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Ce dimanche 24 juillet, à la place du Trocadéro à Paris, le Kodjo rouge était bien en action pour la malédiction effective de tous les rebelles criminels et leurs commanditaires, qui ont semé la désolation dans de nombreuses familles en Côte-d’Ivoire. Cette manifestation des ivoiriennes patriotes a été effective suite à l’appel de Mme Topo Léontine, Présidente de l’Association des Femmes Patriotes de France. Elles sont venues nombreuses exprimer leur indignation par l’exhibition de leurs kodjos rouges, nom que portait aussi l’opération qui a essentiellement marqué cette manifestation. Le kodjo a sa source dans la pure tradition africaine. Il est un morceau de pagne de couleur principalement rouge servant de cache-sexe à la femme, avant que la modernité occidentale, avec son slip, n’entre dans les mœurs de la femme africaine. Le string occidental n’est rien d’autre que la copie non conforme de cette tradition vestimentaire de la femme africaine. En la matière l’occident a singé l’Afrique.

Comme cache-sexe, le kodjo entre dans la symbolique de la pudeur féminine mais n’est pas que cette symbolique. Il symbolise aussi le pouvoir de maudire de la femme, celle qui donne vie, et dont la parole est sacrée, quand elle l’exhibe ou l’ôte pour proférer des malédictions. Les femmes patriotes ivoiriennes, pour la plupart aux visages badigeonnés de kaolin ont brandi leur kodjo rouge, non pas pour satisfaire la curiosité de quelques regards pervers déambulant en ce lieu. Le but était de proférer des paroles de malédiction contre tous les ennemis de la Côte-d’ivoire. Et cela a été fait avec beaucoup de «bruit». Toutes ces hordes de criminels, d’assassins, de violeurs, qui essaiment sur le territoire ivoiriens depuis le 19 septembre 2002 jusqu’à ce jour, ont été les cibles de ces malédictions proférées. Ni Alassane Ouattara ni Nicolas Sarkozy, indexés comme responsables des malheurs des ivoiriens, n’ont échappé à ces paroles de malédiction.

Par l’opération “kodjo rouge”, les femmes patriotes ivoiriennes, toujours mobilisées et déterminées, ont manifesté leur profonde indignation et leur révolte contre la situation tragique que vit leur pays. Des femmes continuent d’être violées lors des assauts libidinaux d’énergumènes et forcenés aux appétits sexuels effrénés. Leurs enfants et leurs maris continuent d’être massacrés. Des personnes continuent d’être victimes de graves violations de droits de l’homme, sans que justice soit faite. La souveraineté et la démocratiie sont foulés aux pieds. Face à cette situation, ces ivoiriennes ont décidé d’user du rituel traditionnel de malédiction pour que soit effective la justice émanant des paroles sacrées de celles qui donnent vie à l’humanité. Si aucune malédiction n’atteint le juste, il est certain que les injustes ciblés par ce rituel ont eu leur sort scellé depuis la place du Trocadéro à Paris. Cette manifestation, première du genre, a été une réussite grâce à la mobilisation et à la détermination constantes des femmes patriotes. Elle l’a été aussi par la remarquable contribution organisationnelle à leurs côtés de Jonas Zadi, membre du Bureau politique du COPACI. Avant de mettre fin à la manifestation, Mme Topo Léontine, n’a pas manqué d’annoncer que l’opération «kodjo rouge»sera réitérée à l’occasion de la prochaine manifestation de tous les patriotes ivoiriens prévue pour le 7 Août à Paris, jour anniversaire de la pseudo-indépendance de la Côte-d’Ivoire.

 

source : http://actualite.ivorian.net/?p=471

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Plus de 2 h d'images sur la grande manifestation à Paris, place de la Bastille, ce Samedi 2 juillet pour réclamer la libération du Président Laurent Gbagbo et ses proches.

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La situation de guerre que la France impose à la Côte d’Ivoire sans une déclaration préalable de guerre a déstabilisé la société ivoirienne en ouvrant une plaie béante et en engendrant des problèmes politiques nouveaux.


