Offcanvas Section

You can publish whatever you want in the Offcanvas Section. It can be any module or particle.

By default, the available module positions are offcanvas-a and offcanvas-b but you can add as many module positions as you want from the Layout Manager.

You can also add the hidden-phone module class suffix to your modules so they do not appear in the Offcanvas Section when the site is loaded on a mobile device.

L’armée burkinabè a annoncé jeudi la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée, l’instauration d’un couvre-feu et la mise en place d’un organe de transition, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une journée d’émeute contre le président Blaise Compaoré.

Add a comment

Yahya Jammeh president de la Gambie
Add a comment

Dioncounda Traoré, investi jeudi président intérimaire du Mali, s'est déclaré déterminé à prendre des mesures sévères contre les rebelles touareg et les groupes islamistes armés actifs dans le nord du pays, rapportent jeudi les médias européens.

J'ai conscience d'être président d'un pays en guerre", a déclaré M.Traoré dans un discours prononcé à l'occasion de son investiture au Centre international de conférence de Bamako.

"Nous préférons la paix, mais si la guerre est la seule issue, nous la ferons avec notre armée. Nous serons tous derrière elle", a-t-il assuré.

Add a comment

Le Mali refuse toute présence militaire étrangère dans son pays, même pour lutter contre le terrorisme, a déclaré le président malien, Amadou Toumani Touré, à la télévision algérienne. Le chef de l'Etat malien a quitté jeudi Alger à l'issue d'une visite officielle de quatre jours en Algérie.

Add a comment

La réélection ce dimanche 9 octobre du sortant Paul Biya est acquise. En revanche, la mue démocratique du pays des « Lions indomptables » se fait attendre.

L'immobilisme qui tétanise le Cameroun depuis des lustres a toujours été navrant. Il est devenu, en ces temps de bourrasques démocratiques, anachronique. Pas une once de suspense: le président sortant Paul Biya, 78 ans dont 29 aux commandes de ce colosse assoupi et languissant d'Afrique centrale, sera réélu demain dimanche à la faveur d'un scrutin rituel à un seul tour -on n'est jamais trop prudent. Au terme d'une campagne mollassonne, sept millions d'électeurs sont appelés mezza voce à départager 23 candidats. Ou plus exactement à établir le palmarès des faire-valoir du vainqueur.

Simulacre pour un sacre

Le mutique successeur d'Ahmadou Ahidjo, dont il fut le Premier ministre de 1975 à 1982, a su, au fil des décennies, ériger l'inertie et l'apathie en mode de gouvernement. Il administre en intraveineuse à son pays un puissant sédatif, cocktail de clientélisme, de corruption et de répression, relevé d'une pincée d'ethno-régionalisme et d'une bonne dose de mensonge. Pour preuve: l'omerta qui pèse sur la piteuse élimination du Onze national de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations de football. Les autorités, la "Fédé" et les médias officiels feignent de croire qu'un "repêchage" miraculeux peut encore sauver du naufrage les "Lions indomptables", mathématiquement hors course... Dérisoire, mais symptomatique.

"Une nouvelle mascarade électorale se prépare", note dans un implacable mémo l'association Survie. De fait, Biya ressemble à s'y méprendre au conservateur en chef d'un musée sub-saharien du dévoiement électoral. Un parti-Etat tout puissant -le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC)- qui confisque tous les leviers du pouvoir, une opposition fragmentée, des concurrents cantonnés dans un rôle de figurants, un recours récurent à la fraude. Rien ne manque à la panoplie. Pas même le bricolage constitutionnel qui, en 2008, a permis au "sphinx d'Etoudi" de briguer un troisième mandat; ni l'opération "Epervier", censée étouffer dans ses serres les corrompus, mais qui a pour vocation essentielle de neutraliser les rivaux réels ou supposés. D'ailleurs, s'il a cédé à d'autres la lanterne rouge, le Cameroun figure toujours dans le peloton de queue du classement de Transparency International. Bref, "l'homme-lion" -trouvaille de communicants français en mal d'inspiration- a verrouillé la machine institutionnelle et jeté la clé dans le marigot aux illusions.

