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Qui a dit que Laurent Gbagbo ne réussira pas à se faire élire face à ses adversaires de l’opposition, le 29 novembre prochain? Le mercredi dernier, la refondation a été secouée par un séisme violent qui a balayé la quasi-totalité des barons du FPI de l’équipe de campagne du leader du FPI, qui entend se faire réélire dès le premier tour du scrutin. C’était lors d’un grand rassemblement organisé au Palais de la Culture d’Abidjan. Il a préféré faire le choix d’Issa Malick Coulibaly, un nordiste bon teint et ex-membre du bureau politique du PDCI- RDA, comme directeur de campagne à l’échelle nationale.

 

L’immobilisme, l’arrogance et le manque de crédibilité de la plupart des barrons de la refondation, seraient les raisons qui ont poussé Laurent Gbagbo a prendre une décision aussi radicale à l’encontre de ses amis. Car n’ayant pas la langue dans la poche, le patron de la refondation n’est pas passé par quatre chemins pour faire entendre sa voix, lors d’un séminaire organisé dans son village natal, dans le but de réfléchir sur la stratégie à adopter pour réussir sa campagne électorale. «Si je perds le pouvoir, vous perdrez vos fortunes…». Résultat, les intouchables du régime ont été tout simplement nettoyés de la liste de campagne du candidat sortant. La pilule est amère à avaler pour ces barons humiliés qui fulmineraient leur vengeance le moment venu. Auront-ils les coudées franches pour aller à l’encontre de la redoutable machine électorale mise en marche par Gbagbo ?

En effet, le candidat Laurent Gbagbo a rompu le silence le mercredi 21 Octobre 2009, à moins de 40 jours du scrutin du 29 novembre prochain, en choisissant son équipe de campagne. Prenant à contre-pied les cadres de la refondation, qui s’attendaient à un DDC sortir de leur rang, le candidat Gbagbo a préféré Issa Malick Coulibaly, un nouveau venu dans le parti, qui n’est d’ailleurs pas le seul électron neuf dont l’arrivée et le positionnement à un poste stratégique ulcèrent les militants. Dans un souci d’ouverture et dans le but de ratisser large dans l’électorat de l’opposition, le chef de l’Etat a aussi coopté une dizaine de cadres, du PDCI et du parti de l’Union pour la Démocratie et la Paix.

Cette ultime décision, selon plusieurs sources, puise son sens dans le fait que le patron de la refondation a perdu toute confiance à son entourage. Conscient qu’il est de la mauvaise réputation dont jouit son entourage au sein de la population, le leader des refondateurs ne veut pas risquer de laisser son sort dans la main des gens qui peuvent le faire couler. La configuration de la liste de campagne du 21 octobre dernier laissa transparaître le mur de méfiance déjà dressé entre Gbagbo et la plupart des dignitaires de son parti.

 

 

Tout se passe comme s’il s’est brusquement rendu compte que son entourage trop embourgeoisé, ne pouvait plus faire son affaire. C’est donc à juste titre qu’en juillet 2009, il a tenu à leur assener ses vérités, au cours d’un séminaire organisé par la première Dame pour réfléchir sur la stratégie de campagne, à Mama (village natal du chef de l’Etat), en ces termes : «Si moi je ne suis pas élu, vos fortunes vous les perdrez. Vos fortunes sont «protégées» parce que je suis au pouvoir. Vous êtes tous devenus riches, arrogants, je ne vous reconnais plus.

Quand on créait le FPI on était 5, Adou Assoa, assis ici en était un. Nous n’avions pas pour objectif ce que vous faites. C’est pour tout ça que je procède par alliances parce que le FPI tout seul n’est rien. Je le répète les DDC doivent aller au delà du FPI dans le cadre de la campagne. Tout ce qui regarde le FPI peut être confié aux Fédéraux qui ensemble avec les DDC, doivent faire le travail sur le terrain. Ne pensez pas que c’est à moi que vous faites du mal. C’est bien à vous-mêmes que vous le faites, parce que c’est vous qui allez perdre vos postes». Ces mots très lourds de sens et de conséquences, n’ont pas échappé à la presse locale qui les rappelle à chaque occasion.

C’est pourquoi dans son équipe de campagne, il a fait la part belle aux militants radiés du Parti de l’autre candidat Henri Konan Bédié (le PDCI RDA). Ainsi, le ministre Gnamien Yao radié par le PDCI, pour indiscipline a été coopté par le FPI afin de mobiliser les militants de l’étranger. La ministre Bro Grébé également militant rejeté du PDCI, patronne des femmes patriotes a été désignée pour rallier les femmes à la cause du candidat Laurent. D’autres cadres tels que Maurice Séry Gnoléba membre du comité des sages du PDCI et Laurent Dona Fologo ont été recrutés par le chef de l’Etat et font leur rentrée dans l’équipe stratégique de campagne, le haut conseil étant dirigé par Laurent Gbagbo lui-même.

 

«Des tonneaux vides» selon l’opposition, c’est-à-dire des personnalités qui ne représentent qu’eux-mêmes et donc, sans danger pour leur parti d’origine. En plus de ceux-ci, Gbagbo s’est aussi fait entouré de neuf autres partis politiques, regroupés sous le Label de la Majorité Présidentielle (LMP) qui n’ont pas certes, la taille du FPI, mais desquels partis, il attend occuper largement le terrain. Il s’agit de : RPPP, UDCY, AIRD, URD, MNC, PURCI, UNG, USD et du PRCI.

