et à défendre aujourd’hui plus que jamais.

Combat d’arrière-garde dans un monde qui se mondialise ? Non, combat d’actualité car combat pour l’égalité des hommes ; combat légitime car refus non pas de l’universalité en soi mais de l’universalité imposée comme droit réservé au plus fort de définir et de nommer ce qui est légitime et ce qui ne le serait pas; combat juste car affirmation du droit de chacun de penser ses problèmes et d’arrêter ses propres solutions ; combat noble car élevé par la défense du droit à différer, car guidé par un seul souci : la protection de l’intangible droit universel à l’invention de soi.

L’invention de soi : tel est le combat de Gbagbo Laurent; le combat pour l'invention de soi restera comme la marque dans la mémoire africaine de Gbagbo Laurent, l’indocile.

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L’information nous donne la possibilité de saisir les rapports entre l’économie, le social, la politique et l’écologie. En définitive, elle nous permet de comprendre et de construire nos nations et nos démocraties.

Les objectifs de cette Webradio et du Blog sont :

•    contribuer aux échanges intensifs d’information entre les réseaux sociaux africains pour:

•    combattre la subordination inacceptable du continent africain aux puissances étrangères

•    dénoncer la passivité des dirigeants et élites africains face aux assauts permanents étrangers

•    donner aux africains la capacité de réduire quelque peu le retard, sans nul doute existant, dans la modernisation de la collecte, du traitement, de la distribution et de la consommation de l’information pour donner des réponses appropriées aux défis multiformes de la domination étrangère et de la globalisation.

 

VOIX DE LA RESISTANCE AFRICAINE

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L’impérialisme est entré dans sa première phase de son effondrement généralisé, que je qualifie, moi-même, de délinquance. Période au cours de laquelle l’impérialisme n’utilise plus de masques pour s’approprier des richesses mondiales. La violence glauque a priorité sur tous les autres moyens pacifiques. L’ère du Cardinal Richelieu est révolue. Toutes les institutions internationales sont transformées en une caisse de résonance guerrière, notamment l’organisation des Nations Unies.

Les états, déjà affaiblis par les deux siècles de pratique capitaliste a outrance, sont assujettis a la reddition, de gré ou de force. Sans oublier les crises économiques et financières irrémédiables qui hantent les places financières mondiales, en particulier les plus riches nations du monde occidental. La dérive morale qui accable les sociétés capitalistes est tellement intégrale que l’occident affiche un contraste identitaire, celui qui constituait la base même du système. Moment historique ou les lois et institutions (Instruments) sont violées ou ignorées systématiquement.

La deuxième invasion d’Irak a été une violation flagrante des lois internationales. L’ONU n’avait pas autorisé l’invasion, voir l’occupation du pays. Une coalition d’états amis et serviles fut mise sur pied en 2003 pour matérialiser les vœux du plus grand empire mondial, à savoir le renversement du régime inamical de Saddam Hussein. L’Irak est totalement détruit, laissant derrière, ruines et plus de 200.000 cadavres a l’actif du peuple Irakien, et plus de deux millions d’Irakiens réfugiés a l’étranger.

Le cas d’Haïti fut encore plus scandaleux. L’armée américaine a kidnappé le président légitime, Jean Bertrand Aristide, l’engouffra dans un avion militaire non identifié pour l’expédier en Afrique. Cette opération fut mise en œuvre le 29 février 2004, avant même la résolution de l’ONU.

Les 6 mois de bombardement quotidien de l’OTAN contre la Libye dépassent nettement le mandat octroyé par l’ONU à travers la résolution 1973 votée le 18 mars 2011. Il était question de protéger la population civile, supposément menacée par le régime de Kadhafi, l’OTAN a tué 100 fois plus de civils qu’avant les frappes aériennes, soit 100.000 âmes.

Avant, l’impérialisme respectait hypocritement les normes internationales. Il utilisait l’armée nationale du pays pour renverser le propre gouvernement légitime de ce pays. Ce fut le cas de Jacobo Abens du Guatemala et du caudillisme des années 70 en Amérique Latine. Les puissances néocoloniales opérèrent de la même façon dans le continent Africain en parachutant des marionnettes au pouvoir, totalement dévoués à leurs intérêts. On peut citer les cas de Mobutu Sese Seko, Omar Bongo, Jean-Bedel Bokassa etc.