Un président intermittent

Un despote à la présence étouffante ? Certes pas. "L'omni-absent" -surnom moins flagorneur- peut passer six mois l'an en Europe. Notamment à Genève, dans sa suite de l'hôtel Intercontinental, ou sur la côte Atlantique, paradis des amateurs de thalasso. En 2009, lui et sa cour pléthorique ont ainsi, au terme d'un séjour de trois semaines, laissé 900000 euros au caissier d'un palace de La Baule. Il y a plus insolite encore: selon des confrères camerounais, voilà vingt ans que le président-chef-de-l'Etat n'a pas mis les pieds à Douala (sud), capitale économique réputée frondeuse. Intermittent du spectacle, Paul Biya ne préside pas. Il règne en monarque distant, avouant benoîtement tout ignorer de certains de ses ministres, à commencer par leur nom.

Si le Sphinx d'ethnie béti, à qui l'on prête une aura énigmatique, reste coi, c'est parfois qu'il n'a rien à dire. Il lui faudrait au demeurant une éloquence étincelante pour défendre son piètre bilan. En dépit d'un pactole pétrolier qui d'ailleurs s'étiole -la production a régressé de moitié en un quart-de-siècle-, le pays, doté d'un réseau routier médiocre, végète au 131e rang de l'indice de développement humain des Nations unies. Il y a pire : selon l'étude menée voilà deux ans par deux chercheurs d'Oxford, plus de la moitié des revenus de l'or noir sont portés disparus. Entre 2000 et 2006, cette étrange évaporation aurait coûté au budget de l'Etat plus de deux milliards d'euros.

Un Camerounais sur quatre sous le seuil de pauvreté

Si la croissance s'avère poussive -3,2% en 2010, soit le taux le plus faible de la sous-région-, il est au moins un chiffre qui progresse : 900000 démunis de plus entre 2001 et 2007. Quant au salaire minimum, il est le plus modique d'Afrique centrale. Un Camerounais sur quatre vivote sous le seuil de pauvreté, fixé à un peu plus d'un euro par jour. Et un sur trois n'a accès ni à l'eau potable, ni à l'électricité. L'autosuffisance agricole n'est plus qu'un lointain souvenir. Yaoundé importe désormais maintes denrées alimentaires, sans pour autant conjurer les risques de pénurie.

Brutalement réprimées, les émeutes urbaines de février 2008 -40 tués selon les autorités, 139 si l'on en croit la société civile locale- doivent au moins autant à la faim et à une sourde révolte sociale qu'à la colère suscitée par l'imposition, évoquée plus haut, d'une constitution taillée sur mesure. Le spectre de la violence flotte d'ailleurs sur cette vaste nation aux vingt millions d'âme. D'autant que l'après-Biya demeure indéchiffrable. Pas de rejeton intronisé, point de dauphin connu. Gare au vertige... Un rapport récent de l'International Crisis Group, ONG connue pour la pertinence de ses analyses, juge crédible le scénario d'une dérive conflictuelle de cette mosaïque travaillée par les crispations identitaires et linguistiques.

Complice, la France ménage un allié si loyal. En vertu, là comme ailleurs, d'une sacro-sainte et illusoire "stabilité". Mais aussi au nom des intérêts économiques de la centaine de filiales d'entreprises françaises établies sur le sol camerounais et des 200 entreprises détenues par des opérateurs bleu-blanc-rouge. Une anecdote parmi cent, relevée par Survie: le patron de la société de chemin de fer Camrail, qui a pour actionnaire majoritaire Bolloré, n'est autre qu'un député RDPC, ancien ministre de Biya. Et tant pis si le pays, lui, reste à quai.

Vincent Hugeux

N.B. : Deux ouvrages récents éclairent l'histoire tourmentée et le paysage politique du Cameroun. Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, de Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa. (La Découverte 2010). Et Au Cameroun de Paul Biya, par Fanny Pigeaud (Karthala 2011).

Add a comment