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 Le Matin - "Comme ce processus a échoué, j'ai écrit au président de l'Union africaine et au médiateur de l'UA pour leur demander de convoquer d'urgence une réunion du Conseil de sécurité et de paix (…) afin que je fasse des propositions pour un autre processus. REUNION DE NEW YORK : Double défaite de Chirac contre Gbagbo 

Chaque fois que nous avons avancé, c'est parce que les Africains eux-mêmes se sont occupés de l'Afrique." Extraits du discours de rupture du Président Gbagbo, prononcé jeudi 15 septembre dernier, à quelques jours de la réunion sur la crise ivoirienne à New York. La moue de méprise affichée par le bloc rebelle, en guise de réaction à cette sortie fait, depuis avant-hier, place à un retour à la réalité.

La rencontre convoquée à grand renfort de publicité, et présentée comme la ''mise à mort'' politique du chef de l'Etat a conforté la proposition présidentielle. C'est aux Africains qu'il revient d'ébaucher d'autres pistes de sortie de crise. Au grand dam du RHDP et son parrain Chirac dont l'assaut a accouché d'une souris. Ainsi mercredi, Bédié, Ouattara, Soro et la délégation française ont affiché grise mine. Comme les autres complots moult fois revus et corrigés depuis Marcoussis et Kléber, celui de New York n'a pas connu meilleur sort. Ils vont encore user leurs freins pour quelques semaines. La rencontre de tous les espoirs s'étant avérée une tempête dans un verre d'eau. Pas de communiqué, ni de décision sur la mise en berne de la loi fondamentale ivoirienne.

Le grand rêve de l'opposition politique et armée s'est estompé, le temps d'une parade au siège de l'ONU. " Ce n'est pas une réunion de décisions. Les décisions seront prises par la CEDEAO et l'UA et en dernier ressort par le Conseil de sécurité ", a clarifié, sans doute à contre cœur, le Français Jean-Marie Guéhenno, le chef des opérations de maintien de la paix de l'organisation internationale. Certes il est illusoire de croire que l'Elysée a dit adieu à son objectif final : renverser constitutionnellement Gbagbo. Guéhenno l'a d'ailleurs signifié, indiquant que " beaucoup penchent pour une clarification des aménagements institutionnels. La méthode suivie jusque-là a rencontré ses limites, il faut donc maintenant faire preuve d'imagination et de courage.

" Le bloc rebelle va encore s'accrocher à cet espoir entretenu par le fonctionnaire onusien, qui estime en outre que "c'est toute la structure politique, tout le contexte qui doit être examiné et éventuellement adapté dans la période de transition." De quoi faire patienter la rébellion et ses alliés qui ne perdent rien à attendre. De fait, l'échec de l'engagement diplomatique des services de l'Elysée ces derniers jours ne présage rien de bon pour Paris et ses filleuls.

Mbeki freine l'élan de la France et le RHDP
C'est de très fraîche mémoire, la France n'a pu obtenir des sanctions contre Affi N'guessan et Mamadou Koulibaly dont les têtes ont été mises à prix, pour intimider les résistants ivoiriens. Chinois et Russes ont retardé cette autre manigance. C'était lundi, avant "la réunion informelle" selon le bon mot de Gbagbo.

L'affaiblissement du président ivoirien qui se profilait à l'horizon, selon le plan préétabli par la diplomatie française a connu un sort similaire. Cette fois, c'est le médiateur de l'Union africaine qui monte au créneau. "En l'absence du Président ivoirien, les participants ne doivent pas prendre de décisions (qui) risquent de créer une situation de crise ", a mis en garde le numéro 1 sud-africain. Conséquence, Paris freine des quatre fers. Leçons de ces deux revers subis par Chirac et la nébuleuse françafricaine en trois jours. Malgré les énormes efforts déployés, la France n'a pu isoler le patron de l'exécutif ivoirien au plan international. De là à parier que les schémas annoncés pour venir à bout de Gbagbo ont peu de chance de prospérer, il n'y a qu'un pas que les partisans du chef de l'Etat affranchissent allégrement. Mbeki que la coalition politico-rebelle a trop tôt enterré est revenu tel qu'en lui-même. Il s'est encore dressé sur le chemin de Chirac et bras séculiers africains, militants d'une Afrique vassalisée. On peut donc le clamer, Laurent Gbagbo demeure en pôle position. En attendant que ceux qui lancent une OPA sur la Côte d'Ivoire reprennent du service.

