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Index de l'article

INTERVIEW DE CHARLES BLE GOUDE SUITE DE SON VOYAGE EN AFRIQUE DU SUD
Vous rentrez d’une mission en Afrique du Sud. On se demande ce que vous êtes allé chercher là-bas. Quelles sont les retombées, qui avez vous vues, et qu’est-ce que vous-êtes allé dire aux Sud-africains?


Je voudrais d’abord dire que j’ai été invité par la young commission, qui est un ensemble de mouvements de jeunesse dont celle de l’ANC. Pour participer à la cérémonie de commémoration de la journée de la jeunesse relative aux évènements de Soweto qui ont eu lieu le 16 juin 1976, où un jeune homme nommé Peterson a été tué. Donc chaque année la jeunesse sud-africaine célèbre cet événement. Cette année, la manifestation a eu lieu Mkumavanga. Je me suis cru au stade Champroux de Marcory. En dehors de cela, j’ai rencontré des leaders de jeunesse. Je voulais m’inspirer de leur longue expérience de lutte. Et j’en reviens satisfait. J’ai fait des conférences de presse, j’ai été l’invité de SBC qui est la télévision sud-africaine, j’ai été l’invité de AFRISAT, qui est une télévision nationale, avec laquelle nous avons fait des interviews en anglais, en français. Bref, mon départ en Afrique du sud a été un voyage riche en expérience, riche en contact, c’est ce que j’ai obtenu dans un premier temps. Je vais y repartir avec tous les membres de l’Alliance de la jeunesse du sursaut national, avant les assises de la jeunesse patriotique pour une onction, et nous inspirer de la longue expérience de lutte de la jeunesse sud-africaine.


Ce déplacement entre-t-il dans le cadre de votre lutte contre le néo-colonialisme en Afrique?


Bien sûr, vous savez que les Sud-africains dans leur grande majorité ont été opposés aux Blancs en Afrique du sud. Ils ont vécu une longue période de récrimination, jusqu’à ce qu’ils aient raison, en passant par l’emprisonnement, les brimades, les tueries. Pour enfin prendre leur pays en main. Je pense que nous sommes où l’Afrique du sud était il y a quelques années.


La Côte d’Ivoire?


Bien sûr…


Faut pas exagérer?


Non, ce n’est pas exagéré. La France considère la Côte d’Ivoire aujourd’hui comme un département de la France. Et notre Chef d’Etat un préfet local qui puisse représenter les intérêts de la France. Ce que nous refusons. Alors, il faut des satellites. En Afrique du sud, les satellites s’étaient Butelizi et deux autres mouvements pacifistes qu’on utilisait pour tuer la lutte de l’ANC et des leaders sud-africains. C’est exactement la même chose qui se passe ici. Alors, nous autres jeunes leaders qui avons encore confiance et foi en l’avenir de l’Afrique et de l’africanisme, cherchons un point d’appui à partir duquel nous allons contaminer les autres jeunesses africaines. Vu les dictatures qui règnent en Afrique de l’ouest, il est un peu difficile de mobiliser les jeunesses. Quand nous prenons les jeunesses sud-africaine, angolaise, zimbabwéenne, plus la jeunesse ivoirienne, nous devons former un noyau à partir des pays que je viens de citer. Pour influencer les autres jeunesses africaines, pour que la lutte puisse avancer. Sachez que les sociétés se changent par génération. C’est pourquoi je repars en Afrique du sud avec mes amis de l’alliance pour des séances de travail et des visites pour nous inspirer de la lutte qu’il y a eu là-bas.


Votre discours n’est-il pas contradictoire?

 En Côte d’Ivoire, vous avez un discours que d’aucuns qualifient d’ultra nationaliste. Par ailleurs vous prônez le panafricanisme, le rassemblement de la jeunesse africaine. N’est-ce pas contradictoire?

Je n’ai jamais tenu un discours ultra national. Mieux, c’est l’image que la presse française veut qu’on retienne de Blé Goudé. Il y a l’image vraie et le discours vrai de Blé Goudé, en rapport avec les actes qu’il pose. Je l’ai dit, tous les étrangers sont les bienvenus chez nous, tous les jeunes africains sont les bienvenus chez nous. Mais, l’Union Européenne existe, cela n’efface pas pour autant la nationalité française, la nationalité belge ou allemande. Même s’il n’existe plus de frontières entre ces pays, cela ne veut pas dire que chacun d’eux ne protège pas ses intérêts vis-à-vis de l’autre. Donc mon discours est cohérent. Je veux une Afrique forte qui peut être acceptée dans le concert des nations.


Une Afrique sans les colonisateurs?


Bien sûr


Est-ce possible?