Dans cette phase, que je qualifie de délinquance, l’impérialisme comme stade suprême du capitalisme représente un danger imminent pour le futur de l’humanité. Parce que les présidents des états occidentaux se sont transformés en dérisoires criminels ou assassins semant le deuil partout sur la planète à la poursuite de richesses. En ce sens, Cabral est juste lorsqu’il a déclaré que « L’impérialisme est la piraterie transplantée des océans à la terre ferme, piraterie réorganisée, consolidée et adaptée à l’objectif de l’exploitation des ressources matérielles et humaines de nos peuples ».

Salvador Allende, l’ancien président du Chili populaire, compara la situation de son pays en 1972 comme « un Vietnam en silence ». Haïti est un Irak en silence. Un peuple qui depuis 7 ans d’occupation vit dans la peur des armes et la permanence d’un choc psychologique. Comme partout ailleurs, les forces d’occupation assassinent en Haïti. Des pauvres sont exécutés a cite soleil. Des militants sont portés disparus, Lovinsky Pierre Antoine est le plus célèbre des cas. Des centaines d’autres sont emprisonnés ou contraints à l’exil. Le cholera, apporté par les forces d’occupation, plus spécialement par la compagnie Népalaise, diminuent la population haïtienne depuis plus d’un an. « Les étrangers occupent nos terres, nos rues, nos hôtels, nos plages, et aussi nos femmes et nos jeunes hommes. L’occupation est absolue. L’impérialisme, dans son hégémonique latitude, impose ses lois de cimetière ».

Lawrence Davidson, professeur d’histoire à l’université de west chester, de l’état de Pennsylvanie, a exposé dans un brillant article sous le titre : « Pourquoi nous haïssent ils », ce qui suit : « je suis arrivé a la conclusion que les Etats-Unis, en dépit de toutes ses habilites de force (militaire), est en décadence. Le pays va échouer pour les mêmes raisons qui ont emporté dans la destruction les anciens empires. Ils ont échoué parce que, en dernier essor, leurs élites deviennent illusionnistes et le peuple est maintenu dans l’ignorance ». Le citoyen américain n’est pas conscient du rôle que joue leur gouvernement dans l’appauvrissement d’autres peuples et l’instabilité chronique qui frappe certaines nations.

Comment comprendre que depuis 7 février 1986, Haïti a connue 9 coups d’état. Tous ont été organisés dans le seul et même pays par les maîtres de Washington. Comment une nation pareil, plongée dans cette instabilité permanente, peut-elle arriver a atteindre le degré de production nécessaire pour subvenir aux besoins de ses sujets. L’américain moyen, appartenant a la classe majoritaire, n’est pas conscient de l’implication de son gouvernement dans la déstabilisation d’Haïti, d’Iran, Libye, Venezuela, Cuba etc.

Il est trop endoctriné par les informations biaisées que diffusent les chaînes télévisions occidentales, elles qui représentent l’arme fatale des falsificateurs de l’histoire a leurs profits exclusifs, empêchant aux citoyens américains et européens de sortir dans le carcan idéologique du rôle « bon berger » ou civilisateur s’octroient leurs gouvernements. Le département d’état a fait échec à tout homme intègre qui convoitait le pouvoir en Haïti et ayant une vision nationale. Et ceci, depuis le premier débarquement américain en 1915. Même ceux qui entamèrent de simples reformes socio-économiques au profit de ceux-la qui vivent en dessous du seuil de pauvreté avec 300 dollars ou moins par année ne sont pas exclus.

Et pourtant, au moment même de la révolution française de 1789, « 20 % de la richesse française provenaient d’Haïti. Ce pays produisit plus de 75% de sucre dans le monde a lui seul et fut le premier producteur de coton dans le monde ». La grande presse omet de mentionner ces chiffres qui porteraient le citoyen lucide à s’intéresser aux causes de l’échec de la première république noire du monde. Ainsi, il découvrirait les mains sales des Etats-Unis et de la France directement impliquées dans la mise a sac d’Haïti.

L’impérialisme « est la dernière phase du capitalisme », ceci explique aujourd’hui sa violence aveugle et déterminée, ainsi l’exemple des bombardements Libyens est très révélateur. Ses ténors savent pertinemment, que son règne dépend de la violence. Car les mensonges traditionnels sont dépassés. Il n’y a plus de compromis possibles. Le monde d’aujourd’hui nous renvoie, par sa violence, à 50 ans en arrière. Quand Cuba imposait son défi en plein cœur des Caraïbes a la plus grande puissance capitaliste mondiale. La conjoncture actuelle rappelle les années 60 quand l’Afrique vivait « l’heure des embrasements ».