Cependant, on y retrouve Charles Blé Goudé, Président des jeunes Patriotes, nommé à la tête de la direction chargée de la jeunesse. Les ténors du FPI ont été relégués pour la plupart au second rang. Le président de la jeunesse du FPI, Konaté Navigué, noyé par Charles Blé Goudé, a été recommandé pour seconder celui-ci. La première responsable des femmes du parti, Odette Lorougnon, assistera Bro Grébé. La porte parole de la présidence considérée comme nouveau militant du FPI par les barons du parti, devra s’occuper durant la campagne de la société civile. Laurent Gbagbo a créé un Haut conseil politique qu’il préside et qui chapeaute toute l’équipe de campagne. Il comprend entre autres Pascal Affi N’Guessan également porte-parole et responsable du comité des experts, Simone Gbagbo, Séry Gnoléba, Bernard Dadié, Edmond Bouazo, Koulibaly Mamadou, Eugène Djué, le binôme de Blé Goudé.

Après le choix de Malick Coulibaly comme DDC, le FPI en colère

Suite à la nomination d’Issa Malick Coulibaly comme DDC du candidat Laurent Gbagbo, les barons du FPI ont du mal à digérer la gifle. Le choix de celui-ci, membre du bureau politique du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, (PDCI), d’Henri Konan Bédié, par le chef de l’Etat pour conduire sa campagne est-il le bon ? C’est la question que tout le monde se pose au sein du front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo. Malgré les explications de leur leader, les militants et certains cadres n’arrivent pas à s’expliquer ce choix. La volonté d’ouverture du chef de l’Etat ne convainc pas et fait grincer les dents au sein de l’appareil du parti. La pilule est amère à avaler dans les rangs de la refondation.

Pour eux, préférer un inconnu qui n’a même pas de poids ni dans son parti d’origine, ni dans le Nord, aux compagnons de lutte de Gbagbo, est un acte de suicide politique pour le parti, fulminent des militants. Depuis la rencontre du mercredi, la grogne se fait persistante au sein du parti. L’inquiétude grandit dans les instances, mais Gbagbo est le seul maître à bord, surtout qu’il a réussi, à rallier des inconditionnels venus d’ailleurs à sa cause.

 

L’opposition se réjouit et ironise sur le fait que le chef de l’Etat se soit rendu compte que le parti compte des cadres compétents au point de confier son sort à des personnes qui ont été bannies de son rang. Le ministre Gnamien Yao qui occupe le poste important de la mobilisation de la diaspora ivoirienne a été excommunié par le PDCI. Avant le conseil de discipline qui l’a sanctionné, il avait reçu une cinglante gifle en mars dernier de la part du président de la jeunesse du parti Bertin Konan Kouadio, qui lui reprochait son ingratitude à l’égard Henri Konan Bédié.

Avec lui, il y a le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, un ancien compagnon et défenseur du président du PDCI. Aujourd’hui ardent défenseur de Laurent Gbagbo. La député PDCI de la ville de Bouaké, fief de l’ex-rébellion, l’ancienne ministre PDCI, puis UDPCI, et aujourd’hui de la mouvance présidentielle Danielle Boni Claverie, et bien d’autres cadres de l’opposition composent aujourd’hui l’ossature de l’équipe de campagne de Laurent Gbagbo. Cela ne plait évidemment pas aux cadres du FPI de jouer les seconds rôles dans ce qui devrait être leur affaire.

 

Les raisons d’une sanction

 

Les cadres et autres dignitaires du Front Populaire Ivoirien payent aujourd’hui le prix de leur trop grande confiance en eux-mêmes. Et la volonté affichée de leur leader à ouvrir son champ d’action vers d’autres horizons, n’est pas fait pour enrager les choses. Ainsi, les ministres Bohoun Bouabré, Désiré Tagro, HubertOulaye, Léon Monnet,Amani N’Guessan,Alphonse Douaty et Danon Djédjé, tous compagnons de première heure de Gbagbo, ont été simplement ignorés. Selon un proche du camp présidentiel, la raison fondamentale qui a poussé le capitaine à mettre de l’ordre dans le bateau est que des hostilités opposant certains barons de la refondation commençaient à exaspérer ce dernier.

Aussi, il y a eu le fait que des personnalités de premier plan du FPI, comme les ministres Désiré Tagro et Bohoun Bouabré, s’empoignaient à tour de bras à Issia, tandis que Miaka Oréto et Gogui Théophile s’illustraient négativement, dans un duel fratricide à Soubré. Il faut ajouter à cela, la gangrène de l’affairisme, et la très mauvaise réputation de la corruption inouïe des cadres du FPI, surtout dans la nébuleuse affaire «café cacao», qui traîne encore à la justice et qui a fini par convaincre Laurent Gbagbo du grand risque qu’il prendrait à envoyer ces mêmes personnalités devant la population pour battre campagne.

«Si j’envoie ces gens comme ça devant les populations, c’est que je ne veux pas me faire réélire», avait-il martelé lors des scandales en cascade qui ont secoués la refondation. Il s’agit entre autres des scandales des déchets toxiques, de l’assignation de certains dignitaires du régime en justice lors du scandale café cacao. Humiliés et complètement dépassés par les événements, ces barons ont-ils la latitude de réagir aux uppercuts du candidat Laurent Gbagbo et entraver sa campagne dans leurs localités d’origine ? Très sûr de ses soutiens au sein des neuf partis de la mouvance présidentielle et de quelques inconditionnels en qui il maintient sa confiance, le Woody de Mama (Gbagbo) ne s’en souci guère.

 

De Gildas, correspondant du Républicain à Abidjan.

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