C’est le cas de  l’assassinat, de l’arrestation et la détention arbitraires d’hommes politiques, d’enseignants, de Hauts cadres de l’Administration, de syndicalistes, de journalistes, d’étudiants, voire de simples anonymes pour délit d’opinions. Nombreux sont nos compatriotes qui sont soit assassinés soit continuent de subir des  exactions sur la base de leur appartenance ethnique ou partisane. Tout ceci est de nature à mettre à mal l’unité nationale et a fini par nous convaincre de la volonté de la France de remettre en cause les acquis de notre lutte commune de plusieurs décennies pour l’instauration de la démocratie et des libertés individuelles au service de la Souveraineté de la Côte d Ivoire. Cette lutte a valu au président Laurent GBAGBO lui-même, à sa famille et à ses compagnons plusieurs arrestations et humiliations de la part de ses adversaires politiques.


C’est pourquoi, face à des problèmes politiques d’une telle importance, la polémique de l’entrée ou non du Front Populaire Ivoirien (FPI) dans un Gouvernement paraît inappropriée et indécente au regard de l’ampleur des dégâts causés par la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire. Le Président Laurent GBAGBO s’étonne que cette question fasse l’objet de tant d’attentions et de passions alors que les problèmes politiques relevés et soulignés sont encore pendants et ne font même pas l’objet d’intérêt pour connaître un début de solution.
A ce propos, le Président  Laurent GBAGBO  rappelle, que le  Président  de son Parti, M. Pascal AFFI N’Guessan a été arrêté, maltraité et déporté au Nord de la Côte d’Ivoire pour avoir fait publier un simple communiqué donnant la position du FPI sur l’évolution de la situation politique nationale.
Bien avant, le Président Laurent GBAGBO, a été lui-même arrêté en même temps que les deux premiers Vices Présidents du FPI, M. SANGARE Aboudramane et Mme Simone EHIVET GBAGBO respectivement Inspecteur d’Etat et Député à l’Assemblée Nationale et Présidente du groupe parlementaire FPI avant d’être tous déportés et mis en résidence surveillée au Nord au mépris des règles élémentaires des Droits de l’Homme.
En outre, le Premier Ministre, le Professeur Aké G.M.N’GBO et les membres de son Gouvernement sont soit détenus, soit en exil quand ils ne vivent pas dans la clandestinité.


Le Président Laurent GBAGBO fait remarquer que conformément aux lois ivoiriennes, il a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et que s’il se trouve en résidence surveillée à KORHOGO, c’est bien parce qu’il a perdu la guerre absurde que le Président Français a décidé de lui faire suite à un banal contentieux électoral pour lequel les institutions ivoiriennes ont une compétence exclusive, comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde. C’est pourquoi le Président se félicite de la décision sage que le comité central du FPI a prise lors de sa dernière réunion.
cotedivoire
Par ailleurs, il tient à relever que pendant toute la durée de la crise, aucune institution de l’Etat, aucune unité militaire n’a rejoint le  camp de l’ennemi. Toutes les Institutions de la République lui sont restées loyales. Le peuple est reste soudé derrière les institutions qu’il incarne. Les composantes essentielles de notre pays ne pouvaient pas toutes se tromper en même temps.
Le Président Laurent GBAGBO continue de se poser la question suivante : « Pourquoi a-t-on préféré la guerre qui a entrainé  une si grande désolation à une simple opération de recomptage de voix déjà connue sous d’autres cieux » ?
Il pense que la guerre faite par le Président SARKOZY à son pays a ouvert une plaie douloureuse pour son peuple qui ne peut se cicatriser par la seule entrée du FPI au gouvernement.


L’intervention massive de l’armée française dans notre pays qui rappelle les premières heures de la colonisation soulève des problèmes politiques de fond qui nécessitent un débat franc et constructif avec la France.
Le Président tient à rappeler, si besoin en était encore, que son engagement politique se fonde sur la promotion de la démocratie et de la dignité africaine, le tout dans le respect de nos lois. Or, les derniers évènements sont une négation de toutes ces  valeurs qui ont toujours guidé son action politique depuis plus de 40 ans.


Le Président tient à informer ses compatriotes qu’il n’entend pas renoncer à l’idéal de son combat politique. Toutefois, il reste ouvert à toute démarche pour une vraie réconciliation des Ivoiriens entre eux d’abord, avec la France ensuite, qui ne pourra se construire qu’autour de la vérité sur l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire, au terme d’un vrai débat sérieux et responsable.