En ces temps agités, Il fait beau de citer le visionnaire Amilcar Cabral : « Pour nous, la façon la plus efficace de critiquer l’impérialisme, quelle que soit sa forme, c’est de prendre les armes ». Il blesse de citer encore ces propos datant de 1966, tant ils sont d’actualie. Il n’y a pas de demi-mesure. Frantz Fanon, l’auteur de « les damnés de la terre », avait raison quand il définissait le néo-colonialisme comme une machine infernale de la violence qui dévore l’homme. Le seul moyen de l’arrêter est d’imposer une plus grande violence. Le retour a l’heure des brasiers.
Rien n’arrête les puissances impérialistes. Le suffrage universel qui fut considéré comme fer de lance de la propagande politique occidentale est vidée de son contenu sacré, pour parodier Praloto. Les élus ne jouissent plus de l’inamovibilité d’antan. Certains observateurs critiquent déjà la tenue même des élections dans le monde. A quoi cela sert d’appeler le peuple dans ses commices, si les sénateurs, députés, maires et présidents sortis victorieux des urnes n’arrivent plus a terminer un mandat légitime.

De la même façon qu’est banalisé le christianisme, les élections sont aussi standardisées comme un exercice futile. Les exemples sont trop nombreux, parler d’une crise morale sans précédent qui frappe l’impérialisme ne fait plus l’objet de doute. Les cas de Salvador Allende au Chili, du « Front Islamique du salut » en Algérie, Jean B. Aristide en Haïti, le Hamas en Palestine, Honduras… invitent les penseurs a la réflexion concernant le futur de notre monde.

Le cas haïtien est le laboratoire indispensable permettant de comprendre l’affermissement de l’impérialisme dans la délinquance. Ayant accompli deux interventions militaires dans ce pays des caraïbes en moins d’une décennie, cela requiert une étude nécessaire pour pénétrer la nature du mal que souffre l’occident et que le peuple haïtien est en train de faire les frais. Car l’impérialisme n’arrive plus à respecter sa propre doctrine que, hier encore la présentait comme les prémices indispensables à l’évolution de l’homme du présent et du futur. 16 décembre 1990, des élections honnêtes furent organisées en Haïti.

 L’international, comme une seule voix salua le succès fulgurant de ces joutes qui portèrent un adepte de la théologie de la libération au pouvoir. 7 sept mois plus tard, il fut renversé par un coup d’état ayant fait plus de 5000 tués, dont nous venons de commémorer les 20 ans. Reelu en 2001, Jean B. Aristide fut encore victime d’un autre coup d’état. Cette fois-ci, l’impérialiste américain allié au français fit son apparition sans masques pour arrêter manu militari et embarquer le président légitime dans un avion militaire pour l’Afrique.

C’est-à-dire loin du théâtre politique haïtien. Pendant 7 ans, des valets défilent au pouvoir répondant simplement aux dictées du cercle impérialiste élargi, dont le Brésil, le dernier bourreau du peuple haïtien. L’impérialisme est hypocrite, sinon, il se déclarerait en faillite et remet les renes du pouvoir aux alternatives populaires. Parler ainsi, c’est mal connaître l’histoire de l’humanité. Au contraire, il préfère déclarer d’autres guerres mondiales pour continuer l’agonie de l’homme.

Il y a des observateurs haïtiens qui, confus dans leurs réflexions, estiment que les Etats-Unis règlent un problème spécial avec Haïti. Si apparemment cette lecture fait du sens, par contre elle néglige toute une série d’événements politiques macabres inhérents à l’évolution de l’impérialisme a travers l’histoire. Son objectif est de subjuguer l’homme dans sa totalité. Le problème ne se pose pas en termes de peuple, c’est une doctrine globale qui ambitionne de tout contrôler en multipliant les victimes.

L’état d’Haïti est souffre-douleur du même système qui a endeuillé les peuples du Panama, Chili, Iran, Panama, Honduras, Libye, Irak, Palestine etc. C’est pourquoi, qu’à coté des luttes nationales, aujourd’hui il faut une mobilisation internationale de soutien aux peuples en rébellion. L’impérialisme, de par nature, est global. Il est affecté par une sorte de luxure subjuguée à un appétit insatiable de ressources de toutes sortes, territorial, matières premières, mines, cerveaux…Haïti est un autre martyr.