C’est possible, il faut le vouloir. Aujourd’hui, l’Afrique est comme la concurrente de l’Europe. C’est dans cette concurrence que certains pays européens, tels que la France, se rabattent et s’appuient sur l’Afrique, pour l’exploiter et avoir une pôle position à l’ONU et ailleurs. Alors pour moi, l’Afrique doit elle-même réaliser à partir des mentalités de ceux qui la dirigent qu’elle est capable de se faire sans l’Europe. Parce que c’est la main qui donne, qui ordonne.
Justement la crise ivoirienne a montré que les leaders africains ne sont pas prêts à s’assumer. Puisqu’il y a eu un défaut de solidarité avec le Chef de l’Etat ivoirien.

Effectivement, c’est parce que les leaders actuels ont un complexe vis-à-vis de l’Europe. Ils sont convaincus que leur pouvoir dépend des leaders européens. Parce qu’ils sont pour la plupart des dictateurs, en déphasage total avec leur peuple. Ils ne tiennent leur pouvoir que des différents présidents européens. Mais principalement de la France, parlant de l’Afrique francophone. Alors, il leur faut faire allégeance au président français, en vue de conserver leur pouvoir. Ce qui est différent de la Côte d’Ivoire, où le président français n’aime pas trop le Chef de l’Etat actuel, qui lui tient toute la légitimité de son pouvoir du peuple qui l’a élu. Les sociétés se changeant par générations, il est bon pour nous dès maintenant, de conscientiser notre jeunesse, qui peut accepter le rôle qu’elle doit jouer, afin que dans les années à venir, on puisse tuer en nous ce complexe, pour nous libérer totalement du joug colonial.


Une lutte de longue halène?


Bien sûr, la France ne s’est pas développée en 20 ans, ou en 30 ans. La France a des siècles de développement. L’Allemagne a été divisée pendant 45 ans, mais elle se trouve être aujourd’hui le poumon de l’économie de l’Union Européenne.
L’Afrique n’a pas le temps d’attendre.

Mais pourquoi l’Afrique ne peut-elle pas attendre. Ce sont des étapes, c’est un chemin qui est long, sur lequel il y a des embûches.


C’est peut-être cet exemple que l’Afrique n’a pas envie de suivre?


Quand on veut aller vite, il faut s’organiser, il faut une élite, il faut de l’expertise. Nous pensons que notre jeunesse à un rôle à jouer dans ce combat. Et pour le faire, on peut être en partenariat avec certains pays qui ont de l’expérience. C’est pour cela je dis que je repars en Afrique du sud pour m’imprégner de leurs expériences, et celles de l’Angola et d’autres pays de la région, afin que la jeunesse ivoirienne puisse améliorer ce qu’elle a déjà fait. Parce que la jeunesse ivoirienne aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, est une jeunesse consciente, qui peut traîner les autres pays africains.


Il n’y a pas un seul jeune, seule jeunesse aujourd’hui en Côte d’Ivoire.

Dans aucun pays on ne rencontre une seule jeunesse.


De quelle jeunesse parlez-vous alors?


Je parle de celle avec qui je travaille. Cette jeunesse qui a arrêté la rébellion dans son évolution. Je parle de cette jeunesse qui a accepté de combattre les armées à travers les moyens démocratiques. Cette jeunesse qui ne réclame pas que l’armée française reste en Côte d’Ivoire. Ce qui est une honte pour ceux qui réclament le contraire.


Pour vous leaders de jeunesse qui êtes la relève politique, pensez-vous que l’Afrique a besoin de s’opposer à ses anciens colonisateurs pour se réaliser?


L’Afrique a besoin de s’organiser, de se structurer, de se réaliser. Mais l’Afrique ne s’oppose pas au colon. C’est le colon qui n’accepte pas l’organisation de l’Afrique. C’est le colon qui crée cette pseudo-opposition. La Côte d’Ivoire ne s’oppose pas à la France, mais elle veut se réaliser. La Côte d’Ivoire veut s’ouvrir au reste du monde, mais la France veut la conserver comme une chasse gardée. Voilà d’où vient l’opposition.


Vous êtes présenté en hexagone comme un francophobe?


Non, je ne suis ni francophobe, ni anglophobe. Il faut éviter de confondre les pratiques de la droite française que nous combattons avec toute la classe politique française que nous combattons. Nous n’avons absolument rien contre la France, elle-même. Mais nous voulons simplement que ce soit la France, l’Angleterre ou les Etats-Unis qu’on laisse la Côte d’Ivoire se réaliser, qu’on laisse l’Afrique se réaliser. Chacun de ces pays a eu son chemin, son histoire.