Le Président continue de prier pour tous ceux qui ont souffert et continuent de souffrir de cette terrible tragédie. Il s’incline devant la mémoire des morts de cette guerre et apporte toute sa compassion à leurs familles. Il souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés. Il exprime son soutien à toutes les victimes des pillages et autres actes de vandalisme.
Il invite les Ivoiriens à continuer de croire en leur pays, à persévérer dans l’espoir d’une Côte d’Ivoire souveraine, démocratique et prospère.


Que Dieu bénisse la Côte d Ivoire
Fait à Abidjan le 30 mai 2011
Pour le Porte parole du Président GBAGBO
PO. Bernard HOUDIN

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Luanda - Le gouvernement angolais soutient et encourage le dialogue et les négociations pour mettre fin à la crise en Côte d'Ivoire, estimant qu'en faisant preuve de volonté politique, du réalisme et de sagesse, il est possible de trouver une solution qui privilégie les intérêts légitimes du peuple de ce pays frère, a déclaré le président José Eduardo dos Santos.

Le chef de l'Etat a tenu ces propos à la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An du corps diplomatique accrédité en Angola, qui a eu lieu au salon noble du Palais présidentiel à Luanda.

"Nous sommes donc d'avis que toute intervention militaire dans le cas particulier de la Côte d'Ivoire  aurait un effet néfaste, avec de graves conséquences au-delà de ses frontières", a déclaré le président Dos Santos.

Le président angolais s'est dit également inquiet quand on propose des solutions militaires pour résoudre les crises comme celle de la Côte d'Ivoire, en ignorant les règles du droit national et international, et parfois, la propre évidence de faits".

Selon José Eduardo dos Santos, les faits prouvent concrètement que le président de la Commission électorale avait publié les résultats du second tour de l'élection présidentielle, quand il n'avait plus compétence pour le faire, puisque le délai fixé par la loi était déjà dépassé et tout revenait à la compétence du Conseil Constitutionnel.

Cela étant, le représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire, a-t-il dit, dans une attitude de précipitation, a certifié et annoncé les résultats, alors que la résolution de l'ONU souligne que la certification doit se baser sur les résultats des élections validés par le Conseil Constitutionnel, qui ne s'était pas encore prononcé.

José Eduardo dos Santos a ajouté que "cette déclaration du représentant des Nations Unies a induit en erreur la communauté internationale tout entière, parce que le Conseil constitutionnel n'a pas validé les résultats provisoires publiés par le président de la Commission électorale, pour accepter les réclamations et les plaintes de graves irrégularités et fraudes qui ont mis en cause ces résultats".

Pour le chef de l'Etat, le Conseil constitutionnel est, en fait, le seul organe compétant pour valider et publier les résultats définitifs des élections et, en vertu de la loi, devrait recommander la tenue de nouvelles élections dans un délai de 45 jours, mais ne l'a pas fait et a publié les résultats qui ont donné la victoire à un autre candidat, expliquant qu'après ces faits, il est difficile pour l'Angola d'accepter l'existence d'un président élu en Côte d'Ivoire.

"Nous considérons cependant, qu'il y a un président constitutionnel, qui est l'actuel président de la République, Laurent Gbagbo, qui doit être maintenu jusqu'à la réalisation de nouvelles élections, comme l'établit la loi électorale de ce pays", a-t-il affirmé.

Le président dos Santos a indiqué que la grande difficulté maintenant est que les 45 jours ne sont pas suffisants pour créer un climat propice, et l'actuelle situation de crise complique aussi plus ce cadre. Selon lui, l'Afrique, à travers les institutions compétentes de l'Union Africaine, doit faire preuve de maturité, d'expérience et d' habileté pour résoudre les problèmes du continent, même les plus complexes et délicats, n'attendant pas de solutions adéquates imposées de l'extérieur.

 

 

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En Afrique, la semaine écoulée a été marquée par le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire et par ses suites. Nous en avons fait un dossier spécial pour vous.