Cependant, l’impérialisme, dans sa course effrénée, tient bien compte des réalités socio-historiques de chaque peuple en particulier. Ceci est basé sur l’ensemble des prouesses accomplies, les faits d’armes, les révolutions, les réalisations, les mouvements culturels et idéologiques. Ce qui vérifie la théorie dite de « manifest destiny ». Donc, Haïti peut être frappée durement, à cause du triomphe de la première révolution anty colonialiste, anty esclavagiste et anty raciste dans le monde. A part quoi, les peuples Libyen, Irakien, Palestinien, Cubain…connaissent les mêmes sorts que ceux d’Haïti, donc la violence et l’hypocrisie sortent des entrailles de l’impérialisme.
Bill Clinton, l’ancien président américain, est l’agent spécial de l’impérialisme en Haïti. Il a non seulement choisi Michel Martelly comme président, il le conseille, nomme ses ministres et premier ministre, rédige ses textes et, quand l’assistance ne se met pas debout pour acclamer son poulain, il le fait lui-même en bon Pom-pom girl.

Comme ce fut le cas le 19 septembre 2011 dernier à New York, lorsqu’il eut a déclarer, devant un public d’hommes et femmes riches, qu’il avait « attendu 30 ans pour entendre, enfin, un chef d’état haïtien définir avec autant de convictions et de minuties les priorités de son pays ».

Si on ne connaissait pas l’orientation sexuelle prouvée de Bill Clinton, notamment a travers l’affaire de Monica Lewinsky, on pourrait interpréter ses excès de zèle comme quelqu’un qui a « les yeux de chimene » pour Martelly.
Le professeur américain de sciences politiques, Thomas R. Dye, définit la politique « comme l’étude de qui est bénéficiaire de quoi, quand et comment ». Donc, l’implication de Bill Clinton dans les affaires politiques haïtiennes sous forme d’humanitarisme est en contradiction avec la « real politic ».

Il joue magistralement au « maître blanc » détenant les clés du paradis permettant aux « negres » d’accéder au développement économique, progrès social et technologique. Comme tout envahisseur, Clinton s’est fait entourer des bourgeois du secteur des affaires et conservateurs de la classe politique haïtienne. Cela donne une idée de l’objectif du monsieur. La vérité est que rien ne se fait pour rien.

Au cours de l’année 2006, Renu Mehta, une autre riche de la classe dominante anglaise organisa un « fund raising », réunissant des super riches du monde, pour recueillir de l’argent dans le but de faire avancer la cause charitable. Bill Clinton fut retenu comme « keynote speaker ». Les riches donnèrent jusqu’à 1.5 million de dollars a cette occasion.

Cependant, on tira 450.000 dollars de cette somme pour payer les sacrés services de l’ancien président américain. Une certaine frange de la presse parvenant à être au courant de cette somme versée à Clinton, cria au scandale. Apres les activités, l’organisatrice, madame Renu Mehta eut a déclarer ce qui suit pour calmer les esprits et se blanchir elle-même : « Nous faisions de la charité, il ne viendrait pas si nous ne lui avions pas payé cette somme » ; elle poursuivit pour ajouter que : « Si nous étions chargé moins, nous pourrions donner beaucoup plus ».

 L’engagement de Clinton en Haïti mérite d’être interrogé et, il y a des rumeurs persistantes qui circulent a Port-au-Prince, comme quoi sa fille, Chelsea Clinton, aurait occupé une fonction au sein de la commission intérimaire pour la reconstruction, CICR, que co-préside Mr Clinton. Toutefois, a cote de ces intérêts mercantiles, il y a d’autres raisons qui sont liées à la politique hégémonique de l’empire dans l’hémisphère qu’il faut considérer aussi.

Si on fait une brève analyse du paysage politique au niveau de l’hémisphère américain, on constate ipso facto l’existence d’une rébellion à faible intensité en vue d’une reformulation de la donne politique au niveau régional. Cette nouvelle réalité politique et sociale est agitée par des organisations et leaders de gauche dont l’objectif est de rapatrier les décisions politiques et économiques liées a leurs destins de peuple. L’impérialisme ne chôme pas, il veut renverser la tendance citoyenne en progression dans le monde, plus particulièrement en Amérique Latine.
Entre-temps, les massacres se poursuivent. Plus de 100.000 morts en Libye, pour la dernière sortie guerrière en date, la destruction du pays est totale, en particulier Tripoli, la capitale. Le peuple Libyen, sous couvert de la démocratie, fait marche arrière. L’impérialisme ne laisse d’autres choix aux peuples que l’affrontement. Libération ou la mort !