La CEDEAO en pompier

C'est que Paris et ses obligés crient vengeance. C'est là, tout le sens à donner au repositionnement de la CEDEAO dans le processus de sortie de crise, après lui avoir retiré le dossier à Lomé, en vue de la messe basse de Linans-Marcoussis. Selon bien d'observateurs, l'organisation sous-régionale se présente comme une tribune viable pour Chirac. Il y compte encore des affidés, capables, espère-t-il, d'édicter un texte qui reprendrait les grands traits des litanies du GTI. Tanja, Compaoré, Obasanjo et bien d'autres chefs d'Etat ouest-africains appelés en pompiers, devraient être les avocats de la France et la rébellion, avant que l'Union africaine n'entre en scène. Mais ici, les manœuvres de Chirac sont plutôt réduites. C'est un champ miné pour la Françafrique, mafia ouvertement combattue par les Présidents Kadhaffi, Dos Santos, Mbeki, et même le président de la Commission de l'UA Konaré, qui n'ont de cesse de dénoncer les velléités colonialistes de Paris.

Pour l'heure, l'autre ''perdant'' de New York reste le Premier ministre. Konan Banny, qui entretient le flou sur son tandem avec Gbagbo, s'est présenté à la réunion récusée par le chef de l'Etat. Mieux, il a effectué le voyage Paris New York sur le même vol que Chirac. Certainement pour ébaucher les futurs pouvoirs extraordinaires qui devaient échoir au gouverneur de la BCEAO. Au bout, c'est un autre flop ! Banny ne revient pas avec les prérogatives de nomination aux postes de l'armée. Et au sein de la galaxie patriotique, l'on s'explique le départ de Banny, par sa volonté de faire allégeance à ses commanditaires. Ceux-ci, ces derniers temps, ont pris ombrage de ses prises de position, notamment sur le guide pratique des audiences foraines. Il fallait donc faire amende honorable, et en tirer des ''pouvoirs exécutifs'' forts.

En tout, la réunion internationale convoquée en réalité par l'Elysée, a un arrière-goût des plus amers. Place est donc faite à des nouvelles mesures. Parmi elles, le maintien au forceps de la force Licorne et des casques bleus. Les soldats français, c'est connu, sont sur la sellette depuis l'adresse musclée de Gbagbo, recadrée par son entretien avec le journal ''Le Monde''.

Sur le sujet, Paris s'échine à maintenir ses militaires sur le territoire ivoirien. Pour justifier cette présence, le ministre français des Affaires étrangères entretient une psychose. La révocation des soldats français et onusiens, selon Douste-Blazy, présent au conclave, "serait un sujet terrible pour les populations locales." Gbagbo lui, se dit agacé par ces troupes militaires. " S'ils partent, il n' y aura rien. S'ils veulent partir, qu'ils partent ", a-t-il vertement déclaré dans ''Le Monde''. Ceci dit, pour certains analystes, Chirac craint que le retrait de ses soldats consacre la fin de la rébellion. La Licorne et les militaires de l'ONUCI étant les seuls obstacles à la réunification du pays. L'Elysée n'entend pas se faire hara kiri, en se privant de son moyen de chantage sur le président ivoirien, dont l'absence "regrettée" à New York va encore faire jaser. Et pourtant, comme le relevait ''Frat mat'' dans sa parution d'hier, des exemples à travers le temps montrent que des Etats et des leurs chefs ont maintes fois boudé des rencontres onusiennes. Et ce, depuis la naissance de la SDN, l'ancêtre de l'ONU.

Source : Le Matin d'Abidjan
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