Le second tour de l’élection présidentielle, précédé par des violences multiples ayant fait plusieurs morts et de nombreux blessés, s’est tenu dans une atmosphère à coupeau au couteau, le dimanche 28 novembre 2010. Les résultats étaient attendus pour la soirée du dimanche, vu qu’il n’y avait plus que deux candidats en lice : Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Mais le suspense va durer trois jours. La raison est que les deux camps ne tombaient pas d’accord sur les chiffres et il y avait des problèmes procéduriers que la CEI se devait de résoudre étant donné que dans ses attributions, il était bien précisé qu’elle devait veiller à ce que le scrutin soit transparent, juste, crédible. D’ailleurs, le camp de Laurent Gbagbo avait déposé ses recours au Conseil constitutionnel annonçant un hold-up électoral au vu des exactions multiples, des empêchements de voter, des bourrages d’urnes, particulièrement dans la partie ouest et nord du pays. Le lundi soir, Bamba Yacouba, membre du RDR, porte-parole de la CEI, va sur le plateau de la télévision pour proclamer les résultats de la diaspora, non encore consolidés et validés. Irritation pour ne pas dire plus du camp du FPI. Les choses traînent, les tensions sont extrêmes et on demande aux journalistes de quitter la CEI. Les divergences se font plus que jamais jour. Tout le mardi, on espère mais il n’y a rien jusqu’à ce qu’on annonce pour le lendemain des résultats à 11 h. Mais en ce début de soirée du mardi, le même Yacouba Bamba tente de proclamer des résultats. Des membres du FPI lui disent de ne pas le faire, les choses n’étant pas terminées mais il persiste, ce qui explique qu’il en soit physiquement empêché. Attitude dénoncée par Mr Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, qui dira qu’il «ne peut pas user ou abuser de son rôle de porte-parole pour invalider les résultats de Paris et outrepasser le protocole interne à l’institution ».

Le lendemain, toute la journée passe et il n’y a rien. Le soir, à 23 h, Youssouf Bakayoko se rend à la télévision ivoirienne pour dire qu’il faut que les Ivoiriens comprennent que tout n’est pas fini, qu’il faudra encore du temps. Il lui est signifié qu’à minuit pourtant, le délai est de rigueur. Il répond : « Il n’est pas encore minuit ». Minuit passe, la matinée du jeudi passe, et toujours rien.

A 15 h 03, le Président du Conseil constitutionnel passe sur la Radio télévision ivoirienne pour dire qu’il a dessaisi la CEI qui est forclose puisque n’ayant pu délivrer les chiffres. Il annonce qu’il prend tout le dossier en main et que, sous peu, les résultats définitifs tomberont. C’est alors qu’à 15 h 30, deux chaînes de télévision française, France 24 en particulier, annonce que Youssouf Bakayoko a déclaré en catastrophe, la victoire d’Alassane Ouattara, dans un Hôtel.

 

Le soir, le président du Conseil constitutionnel, Mr Yao Paul N’Dré, repasse à la télévision pour dire que ces résultats sont nuls et non avenus, que les seuls résultats seront ceux qu’il diffusera à la RTI. Le vendredi après-midi, le même Mr N’Dré annonce la victoire de Laurent Gbagbo qui a obtenu gain de cause au niveau de certaines de ses réclamations qui ont vu des bureaux annulés dans le nord et l’ouest notamment. Ce n’était pas une première : bien de pays l’ont fait. Ainsi, le Bénin a pu annuler plus d’un tiers des bureaux de vote à une élection présidentielle sans qu’on y ait trouvé à redire dans le monde au sujet de la monumentalité du fait.

A la suite de cette proclamation légale, les opposants et leurs amis, notamment de l’extérieur, se sont manifestés pour affirmer que jamais ils ne reconnaîtraient Mr Gbagbo. Mr Young Jin Choi, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, prend fait et cause pour la proclamation non reconnue par les autorités ivoiriennes, soit celle de Mr Bakayoko, semble-t-il, toujours enfermé à l’Hôtel, sans qu’on ne sache pourquoi. La Police ivoirienne lance un avis de recherche. Sait-on jamais ! La France, les USA, les médias opposés à Laurent Gbagbo s’activent pour dénigrer la déclaration définitive et sans appel du juge suprême. Tout le monde est appelé à la rescousse : l’Union africaine, la CEDEAO…On tente un coup à l’ONU : faire accepter Mr Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire mais au Conseil de Sécurité, la Russie notamment s’y refuse.