Entre-temps les propagandes se multiplient pour dissuader les citoyens d’adopter des mesures radicales. Si pendant la guerre froide, le slogan assassin etait l’épithète de communiste, aujourd’hui le mot magique est terroriste. Il faut toujours manipuler l’opinion publique autour des thèmes d’effroi pour s’assurer de leur participation dans le massacre. La violence symbolique engendre toujours la férocité meurtrière. Le 21e siècle a été mal débuté. L’alibi fondamental dont avait besoin l’impérialisme lui a été fourni dans l’attentat du 11 septembre 2001. Dans l’intervalle, on procède au désarmement virtuel et réel de tous les citoyens sous la rubrique de lutte anty terroristes. Si tous les marchés des pays occidentaux sont libres, à l’exception du marché des armes, il est monopolisé par les impérialistes.

Cette phase de délinquance de l’impérialisme est la plus dangereuse. Toutes les autres options se tuent pour faire émerger la dialectique des armes. De l’autre cote, il y a les mouvements citoyens mondiaux qui symbolisent l’espoir et le futur de l’humanité et qui ne chôment plus. D’où la nécessite de lutter pour réduire le fosse qui sépare la presse indépendante de celle des riches afin de rééquilibrer la balance de la lutte psychologique. La résistance reste la seule option viable pour contrecarrer la marche impériale, surtout en ce temps précis de délinquance.

JOEL LEON

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Les responsabilités de la crise en Somalie reviennent entièrement aux Etats-Unis, par ailleurs Obama a annoncé en Juillet dernier qu’il envoyait des marines pour entraîner les « soldats de la paix » africains sur place

La Somalie, en Afrique de l’Est, est le théâtre d’un cauchemar humanitaire- une famine massive qui a coûté des dizaines de milliers de vies somaliennes ces derniers mois, d’après les Nations Unies.

Plus de 3 millions de personnes sont affectées pour l’instant et plus de 10 millions sont menacées à travers la Corne de l’Afrique.

La BBC a dit le 6 août qu’environ 640 000 enfants sont actuellement mal-nourris en Somalie, et 3,2 millions de personnes ont un besoin vital d’une assistance immédiate.

Antonio Guterres, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, a dit en Juillet que la Somalie était « le pire désastre humanitaire » au monde.

L’ONU a officiellement qualifié la crise de famine, désignation employée pour la première fois depuis 1984. Des milliers de somaliens se sont déversés dans les camps de réfugiés au Kenya et en Éthiopie. La population du camp le plus grand, au Kenya, Dadaab, croît de plus de 1300 âmes par jour. Elle pourrait monter jusqu’au demimillion, a déclaré Oxfam.

La BBC a affirmé : « Certaines parties de la capitale, où il y a des camps pour les déplacés, ont été parmi les trois zones que l’ONU a déclarées affectées par la famine la semaine dernière. » La BBC a rapporté le 4 Août que l’ONU avait déclaré que 4 millions de kényans étaient menacés par la faim.

Le 4 août, l’Unité des Nations Unies pour l’Analyse de la Sécurité Alimentaire et la Nutrition disait que la famine était « probablement destinée à persister au moins jusqu’à décembre ».

Les fonctionnaires des États-Unis ont accusé la rébellion al-Shabab, qui contrôle le Sud de la Somalie, d’être responsables de la faim. Al-Shabab- qui a affronté durant les quatre dernières années le Gouvernement Fédéral de Transition soutenu par les États- Unis- a été étiquetée organisation terroriste et branche d’Al-Quaida par les États-Unis.

Washington prétend que le groupe est responsable d’une aggravation des conséquences de la sécheresse en bloquant les voies d’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones les plus affectées. Les rebelles ont annulé une décision antérieure de lever l’interdiction des agences internationales. Cela a encouragé la Secrétaire d’État Hillary Clinton à prétendre le 4 août que al-Shabab « empêchait l’assistance aux populations les plus vulnérables en Somalie ». Mais il y a plus en jeu. Les responsabilités de la crise en Somalie reviennent entièrement aux États-Unis.