Et le samedi, c’est, croit-on, l’épilogue : à 14 h, Mr Laurent Gbagbo prête serment devant le Conseil constitutionnel à 13 heures devant des représentants d’organisations internationales, de Chancelleries, devant tous les généraux de l’Armée ivoirienne (venus, il faut le souligner, la veille le féliciter au palais) devant une foule de supporters très heureux. La boucle est-elle bouclée ? Que nenni ! Mr Alassane Ouattara, de son côté, prête serment par courrier envoyé au président du Conseil constitutionnel. Une prestation surréaliste à inscrire dans le Guiness des exploits, avec cette candide explication : «Les circonstances exceptionnelles que vit la Côte d'Ivoire en ce moment ne me permettent pas de prêter serment en personne devant le Conseil constitutionnel». (in Le Figaro du 05 12 2010). Il nomme Guillaume Soro, premier ministre, après que ce dernier ait déposé sa démission entre ses mains.

Face à ce grand «souk», on apprend que Thabo M’beki a été dépêché par l’Union africaine pour tenter de trouver une issue au nouveau problème posé à la Côte d’Ivoire.

C’est un cirque abracadabrantesque qui continue après l’adoubement de la rébellion ivoirienne par la communauté internationale au lendemain du 19 septembre 2002. Mais c’est bien connu, depuis longtemps, la raison du plus fort est souvent la meilleure!

II-Proclamation des résultats par la CEI : nulle dans la forme et dans le fond

Il n’est pas besoin d’être docteur en Droit pour reconnaître que la proclamation des résultats par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Mr Issouf Bakayoko, est nulle et de nul effet.

 

En premier lieu, on voit que dans la forme, il y a quelque chose de choquant.

En règle générale, les organes et institutions de ce genre prennent leurs décisions dans leurs sièges. Dans le cas de la CEI, c’est dans un hôtel où se trouvaient les responsables de l’Opposition (dont le candidat Alassane Ouattara) que le président de l’institution a procédé à sa proclamation. Même la journaliste de France 24, Tatiana Mossot, sur place à Abidjan, n’a pas manqué de relever l’incongruité de la prestation. Et c’est tout seul, escorté par deux militaires, sans être entouré de tout son staff qu’il a livré à la dérobée quelques résultats avant de conclure rapidement qu’Alassane Ouattara est vainqueur.

Toujours dans la forme, les Ivoiriens et autres Africains auront remarqué avec un sentiment d’humiliation que c’est devant des chaînes de télévision françaises que la déclaration a été lue par Mr Bakayoko, comme si la légitimation du pouvoir en Côte d’Ivoire était le fait de l’étranger et notamment de l’Hexagone.

Dans le fond, il suffit de relever la forclusion de la CEI puisque le mercredi

1er décembre à minuit, elle devait avoir impérativement proclamé les résultats provisoires, ce qu’elle ne fit pas. Sa parole n’avait donc plus d’effet, et lorsque le Conseil constitutionnel s’est saisi du dossier, la CEI était par le fait disqualifiée pour prononcer les résultats. Ca, ce sont des principes qui valent un peu partout et qui fondent le droit. Or, on veut faire avaler des choses contraires à la loi en décidant contre les lois de la République ivoirienne, contre la constitution ivoirienne, que c’est la CEI qui a raison à la place du Conseil constitutionnel.

Pourquoi ce qu’on ne pourra jamais accepter aux USA, en France, en Allemagne…, on veut l’imposer en Afrique ?

III-Conseils constitutionnels africains : qui peut faire la leçon à qui ?

Depuis que le Conseil constitutionnel ivoirien, évoquant le dossier des élections face à la forclusion de la CEI à trancher dans les délais, on en entend des vertes et des pas mûres sur cette institution.

 

Aux yeux d’un Antoine Glaser (Patron de «La Lettre du Continent») ou d’un Jean Baptiste Placca (Chroniqueur à RFI), le Conseil constitutionnel ivoirien ne serait composé que d’un ramassis de complices de Laurent Gbagbo. Ce point de vue, relayé dans bien de médias, est partagé jusqu’aux plus hautes sphères par nombre de puissances étrangères. On se repaît de cette «anomalie», faisant grâce de cette autre bien réelle qui nous offre une CEI dans laquelle, le déséquilibre joue de façon injurieuse en faveur de l’opposition ivoirienne. Mais soit !