Des décennies d’intervention occidentale se trouvent au coeur de la crise. Des responsables d’organisations humanitaires ont cité un manque de moyens- et non pas al-Shabab- comme l’obstacle principal pour atteindre les victimes de la famine.

Le 4 Août, The Guardian, a rapporté que Anna Schaaf, porteparole pour le Comité International de la Croix Rouge, avait dit : « Les limites de notre action se situent plus du côté de la logistique que de celui de l’accessibilité ».

L’UNICEF et la Croix Rouge ont cité des problèmes d’achats d’aliments et de planification de vols comme leurs principales préoccupations. « L’insuffisance des stocks en Somalie incombe gravement aux organisations humanitaires », a dit à The Guardian. Tony Burns, le directeur des opérations pour Saacid, la plus vieille ONG en Somalie. Al-Shabab bloque peut-être des voies d’exode pour les réfugiés partant vers le Sud, mais, poursuit Burns, les rebelles « ne sont pas monolithiques » et on peut négocier avec eux. « Ils sont radicaux dans certaines zones, mais très modérés dans d’autres. Dans des zones où ils sont faibles, ce sont plutôt les clans qui font la loi » a déclaré Burns.

Le New York Times a affirmé le 20 Juillet : « Les responsables des ONG soutiennent que, les règles du gouvernement américain, qui interdisent le soutien matériel aux activistes, qui exigent souvent des « taxes » pour autoriser le passage des livraisons, entravent aussi les efforts d’urgence »

Enfin, les prix alimentaires mondiaux- alimentés par la spéculation et la soif de profit- ont recommencé à monter en flèche en 2010 après être descendus de leur sommet de 2008.

Le prix des céréales en Somalie était de 240% plus élevé en Mai par rapport à l’an dernier, ce qui continue d’aggraver les dangers de la sécheresse. L’ONU a demandé 1,6 milliards de dollars pour faire face à la crise, mais n’en a reçu environ que la moitié. Les États-Unis ont promis quelques pitoyables 28 millions en réponse à la requête de l’ONU. Clinton a prétendu que les États-Unis avaient déjà donné 431 millions de dollars en nourriture et en aide d’urgence à la Somalie pour cette année uniquement.

Mais une lourde part de ce que les États-Unis allouent à la Somalie arrive sous forme d’assistance militaire, au gouvernement Somalien comme à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) forte de 9000 hommes, majoritairement des militaires d’Ouganda et du Burundi. La présence de l’AMISOM a alimenté une guerre civile qui a terrorisé des millions de somaliens ordinaires.

L’implication directe dans le contre-terrorisme est également un élément majeur de la politique étrangère étasunienne dans la région. Ce rôle s’intensifie avec l’extension de la guerre des drones et d’autres activités.

Dans une récente visite en Somalie, le journaliste Jeremy Scahill a rapporté dans un article de The Nation daté du 12 Juillet qu’il avait découvert une base de la CIA,où des prisonniers du Kenya et d’Éthiopie sont interrogés, près de l’aéroport de Mogadiscio.

La base est également impliquée dans des frappes militaires clandestines. Black Agenda Report a affirmé le 13 Juillet que la famine était directement liée à l’escalade du conflit militaire étasunien : « Les États-Unis ont armé toute une série de milices opérant près des frontières avec l’Éthiopie et le Kenya, rendant l’agriculture normale impossible, et l’actuelle énorme catastrophe était inévitable. »

L’AFRICOM [United States Africa Command, commandement unifié pour les opérations étasuniennes en Afrique, ndt] a été créé en 2007. Son budget pour l’an prochain est proche des 300 millions de dollars, une augmentation de plus de 20 millions de dollars par rapport à l’année dernière.

La Somalie est un élément central dans l’implantation de l’AFRICOM. L’administration Obama a annoncé en Juillet qu’elle envoyait des marines pour entraîner les « soldats de la paix » africains sur place. Elle a promis plus de 75 millions de dollars pour l’assistance antiterroriste en Somalie.

La responsabilité occidentale dans la crise remonte à plusieurs décennies. L’austérité et la privatisation mondiales- conduites par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International (FMI)- ont semé le désordre dans le Tiers- Monde, à l’ère des « ajustements structurels », qui a commencé en 1970.