Cependant, si l’on doit mener le débat sur la crédibilité des Conseils constitutionnels ou autres institutions du genre en Afrique, qu’on le fasse clairement, sur la base d’un débat objectif. On verra alors que le Conseil constitutionnel ivoirien, s’il est «critiquable » est loin de faire plus mauvaise figure que bien d’institutions du même type, ici et là, sur le continent. Il suffit pour cela de se souvenir de ces exemples centrafricain, tchadien, togolais…, pour se rendre compte que là-bas, dans des conditions carrément injurieuses pour le Droit, ils ont tranché en faveur des autorités en place. Même dans la patrie des droits de l’homme, le Conseil Constitutionnel, à ce qu’on sache, est composée de gens nommés par le Chef de l’Etat et les présidents des chambres parlementaires. Le fait que le président puisse y envoyer des personnalités qui ne sont pas notoirement inscrits à l’UMP ne change pas au fait que c’est lui qui les nomme. Il n’est pas insignifiant de rafraîchir ici les mémoires en rappelant le front que Jacques Chirac a eu de s’aménager des immunités perpétuelles via cette même cour.

Chez nous, même soumission de l’organe suprême, même modus operandi pour en tirer le meilleur profit. Les candidats malheureux à la dernière présidentielle ont obtenu un jugement faisant droit à leurs dénonciations portant sur les cartes d’électeurs illégales mais cela n’a pas empêché le Conseil constitutionnel de rejeter leur demande d’invalidation du scrutin. Tradition oblige puisque le même Conseil constitutionnel, sur d’autres sujets de droit capitaux, n’a pas hésité à rendre des décisions qui resteront dans l’histoire de notre justice, comme des hérésies juridiques fondamentales. Où a-t on vu que cela ait le moins du monde ému les bienpensants de la communauté internationale ?

Alors, arrêtons ces débats sélectifs, discriminatoires au cours desquels, sur des bases subjectives, on délivre des satisfécits aux uns et des blâmes aux autres.

IV-Observateurs internationaux et observateurs africains, les pires ne sont pas forcément ceux qu’on croit !

Bien qu’ils essaiment les pays africains en période électorale comme des sautereaux en hivernage malgré les critiques croissantes dont ils font l’objet, les observateurs internationaux sont toujours là. Ils gagnent même en puissance puisque finalement, leur jugement participe de plus en plus grandement à la validation des processus électoraux en Afrique. Le fait devient de plus en plus irritant lorsque l’on voit des appréciations sentencieuses se faire en faveur d’un scrutin pendant que les faits démontrent à l’excès, son caractère injuste, non transparent, anti-démocratique.

Tout aussi énervant et insultant pour les Africains, est cette façon de donner un label au constat des observateurs internationaux quand ceux africains sont cantonnés dans le bas de gamme.

On vient d’en voir une illustration éloquente en Côte d’Ivoire.

Dans ce pays, les observateurs africains, qui étaient déployés sur l’ensemble du territoire, ont relevé dans le nord et l’ouest du pays, des faits de violences, de fraudes, d’empêchement de voter, de bourrages d’urnes, de vols d’urnes, portant atteinte lourde à la sincérité de la votation et en ont conséquemment préconisé l’invalidation. Mal leur en a prit. On a estimé, au niveau des observateurs internationaux, que tout cela n’était qu’affabulations venant de personnes à la crédibilité douteuse pour avoir surgi du néant.

Ce point de vue déconsidérant pour les Africains, relayé notamment par le Représentant spécial des Nations Unies Mr Choi et le journaliste Jean- Baptiste Placca (qui pourtant, si on ne s’abuse, se plaisait à critiquer le travail des observateurs internationaux venus comme en villégiature en Afrique en contrepartie de certification de scrutins cabalistiques), doit inviter les démocrates africains à le dénoncer comme étant une survivance de pratiques coloniales et néocoloniales qu’un certain Albert Memmi a décrit comme un processus de néantisation du colonisé.

Les observateurs internationaux sont d’autant moins fondés à se targuer d’une supériorité dans l’observation des élections qu’ils ne peuvent pas mieux connaître l’Afrique que les Africains et qu’en nombre insuffisant pour couvrir l’entièreté d’un territoire national, leur jugement est forcément exposé à l’arbitraire. Ce n’est pas pour rien que dans l’opinion commune, on considère que, pas plus que les adeptes du tourisme sexuel, ces partisans du tourisme électoral ne valent pas chipette.