Un article de Pambuka News daté du 3 Août signalait que la Somalie était autosuffisante jusqu’à la fin des années 1970, en dépit de conditions de sécheresse. Mais la politique financière mondiale a tiré les salaires vers le bas et augmenté les coûts pour les paysans, aplanissant la route pour la guerre civile, qui a éclaté en 1988.

Les États-Unis ont longtemps vu la Corne de l’Afrique comme une zone stratégique, par sa proximité avec des routes commerciales passant par le Canal de Suez, et son accès au Moyen- Orient et à l’Asie du Sud.

La militarisation, l’ajustement structurel et la dernière guerre civile des années 1980 ont produit une horrible famine qui, en 1991 avait pris 300 000 vies. Les États-Unis ont pris la famine comme prétexte pour une intervention militaire et envoyé des troupes en 1992, avec le soutien de l’ONU, et cela, en dépit du fait que la plus sévère période de famine s’était achevée plusieurs mois plus tôt, et que le taux de mortalité avait chuté de 90%.

Les fonctionnaires étasuniens ont estimé que leurs forces ont fait entre 6000 et 10 000 victimes- dont les deux tiers sont des femmes et des enfants- durant les six premiers mois de 1993 seulement. Depuis l’intervention, la Somalie a constamment été classée au bas de l’échelle du développement humain, de l’espérance de vie à la mortalité infantile.

Depuis 1991, elle a été dévastée par des guerres civiles, alimentées par le soutien américain à divers camps de belligérants. En 2006, l’Éthiopie voisine a envahi la Somalie pour renverser l’Union des Cours Islamiques (UCI), qui détenait le pouvoir depuis à peine quelques mois, mais parvenait à apporter un faible degré de stabilité au pays.

Le soutien, l’entraînement et le financement étasunien du renversement éthiopien de l’UCI ont été un secret de Polichinelle- de même que le soutien de Washington à l’installation du Gouvernement Fédéral de Transition à la place de l’UCI.

Quand l’Éthiopie s’est retirée au début de 2009, elle a laissé derrière elle une guerre civile aggravée et une crise des réfugiés. Environ 10 000 personnes ont été tuées et 1,1 million de somaliens sont devenus des réfugiés. Human Rights Watch a publié un rapport en décembre 2008 d’après lequel 40% de la population de la Somalie du Sud et du centre avaient un besoin urgent d’assistance humanitaire.

Alex Thurston a déclaré dans un commentaire sur africaisacountry. com : « La chute et la fragmentation de l’UCI, combinées à la brutalité de l’occupation éthiopienne, ont facilité l’émergence d’Al-Shabab, l’aile militaire de l’ICU »

Le danger d’une intervention militaire étasunienne en Somalie refait surface pour l’avenir proche. La famine- exactement comme en 1992- fournit une couverture potentielle pour une implication de plus en plus forte.

Le 6 Août, al-Shabab, a fui les zones rebelles de la capitale, Mogadiscio. Au sommet de sa gloire, l’organisation contrôlait à peu près le tiers de la ville. Mais la question de savoir si le gouvernement peut garder le contrôle de la ville reste ouverte.

Scahill a décrit la situation : « Dans la bataille contre Shabab, les États-Unis ne semblent pas, en fait, avoir accordé leurs violons avec ceux du gouvernement somalien ».

« La stratégie étasunienne qui émerge en Somalie- politique officielle, présence secrète étendue, financement de plans divers- a deux orientations principales : d’une part, la CIA entraîne, paie et parfois dirige les agents de renseignement somaliens qui ne sont pas fermement contrôlés par le gouvernement somalien, tandis que le JSOC [Joined Special Operation Command] conduit des frappes unilatérales sans en avertir le gouvernement ; d’autre part, le Pentagone accroît son soutien et ses livraisons d’armes aux opérations de forces militaires africaines non-somaliennes ».

Pendant ce temps, le président ougandais Yoweri Museveni, un solide allié des États-Unis, a appelé à ce qu’une zone d’interdiction de vol soit établie au Sud de la Somalie. Et à Washington, NewsDay. com a affirmé le 27 Juillet que le parlementaire républicain Peter King aidait à alimenter la pression pour une intervention soulevant le spectre du terrorisme aux États- Unis- (parce qu’Al-SHabab recruterait des somaliens-américains).