Tant qu’à juger l’efficience de l’observation sur la loyauté des scrutins électoraux en Afrique, qu’on le fasse sur des bases crédibles, sans volonté de privilégier les uns au détriment des autres parce qu’on sert des intérêts inavouables.

 

V- De la crédibilité du vote en zone rebelle

 

Extraits d’un point de vue de Mr Eric Kahé, président de l'Alliance ivoirienne pour la République et la Démocratie (Aird). A méditer !

 

« Les scores régionaux (nous disons bien régionaux et non dans quelques bureaux de vote) obtenus par le candidat du Rdr dans ces régions atteignent un pic de 93.42% avec une moyenne de 85%, ce que ne réalise aucun autre candidat nulle part ailleurs. Ces scores rappellent ainsi l'ancienne époque soviétique ou celle des partis uniques africains ou des républiques bananières. Le candidat Alassane Ouattara ne gagne donc que dans les zones contrôlées et administrées par des commandants de zone (Com'zones).

Non seulement elles sont dirigées par l'ex (?) rébellion qui n'a ni désarmé, ni concédé aux Préfets la moindre autorité, mais ces zones ont la particularité d'être alimentées en informations par des radios pirates aux ordres du Rdr et qui assurent à son mentor une propagande exclusive depuis plus de 8 ans.

Malgré les accords de Ouagadougou qui prévoient la cessation de leurs activités au profit de la radio et de la télévision nationales, la situation n'a guère évolué. Il apparaît donc évident une grave atteinte au droit à l'information au profit de la propagande et cela pose la cruciale question de l'équité et de l'équilibre. Sans compter les conditions dans lesquelles a été réalisé l'enrôlement en zones dites Cno.

Les Forces Nouvelles (Fn) n'ayant pas désarmé, les populations n'ont-elles pas voté avec la peur de représailles pour le village qui ne voterait pas majoritairement l'allié de l'ex-rébellion ? Peut-on parler, dans ces conditions, de sincérité du scrutin ?

Les résultats du nord en faveur du candidat Ouattara sont choquants pour la démocratie et l'unité nationale, et ils rappellent ces films Western dans lesquels le brave fermier est obligé de vendre ‘légalement’ ses terres pour ne pas avoir à subir les représailles du chef bandit si ce n'est du chef-rebelle. On comprend maintenant pourquoi l'on tenait tant à des élections sans désarmement ».

 

VI- Sus à l’instrumentalisation de la cour pénale internationale

 

On a coutume d’imputer la crédibilité relative de la Cour pénale internationale (CPI) au fait que nombre d’Etats au premier rang desquels les USA, la Chine, n’ont pas signé le Traité constitutif et que certains autres comme la France l’ont ratifié en prenant soin de s’aménager quelques réserves. Ca, c’est vrai. On ne peut pas construire un ordre public international avec une justice pénale fonctionnant à deux vitesses exemptant certains de ses sanctions et s’abattant sur d’autres à bras raccourcis. Soit tous les Etats du monde sont justiciables au même titre, soit il n’y a pas de justice pénale internationale ! Mais, la bataille de la justice est un long combat qui a pris des siècles pour s’imposer dans le cadre des Etats de droit. On peut s’estimer déjà heureux par conséquent qu’un Tribunal pénal international (TPI) ait été mis en place, à la suite du Traité de Rome et attendre qu’il fasse son œuvre à force de persuasion et d’efficacité dans l’administration de la justice.

Cependant, il y a un autre fait qui contribue encore plus grandement à rogner la crédibilité du TPI : c’est sa récupération comme instrument de domination par des Etats, par des puissances parfois même non signataires du Traité pour faire plier les Etats, les contraindre au respect d’un certain ordre mondial. C’est précisément le cas pour la Côte d’Ivoire.

On agite ainsi l’épouvantail du TPI comme on l’a fait hier en Guinée Conakry pour contraindre les autorités ivoiriennes à sortir du lit de la légalité républicaine.

Ces menaces sont ici d’autant plus exaspérantes que nombre de ces puissances qui les agitent se gardent bien de le faire s’agissant d’Etats comme la Birmanie - qui pourtant le mérite -, et qu’ils ont eux-mêmes les mains tâchées du sang d’innocentes victimes africaines et qu’ils sont de ce fait, disqualifiés à parler de comparution d’autorités ivoiriennes à la barre de la Haye !

 

Hebdomadaire burkinabé

www.sanfrina.com

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