Pour ceux qui veulent voir la fin de la guerre et de la famine en Somalie, les forces de la paix de l’ONU ne sont pas une solution. Les troupes de l’ONU suivent les décrets des États-Unis et leurs priorités, comme elles l’ont fait durant l’intervention humanitaire de 1993.

Les Etats Unis s’inquiètent surtout d’assurer leur domination sur une région stratégique. Une famine dévastatrice et des milliers de morts ne sont qu’un faible prix à payer pour atteindre cet objectif. Pour mettre un terme aux misères du pays il faut que les États-Unis se tirent de la Somalie maintenant.

Source: Green Left Weekly/ Socialist Worker Traduit de l’anglais par Marc Harpon Changement de Société 31 août 2011

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Pretoria, Afrique du Sud - Un enseignant de l'Université d'Afrique du Sud, basée à Pretoria, a accusé l'agenda imposé par ceux qui dirigent le monde d'être un frein à la vision et la mission de la renaissance africaine. Le Pr Shadrack Gutto de l'Institut pour les études sur la renaissance africaine de l'Université d'Afrique du Sud (UNISA) a cependant indiqué que l'esprit et la résistance de l'Afrique étaient intacts, en soulignant que les efforts en faveur de la connectivité et l'intégration intra-africaines gagnaient de l'ampleur.

M. Gutto a estimé que depuis qu'il s'était débarrassé du pouvoir colonial, le continent était passé par une période de progrès mais également par une période de sous-développement néo-colonial, de dictature, de conflits armés alimentés par l'étranger et de régimes corrompus.

Il a souligné que pour réaliser la renaissance africaine et contribuer véritablement à une Mondialisation juste et équitable, il était impératif de repenser 'la gouvernance démocratique' à tous les niveaux de la société, ainsi qu'au niveau local, national, sous-régional et international.

M. Gutto s'exprimait lors de la conférence sur la renaissance africaine, qui se tient à Pretoria, en Afrique du Sud, où il a présenté une communication sur le thème 'Mondialisation, Renaissance africaine et Gouvernance démocratique'.

Il a cité l'ONU et ses organes et agences, ainsi que des institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, la FIFA et la Cour pénale internationale (CPI) comme des institutions internationales n'étant pas démocratiques.

'C'est là que se trouvent les raisons de repenser la situation. En repensant la situation et les institutions internationales de gouvernance, nous devons commencer par celles qui sont tout à fait anti-démocratiques', a affirmé M. Gutto.

Ce qu'il faut comprendre est que des institutions mondiales comme le FMI et la Banque mondiale se sont révélées être des instruments utiles pour les Etats puissants et les entreprises privées et qu'elles ne vont pas disparaître ou limiter leurs rôles établis qui créent des conditions dans le monde qui profitent à ceux qui les contrôlent', a-t-il noté.

'A chaque fois qu'ils sont dénoncés et critiqués, le FMI et la Banque mondiale se contentent de changer de langage et de réinventer des stratégies de renforcement des inégalités mondiales entre les riches et puissants, d'une part et le monde des pauvres qu'ils saignent à blanc, d'autre part', selon le professeur d'université.

Il a plaidé en faveur d'une compréhension historique critique de la Mondialisation et pour que la vision et les aspirations de la renaissance africaine soient placées au centre de changements fondamentaux et pour la quête d'un nouveau paradigme de la Mondialisation basé sur une véritable justice et une répartition équitable du pouvoir dans les sphères politiques, économiques et sociales à travers tous les peuples et les régions du monde.

Le conférence de deux jours qui doit prendre fin ce vendredi a pour objectif d'élargir et d'approfondir le débat sur la renaissance africaine à travers des thèmes tels que: 'Le rôle de la science et de la technologie dans le développement de l'Afrique' et 'L'autonomisation des femmes et le développement en Afrique'; 'L'Afrique et le discours de la Mondialisation'; 'Les institutions et cadres de gouvernance traditionnelle en Afrique et leurs contributions à la démocratie' et 'Les systèmes de connaissance locaux, rôle des langues africaines dans le développement de l'Afrique'.

La conférence, qui réunit des universitaires et des professionnels, entre autre, est organisée par l'Académie africaine des langues de l'Union africaine, en collaboration avec l'Institut pour les études sur la renaissance africaine, de l'Université d'Afrique du Sud (UNISA) et l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA).

Pana 02/10/2011
http://www.afriquejet.com/afrique-loccident-empeche-la-renaissance-africaine-2011100223825.html

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